Dans une interview accordée au quotidien algérien d’information Horizons,Mohand Berkouk, analyste politique spécialiste des questions géopolitiques a plaidé pour la nécessité d’édifier d’intensifier la coopération sécuritaire entre les pays de la région loin de l’intervention militaire étrangère.
Pour l’expert sécuritaire algérien, l’option d’un modèle du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), demeure la plus réaliste garantissant la souveraineté des Etats membres.
Mohand Berkouk, notera au sujet de la participation de l’Algérie en tant qu’Etat-Pivot ayant acquis une expérience inestimable en matière de lutte contre le terrorisme transfrontalier, reconnu sur le plan international, que notre pays est qualifié dès le départ à cette mission d’assoir la stabilité dans la région dans la mesure ou sa doctrine est opposée aux visées expansionnistes et hégémoniques, militant au contraire pour le bon voisinage et la non-interférence dans les affaires internes des Etats.
« Nous n’avons pas de visée expansionniste et encore moins une volonté de nous immiscer dans les affaires des autres Etats. Notre pays est en position qui lui permet d’être la locomotive pour la constitution d’un système de sécurité régional soucieux du respect de la souveraineté des autres pays et refusant toute ingérence étrangère » souligne Mohand Berkouk.
Il notera en substance que les quatre pays membres de cet ensemble à savoir l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger sont capables de créer une dynamique de coopération sécuritaire sur le long terme qui pourrait être élargis à d’autres pays, comme le Burkina Faso, le Tchad et le Nigeria.
Dans le même sillage, l’expert sécuritaire algérien insiste sur l’approche algérienne exprimée à maintes fois, à savoir l’édification d’un système de sécurité collectif qui respecte la souveraineté des Etats et refuse l’ingérence des forces étrangères.
Mohand Berrkouk estime dans ce sens que la conjoncture actuelle impose une certaine solidarité sur le plan sécuritaire à travers la concession des capacités et le partage du savoir-faire dans la lutte antiterroriste, contre le crime organisé et l’extrémisme. « Le modèle du Cemoc, qui a été institutionnalisé en 2010, peut être la plate-forme du lancement d’une nouvelle vision qui donnerait plus de sens à la souveraineté de ces Etats » insiste-t-il.
Interrogé au sujet du retrait du Mali du G5 Sahel, Mohamed Berkouk s’est dit ne pas être surpris de cette décision puisque Bamako a décidé de rompre les accords de coopération militaire avec la France signées en 2014. « Ce dispositif avait pour objectif la mutualisation des ressources humaines et des efforts dans la région sous le label de la lutte antiterroriste » souligne-t-il, estimant que la présence militaire française au Mali avait comme principal objectif de torpiller l’initiative algérienne en matière de construction d’un système de sécurité collectif au Sahel, sachant que le Cemoc a été, créé en 2009 et lancé 2010 pour permettre aux Etats membres de compter sur leurs propres moyens dans la lutte contre les menaces terroristes.
Mohand Berkouk n’exclut pas de voir d’autres pays du Sahel rejoindre le Mali pour sortir du joug de la dépendance à Paris.
Pour ce qui est du devenir du G5 Sahel, l’expert algérien estime que cet ensemble arrive à sa fin, malgré l’insistance de la France à lui donner un nouveau souffle,( le passage de Barkhane à Takouba et son redéploiement au Niger) via une implication plus constantes des forces armées des pays membres, une stratégie infructueuse selon lui, après le retrait du Mali, dont la décision a poussé le G5 Sahel vers une mort clinique.
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