L’Algérie et la France en bouc émissaire pour justifier le refus de l’aide internationale.

L’Algérie et la France en bouc émissaire pour justifier le refus de l’aide internationale.

Par Mohamed El Abassi

Dans un article publié dans son édition du 16 septembre 2023, le quotidien makhzénien « l’opinion » désigne l’Algérie et la France comme des « parasites impudiques » pour s’être adresser au peuple et non pas au Roi M6, en offrant leurs aides humanitaires d’urgence aux populations sinistrées suite au séisme, il est vrai, ravageur, comme il le qualifie.

Et, de là, on lira, sidéré, tout un tissu de mensonges et d’interprétations surannées, sur l’Algérie et, de glorification quasi-divine du monarque et des capacités miraculeuses du Maroc à s’en sortir seul sans l’aide internationale refusée.

Cet article appelle juste quelques simples observations :

  • Si l’Algérie a offert, dans un élan spontané, son assistance humanitaire au peuple marocain en s’adressant à sa population, c’est parce qu’elle n’a pas de relations diplomatiques avec l’Etat marocain. Dans un élan humanitaire du fait d’un cas de force majeure exceptionnel, elle a transcendé ses différends avec Rabat et lui a offert une aide.
  • La philosophie de l’Algérie inscrite dans sa constitution se réfère exclusivement au peuple algérien, le seul souverain et croit dans la pérennité des peuples  au-delà des gouvernements, des rois et des présidents. Dans la première phrase dans son préambule, on y lit «  le peuple algérien est libre et il entend à le demeurer ». Le chapitre  II de la constitution algérienne, entièrement consacré au Peuple, proclame que «  le peuple est la source du pouvoir ».
  • En Algérie, la loi est votée, dite, prononcée et exécuté tout comme la justice, au nom du Peuple !
  • Le slogan de l’Algérie est : «  Du peuple et par le Peuple » !

Voilà pourquoi, l’Algérie s’est-elle adressée au peuple marocain frère, non pas pour ignorer inutilement son monarque, ni susciter un quelconque sentiment de lèse-majesté, mais juste parce que l’Algérie n’a aucune relation diplomatique avec le Maroc. N’empêche, elle a exprimé ses condoléances et se tenait prête à aider avec le consentement sincère du Peuple algérien. Le refus du Roi à recevoir l’aide algérienne, est une décision souveraine certes, mais sans le consentement de son « cher peuple » qui l’aurait acceptée à bras ouverts.

Maintenant, si la monarchie marocaine a envie de régler ses comptes avec la France, qu’elle s’y prenne autrement sans associer l’Algérie dans une pitoyable tentative d’amalgame autant malintentionnée que malsaine en instrumentalisant le drame que vit son peuple.

 

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