Les lignes invisibles du Maroc

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Par Mohamed El-Abassi

Les conséquences du séisme au Maroc qui a couté la vie, selon un bilan en nette augmentation, qui frôle les 3.000 morts et des milliers de blessés, la disparition de la carte géographique de villages entiers, révèlent au grand jour des lignes enfouies dans une sorte de séparatisme sociale, voire ethnique. 

Il aura fallu un séisme pour s’en rendre compte.

Ces lignes de la honte entre le Maroc utile et l’autre dans le Rif inutile, ont mis à jour une gouvernance du Makhzen qui est restée focalisée sur l’image qu’il vend à l’étranger au détriment du Maroc profond laissé pour compte et abandonné à son sort dans la pauvreté et la misère.

Contrairement à l’Algérie où l’amélioration des conditions de vie dans le peu de « zones d’ombre » a été hissée en priorité du Président Tebboune, dès son accession à la Présidence de la République, la monarchie alaouite ancestrale a ignoré ses « points noirs » oubliés au sommet et en aux pieds des montagnes du RIF, en les encourageant à cultiver le cannabis et construire en argile pour attirer les touristes étrangers. Ni route, ni eau potable, ni électricité, ils vivaient dans un isolement absolu, loin des yeux et encore plus, loin du cœur battant l’opulence et la luxuriance du Maroc utile.

Le séisme a dévasté leurs modestes habitations comme un château de cartes et mis a nu une politique exsangue du Makhzen qui privilégie  les grandes agglomérations balnéaires touristiques offrant une fausse image du Maroc dans un blackout total sur ses nombreuses autres contrées oubliées dans le dénuement le plus affreux.

Le vieux quartier de Marrakech appelé la « Médina »  est tombé en ruine parce que la réglementation marocaine oblige les propriétaires à ne « pas défigurer » un patrimoine classé à l’UNESCO, et attirant les touristes étrangers, au détriment de leur vie. C’est ce qui s’est passé dans le drame et une douleur insurmontables.  

Ces lignes de démarcation sociales cachées par le Makhzen ont révélé un état de dénuement insoutenable de ces populations de l’Atlas. Ce drame humain , certes du fait d’une catastrophe naturelle, n’est pas un prétexte pour innocenter une gouvernance royale chronique insouciante et désintéressée des risques qu’ils  encouraient dans une zone sismique de grande intensité.

Nous compatissons sincèrement avec le peuple marocain frère mais il est force de constater que tel est le vrai visage que délivre le Makhzen séculaire au monde et qui compartimente son territoire et sa population dans une sorte de seconde zone comme les « intouchables » dans une autre lointaine contrée…….Et que le déluge les emporte !…..Malheureusement !

 

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