Le destin a voulu qu’il nous quitte le 22 octobre 2016, soit 60 après la célèbre piraterie du ciel effectuée par l’armée coloniale, et le détournement d’un avion civil marocain en partance de Rabat, à destination de Tunis transportant 5 membres déclencheurs de la glorieuse révolution du premier novembre 1954.
Il s’agit de Bessaih Abdelkader, témoin de cette mémorable acte de l’histoire de lutte du peuple algérien contre la colonisation. Abdelkader Bessaih était l’un des coordinateurs politiques du FLN à Rabat et témoin de l’épisode du détournement de l’avion des cinq chefs historiques le 22 octobre 1956.
Abdelkader Bessaih,issue d’une famille de résistants est né à El Bayadh en 1917, militant de la première heure, a été emprisonné en 1946 avec interdiction de tout séjour dans sa ville natale.
Il décidera alors de s’installer à Alger où il réussira à nouer des contacts avec les membres de l’Organisation secrète (OS).
Militant du CRUA, il a eu la responsabilité d’accueillir en août 1954 dans son hôtel, appelé ‘’ hôtel du Palais’’, pas loin de la basse Casbah; une des étapes préparatoire de la réunion des 6 chefs historiques pour le déclenchement de la glorieuse révolution du 1 er novembre 1954, suite à l’initiative d’un autre camarade militant du CRUA le Martyr Si El Hadj Ould Mohamed,correspondant de Mohamed Boudiaf .
La rencontre avait réuni , Krim Belkacem Ouamrane, avec sept «chefs de daïra» de maquis, à savoir Zamoum Mohamed, le futur colonel Si Salah, Babouche Saïd, Hammouche Hocine, dit Moh Touil, Zamoum Ali, Mellah Ali, Yazourene Mohand Ameziane et un certain Guemraoui de Bouira, ainsi que les figures Mohamed Boudiaf Mustapha Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi et Rabah Bitat,
Les discussions tenues au 1er étage dudit hôtel avaient permis de constituer deux groupes en prévision d’une nouvelle réunion pour le mois d’octobre 1954 précédant la réunion communément appelée la réunion des 6 chefs historiques.
L’ensemble de ses activités, lui ont valu (à l’instar de beaucoup d’autres militants), d’être détenu une troisième fois à la villa Susini, au lendemain du déclenchement de la guerre de Libération nationale dans le cadre du démantèlement par les forces occupation, des réseaux du 1 er novembre 1954.
Forcé à l’exil après sa remise en liberté, Abdelkader Bessaih s’installa à Rabat et continua la lutte au sein des réseaux du FLN au Maroc.
Il retournera au pays après l’indépendance, se retirera définitivement de la vie militante et politique et se consacra à ses activités industrielles
El Bayadh, sa ville natale gardera longtemps son nom et son image de patriote en mémoire, et comme par hasard c’est lui qui a initié la première école «badissienne» du sud-ouest, et le destin aura voulu que l’organisation des Moudjahidine de la Wilaya rende hommage à ce fils de la région en bâtissant une école primaire le 1 er novembre 2016 en son nom.
Aux jeunes algériens de suivre un modèle de bravoure, de sacrifice et surtout de modestie exprimé par Abdelkader Bessaih , qu’Allah lui accorde sa Grande Miséricorde, et l’accueil dans son Vaste Paradis
Gloire à Nos Martyrs
Y. A