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Situation dans les camps de réfugiés sahraouis: l’argumentaire fallacieux du Maroc déconstruit

L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a déconstruit samedi l’argumentaire fallacieux du Maroc sur la situation dans les camps de réfugiés sahraouis, affirmant que le Makhzen a été encore une fois pris « en flagrant délit d’escroquerie diplomatique ».

« Une nouvelle fois, le régime marocain et son appareil de propagande sont pris en flagrant délit d’escroquerie diplomatique ! Après le fameux épisode du ‘souk de Marrakech’, où les déclarations de certains ministres des Affaires étrangères ont été sciemment falsifiées et décontextualisées, c’est au tour du Parlement européen de faire les frais de mystifications similaires de la part d’une délégation d’élus marocains qui s’est déplacée à Bruxelles dans le cadre de la réunion de la commission parlementaire mixte Maroc/UE », a déclaré le diplomate du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger à l’APS.

M. Belani a précisé que le communiqué conjoint, publié à l’issue de cette réunion, consacrée exclusivement à la relation bilatérale entre le Maroc et l’Union européenne (UE), « ne contient pas un seul mot sur le Sahara occidental mais cela n’a pas empêché cette délégation de relayer, via l’agence de presse marocaine, des éléments obsolètes tirés de la propagande éculée de la diplomatie marocaine ».

« Il faut signaler que le président de cette commission du côté européen, le député Andrea Cozzolino, qui occupe également le poste de président de la délégation pour les relations avec des pays du Maghreb et l’Union du Maghreb arabe, et qui, à ce titre, est astreint à la neutralité, a insisté dès le début de ladite rencontre sur le caractère exclusivement bilatéral de cette échéance, refusant tout débat mettant en cause une partie tierce », a-t-il relevé.

Il a ajouté que « les députés marocains, frustrés par cette fin de non-recevoir du Parlement européen, se sont investis dans une opération de manipulation à travers une lettre ouverte qui recycle les poncifs périmés ».

« Proférer, de manière aussi mensongère, que l’Algérie n’applique pas aux réfugiés sahraouis présents dans les camps de Tindouf, ni la Convention de Genève de 1951, ni son Protocole de 1967, n’est autre qu’une énième diversion car l’Algérie, en tant que pays d’asile, n’a jamais manqué à ses obligations découlant des instruments internationaux régissant le droit des réfugiés auxquels elle a adhéré », a affirmé le diplomate algérien.

Le gouvernement algérien, tient encore à rappeler M. Belani, avait dès le déclenchement du conflit au Sahara occidental, autorisé l’Office du Haut-Commissaire aux réfugiés à se déployer en Algérie, « pour apporter secours, protection et assistance aux réfugiés sahraouis, tout en veillant à lui fournir toutes les facilitations devant concourir à la mise en œuvre de son mandat ».

« Il en est de même pour les allégations autour d’un supposé refus de l’Algérie d’autoriser des opérations de recensement des réfugiés présents dans les camps de Tindouf », poursuit l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, estimant que cette question, « qui fait l’objet d’une fixation marocaine obsessionnelle et maladive, n’est qu’un simple élément technique relevant d’un plus large package politique, interdépendant et indissociable du plan de paix adopté par les Nations unies en 1990 ».

« Le recensement ne serait envisageable que dans le cadre de la convocation effective d’un référendum à choix multiple et sans contraintes administratives et/ou militaires, visant à permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit légitime et imprescriptible à l’autodétermination et de choisir librement son destin conformément à la légalité internationale », ajoute l’ambassadeur Belani.

Au sujet du prétendu « détournement » de l’aide humanitaire de l’UE destinée aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, l’Envoyé spécial indique qu’ »il n’y avait pas meilleure réponse à ces accusations ridicules que les multiples déclarations des responsables et commissaires européens eux-mêmes, qui à chaque fois interpellés sur ce sujet, ont constamment réfuté toute allégation d’un quelconque détournement des financements européens, tout en soulignant, arguments à l’appui, le caractère rigoureux et complet du dispositif de contrôle de l’acheminement de ces aides humanitaires ».

L’ambassadeur algérien rappelle, à ce titre, le démenti cinglant apporté par « le Commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises, Christos Stylianides, aux allégations de détournement des aides européennes ».

Par sa réponse, franche et limpide, observe M. Belani, ledit responsable européen a, non seulement confirmé « la maîtrise totale par la Commission de l’UE de l’acheminement sécurisé de l’aide humanitaire, mais aussi battu en brèche les allusions sournoises faites par le Maroc au sujet d’une prétendue implication de l’Algérie et du Front Polisario », en soulignant avec force, que cette aide humanitaire « n’est ni gérée, ni contrôlée par une quelconque autorité politique tierce ».

Le diplomate algérien cite, en outre, le document circulé aux membres de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, en date du 25 juillet 2016, par la Commission européenne, dans lequel cette dernière affirme « avoir effectué 24 missions de suivi et de contrôle durant l’année 2015 dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf et que ses représentants sont présents sur les lieux deux semaines par mois, afin d’assurer l’utilisation la plus efficace des financements de l’Union européenne ».

Enfin, M. Belani fustige le mensonge perfide du Makhzen concernant un prétendu enrôlement d’enfants soldats dans les camps de Tindouf, une allégation démentie pourtant, à maintes reprises, par les différents organismes et organisations non gouvernementales présents à Tindouf depuis des décennies, qui n’ont jamais, dans les périodiques rapports adressés à leurs hiérarchies respectives dont le Secrétaire général des Nations unies et le Conseil de sécurité, mentionné la présence d’enfants soldats dans les camps de réfugiés de Tindouf.

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