Par Khider Mesloub
Dans une note adressée à ses amis les puissants et gouvernants, Christine Lagarde, alors directrice générale du FMI, avait écrit : « Les personnes âgées vivent trop longtemps et il y a un risque pour l’économie mondiale, il faut faire quelque chose, rapidement ! ». À observer le rythme accéléré auquel viennent d’être votées les lois relatives à « la fin de vie » par plusieurs gouvernements européens, le message semble avoir été bien entendu.
Et la recommandation amplement exécutée. À Preuve : la majorité des États européens a adopté la politique d’exécution des personnes âgées vulnérables. En l’espace de trois ans, à la faveur de la pandémie de Covid-19 cyniquement instrumentalisée, plusieurs pays ont légalisé « le permis de tuer » les malades, dénommé par euphémisme « loi de fin de vie ». Autrement dit euthanasie, qui rime avec nazi (eutha-nazie).
Le dernier chef d’État européen à initier l’adoption d’une loi ouvrante, selon la terminologie euphémisante élyséenne, une « aide à mourir », est le président français, Emmanuel Macron. Mais en fait d’une loi pour une « aide à mourir », il s’agit plutôt d’une loi qui fait mourir. Qui nourrit la mort. Une loi assassine !
Quant à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), instance totalement inféodée aux lobbies atlantistes, conformément aux recommandations dictées par le capital occidental, elle avait, dans un arrêt du 4 octobre 2022, donné son feu vert à l’euthanasie (j’allais écrire État-nazi, tant les protagonistes de l’institutionnalisation de l’euthanasie œuvrent concomitamment à l’instauration d’un État nazi dans tous les pays européens otaniens, dont le prototype est incarné actuellement par Israël, État nazi qui pratique l’« euthanasie militaire » sur les populations civiles palestiniennes de Gaza, genocidées par Tsahal, « l’armée la plus morale du monde »).
Ordinairement l’Union européenne, instance essentiellement économique et financière, s’implique rarement dans les questions sociétales telles que l’euthanasie et l’avortement. Or, ces dernières années, de nombreux États (autrement dit le capital occidental) ne cessent de faire pression sur le Parlement européen pour le contraindre à adopter une législation légalisant l’euthanasie.
Pour rappel, euthanasie signifie faciliter la mort au moyen d’une injection ou administration d’une substance létale, par conséquent cela revient à provoquer la mort. Or, en l’espèce, le corps médical, totalement aligné sur l’idéologie belliqueuse et génocidaire de leurs gouvernants atlantistes, transgresse le Serment d’Hippocrate : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ».
Si, depuis le début de l’ère moderne, le cabinet médical d’un médecin servait jusqu’à présent à soigner, à sauver la vie, dorénavant il servira à abréger la vie, à donner la mort, c’est-à-dire à tuer des patients. C’est un basculement anthropologique. Une entreprise étatique euthanasique génocidaire.
En cette période de crise économique et, surtout, de guerre généralisée, donc de réarmement nécessitant des centaines de milliards d’investissement, l’euthanasie devient un moyen de régulation des coûts des retraites et de la santé. Autrement dit, pour les gouvernants et puissants européens l’euthanasie (médicale, sociale et économique) constitue une variable d’ajustement radicale censée réduire les coûts d’entretien de personnes « improductives », « inutiles » à la société.
« On a l’impression que dans la start-up nation, les personnes non-productives n’ont plus le droit de cité », avait dénoncé Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron sur le futur projet de loi pour « une aide à mourir ».
En ces temps troublés, le capitalisme occidental, renouant avec sa culture mortifère et ses démons génocidaires, s’apprête en effet à livrer à la mort, et sa jeunesse endoctrinée et ses seniors vulnérables. La première, par la guerre généralisée déjà engagée en Ukraine (bientôt étendue à la Russie, puis à la Chine, cible principale de l’OTAN). La seconde, par la politique d’euthanasie (politique d’État nazi) en voie de légalisation dans tous les pays européens. Quant au reste de la population européenne, elle est déjà précipitée dans la paupérisation absolue du fait des mesures sociales criminelles instaurées par tous les gouvernements européens : sanctions économiques irrationnelles contre la Russie, orchestration des pénuries des matières énergétiques, de l’inflation spéculative. Les populations européennes, après avoir été gouvernées par la peur (terreur) au moment de la pandémie de Covid-19 politiquement instrumentalisée, elles sont désormais gouvernées par la mort. La mort est devenue leur unique horizon (oraison) funèbre.
L’Europe et son addiction à ses activités compulsives guerrières
Ainsi, l’Occident, en particulier l’Europe, renoue avec son culte du meurtre collectif, ses traditions mortifères, ses mœurs macabres. Cela a commencé avec le Covid où l’Occident aura profité de l’opportunité virale épidémique instrumentalisée pour faire le vide démographique, c’est-à-dire purger ses habitants surnuméraires (sur 6 millions de décès liés au Covid, plus de 70% des morts ont été enregistrés en Occident décadent et sénile : 2,3 millions en Europe otanienne, 1,1 million aux États-Unis, sans compter les autres pays occidentaux, Australie, Canada, etc.). Cela continue avec la guerre en Ukraine, provoquée, attisée et alimentée par les pays atlantistes, première étape de la guerre généralisée planifiée par l’Occident belligène et génocidaire.
Somme toute, l’Europe parachève sa politique exterminatrice, outre par l’application de mesures antisociales meurtrières, matérialisées par l’inflation spéculative socialement assassine et les pénuries énergétiques machiavéliquement orchestrées, par l’adoption de la loi légalisant la mise à mort des personnes âgées vulnérables. Ce n’est pas étonnant. Ni détonant.
Au vrai, historiquement, depuis plusieurs siècles l’Europe vit constamment dans une atmosphère de guerre et d’extermination massive récurrente et écœurante. En effet, si l’Europe aura démontré sa prééminence et son excellence, c’est en matière de massacres intra-européens et extra-européens. Par ses fratricides guerres entreprises sur son sol chrétien (guerres de religion), comme par ses expéditions génocidaires coloniales, esclavagistes et impérialistes opérées dans les autres continents. Sans oublier ses deux Boucheries mondiales de 1914/1918 (20 millions de morts) et de 1939/1945 (60 millions de morts), perpétrées en plein siècle de la démocratie (bourgeoise), sur le continent européen prétendument « civilisé ».
Comme l’histoire des deux Boucheries mondiales nous le prouve : autant la bourgeoisie occidentale est incapable de contrôler les forces productives du fait de l’anarchie de son système économique capitaliste, autant elle est également incapable de maîtriser les forces destructrices qu’elle déchaîne lors de ses récurrentes guerres.
Dans les périodes troublées, la bourgeoisie occidentale dévoile sa véritable nature barbare, ses pulsions meurtrières, sa hideuse figure psychopathique. Parlant de la première puissance impérialiste contemporaine (qui est « venue au monde dégoulinant de sang et de saleté par tous ses pores, de la tête aux pieds »), l’écrivain Oscar Wilde avait écrit : « Les États-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. ». Au vrai, il aurait dû écrire « l’Occident ». En effet, qu’aura apporté l’Occident au monde, sinon une « civilisation » gadgétisée dépourvue de toute humanité et moralité, mais hérissée de guerres destructrices et génocidaires permanentes.
Décidément, l’Europe n’a jamais renoncé à son culte de la mort, à son addiction aux jeux de massacre, c’est-à-dire à ses activités compulsives génocidaires. Son Addiction aux crimes de masse n’est plus à démontrer. On peut dire que la Guerre est l’opium de la classe dirigeante européenne.
Les dirigeants européens passent leur temps à se shooter à la poudre explosive, à se défoncer à mort (mais en faisant éclater les corps de leurs respectifs peuples et des autres peuples).
L’Europe (et son avorton, les États-Unis, ce « Frankenstein étatique », devenu le monstre dominateur, incontrôlable et exterminateur du monde, sans oublier son dernier né, Israël) est dirigée depuis des siècles par des serial killers gouvernementaux. Des tueurs étatiques en série. Des chefs d’État psychopathes, qui n’hésitent pas à appuyer sans état d’âme sur le Bouton nucléaire (Hiroshima et Nagasaki), à ériger des camps d’extermination (Hitler), à décimer le jour de la fête des Libérations nationales du joug nazi des milliers d’habitants d’un pays colonisé, car ils se sont joints aux festivités des Libérations pour réclamer également l’indépendance de leur nation : l’Algérie (Sétif, Guelma et Kherrata, 8 mai 1945). Cette France massacreuse réitérera son entreprise génocidaire au cours des années 1954-1962 en exterminant 1,5 millions de martyrs algériens.
Pour rappel, un tueur en série (serial killer) est un criminel auteur d’homicides qu’il réitère dans le temps. L’Europe, en l’espace de deux siècles, a commis les plus grands crimes de l’humanité, dans son espace géographique continental et dans tous les autres continents (guerres napoléoniennes, guerres de l’opium en Chine, guerres coloniales, guerres exterminatrices mondiales -1914-1918 et 1939-1945, guerres génocidaires, guerres de pétrole, guerres géostratégiques, guerres économiques, etc.). À titre informatif, un récent livre de David Michael Smith, Holocaustes sans fin : mort de masse dans l’histoire de l’Empire des États-Unis (New York : Monthly Review Press, 2023), a estimé que l’empire américain, cet avorton de l’Europe, est, à lui seul, responsable, ou partage la responsabilité, de près de 300 millions de morts.
L’Europe et son addiction aux « jeux de massacre »
Sur le chapitre de la planification industrielle de la mort, c’est-à-dire l’euthanasie, un autre argentier, conseiller des puissants, Jacques Attali, avait déjà préconisé cette solution finale médicalisée dans un livre publié en 1981 par Michel Salomon : « dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. » (…) « En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement ». (…) « L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable, ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. ».
Quand on sait que tous les gouvernants occidentaux inhalent la funèbre « philosophie attalienne » saupoudrée de sionisme suprémaciste et génocidaire, on comprend mieux pourquoi leur gouvernance exhale (exalte) la mort.
Comme le notait un auteur, « l’euthanasie n’est qu’une mesure d’économie pour éviter d’avoir à construire de nouveaux hospices ».
Dans la majorité des pays, notamment l’Europe, depuis toujours l’euthanasie est considérée comme un crime de meurtre passible de réclusion. Or, comme on l’a souligné plus haut, depuis peu, à la faveur de la pandémie politiquement instrumentalisée, de la crise économique et de la guerre généralisée en cours, les États européens s’appliquent à dépénaliser l’euthanasie. Et pour cause.
« C’est l’ultime ruse du libéralisme pour faire des économies sur l’État-providence », comme l’a souligné Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’État, dans une interview accordée au journal Le Figaro. « Avec ce texte de loi (du gouvernement Macron), je redoute qu’il y ait plus de décès par défaut de sollicitude et d’accompagnement que de décès authentiquement souhaités », a-t-il prévenu. « La mort administrée va engendrer des économies non négligeables », a-t-il ajouté.
En tout cas, selon ce haut fonctionnaire, avec la légalisation de l’euthanasie, le risque est que « la mort administrée s’applique en priorité aux plus pauvres et aux plus démunis. En Oregon, l’expérience a montré qu’avec le temps, les personnes à faibles revenus étaient surreprésentées parmi les candidats au suicide assisté et que les problèmes financiers occupaient une place croissante dans leur motivation ».
« Nous risquons très vite de nous résigner à un monde où tous les « fatigués de la vie », les uns volontaires, les autres incités, pourront accéder à la mort, sans plus prendre en compte une maladie grave et incurable ou un pronostic vital », a-t-il averti.
Surtout, quand on découvre que ce projet de loi remet aussi en cause des acquis importants. En effet, la procédure collégiale des lois Leonetti et Claeys-Leonetti fait place à une « décision individuelle du premier médecin prise après deux avis ».
Jean-Marc Sauvé s’inquiète également du détournement de la loi de « fin de vie » par son extension à toutes les pathologies chroniques. « Aujourd’hui, le texte se veut centré sur les affections graves et incurables. Mais à l’étranger, on voit bien que les polypathologies, qui sont les maladies de la vieillesse, rendent éligible à la mort administrée ».
Une chose est certaine, comme le rappelle à juste titre Jean-Marc Sauvé, « les soins palliatifs s’affaissent partout où la mort administrée s’étend ». Selon cet ancien vice-président du Conseil d’État, « la mort administrée représente une rupture anthropologique et un choix de société dont les plus faibles seront les premières victimes ».