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TRIBUNE

La France coloniale ne s’en départit pas de son histoire d’oppression.

L’acte de reconnaissance posé par la France du 21ème siècle concernant le Sahara Occidental, en lui déniant son droit à l’autodétermination, n’est qu’une réédition de sa propre politique en Algérie. Cette France qui garde profondément enfouis ses relents colonialistes, aura dit tout haut ce qu’elle a toujours défendu. Une position autant prévisible que sans impact.

Mohamed l-Abassi.

L’acte de reconnaissance posé par la France du 21ème siècle concernant le Sahara Occidental, en lui déniant son droit à l’autodétermination, n’est qu’une réédition de sa propre politique en Algérie. Cette France qui garde profondément enfouis ses relents colonialistes, aura dit tout haut ce qu’elle a toujours défendu. Une position autant prévisible que sans impact.

Mais la France de Macron est différente de toutes les Frances. Elle accomplit un agenda inédit et se positionne par dépit quand on connait les réseaux occultes d’un Etat marocain colonial en apprentissage d’un empire en déperdition de son influence au Sahel et qui n’a pas trouvé mieux que de s’enfoncer dans une complicité coloniale qui justifie ceux qui l’ont proclamée persona non grata au Sahel et ailleurs .

Voyons ce qui se passe dans cette France » de la révolution de 1789, quand celle-ci s’était faite proclamer championne des droits de l’homme et des libertés.

Se positionner à contre courant sur une question de décolonisation reconnue comme telle par les Nations Unies, pis encore, étant membre permanent du Conseil de sécurité, la France « macroniste », se meure, dans son for intérieur, du fait d’un Président de la république ayant perdu toute légitimité de gouverner son propre pays et se trouve constitutionnellement devant une impasse qui devrait l’éconduire du pouvoir.

Pourquoi donc, le Président Macron a-t-il choisi ce timing pour s’aligner avec la thèse marocaine de l’autonomie refusée par les sahraouis et qui n’a de sens devant le droit international et la légalité internationale ? Comment est-il perçu par les français qui doivent se mordre les doigts de voir leur président espionné hier par ceux là-même qu’il soutient ? Un questionnement têtu.

S’il est certain que l’Algérie a décidé souverainement de traiter avec Paris sur un pied d’égal en se refusant de se commettre dans les compromissions et les passe-droit que Paris avait l’habitude d’engranger, et d’exiger, par contre, une coopération d’égal à égal, la France aux relents de puissance coloniale et économique, s’est avérée si volatile et si insignifiante au point de faire rappeler aux algériens sa triste défaite et son expulsion d’une Algérie libérée.

Est-ce parce que l’Algérie défend un droit universel reconnu par les Nations Unie et soutient le peuple du Sahara Occidental dans sa quête de liberté et de dignité, que la France aura voulu faire du mal à l’Algérie ? Un drôle de calcul et d’une analyse insensée d’un pays, membre permanent du Conseil de sécurité, sensé conduire sa diplomatie avec précaution et sagesse, ayant pour objectif la préservation de la paix et de la sécurité internationales.

Les masques sont tombés d’une France aux abois d’une « macronie » qui ne sait plus comment s’en sortir d’une situation inédite où la démocratie lui impose un devoir évident de démission mais se refuse en bottant en touche sur la question du Sahara Occidental, une question de droit international.

Ni les largesses du monarque marocain, ni sa corruption, ni même les calculs politiciens de Macron ne pourront changer le fait colonial marocain au Sahara Occidental. Ce territoire est revendiqué par un peuple et s’en tient à son idéal d’indépendance et de liberté !

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