Le renforcement de la coopération entre Alger et Rome et la consolidation du partenariat stratégique mis en oeuvre depuis l’arrivée au pouvoir en 2019, en Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, suscite des inquiétudes de certains pays européens comme la France et l’Espagne, qui n’arrivent pas à digérer la convergence des points de vue politiques et économiques des dirigeants des deux pays sur les questions internationales et régionales ainsi que l’accélération de la mise en oeuvre du processus du “Plan Mattei”, se référant au rôle joué par le héros transalpin, Grand Ami de la Glorieuse Révolution du Premier Novembre 1954.
A cet effet, la participation de Rosangela Mattei, nièce d’Enrico Mattei ( porte-voix de l’esprit Mattei, avec son fils Aroldo Curzi Mattei, de la doctrine et de l’esprit Mattei), aux festivités du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution algérienne du premier novembre 1954 a été vivement souhaitée par le Président Tebboune et qui s’inscrit dans le cadre de l’engagement de la digne héritière du héros transalpin, mené depuis des années pour la promotion et la consolidation des relations entre l’Italie et l’Algérie et le parachèvement des Idéeaux de Mattei.
Ces derniers temps, son travail s’est poursuivi avec l’implication de son fils Aroldo Curzi Mattei qui, dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique, opère depuis quelques années déjà avant le plan fortement souhaité par la présidente du Conseil Italien Giorgia Meloni dont il jouit de son total soutien.
“Je promeus la figure de Mattei non pas à des fins personnelles, comme cela arrive souvent en Italie, où certains associent souvent le nom de Mattei à des événements pour obtenir des dividendes économiques , via l’exploitation de son image et crédit . C’est la grande différence entre certains personnages et institutions en Italie et la grande affection et le respect que je ressens à l’égard de l’Algérie, que je considère comme ma deuxième patrie” dira Rosangela Mattei à Algérie54.

Inquiétudes Espagnoles
La participation de la nièce Mattei et son rôle pour la promotion du partenariat stratégique algéro-italien via le “Plan Mattei” a été commentée par la presse ibérique qui revient sur ce plan Mattei, dont la stratégie consiste, en gros, en un investissement initial de 5 500 millions d’euros pour améliorer les infrastructures en Afrique qui, à terme, finissent par fournir aux habitants du continent les ressources qu’ils recherchent lorsqu’ils migrent.
« L’Italie et l’Algérie ont historiquement eu de bonnes relations, qui se sont principalement concentrées, mais pas seulement, sur le gaz. La preuve en est ce qui s’est passé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lorsque l’Algérie est rapidement devenue le premier fournisseur de gaz de l’Italie, une évolution qui, bien sûr, est profitable au gouvernement algérien”, a déclaré Lorena Stella Martini, conseillère en politique étrangère au groupe de réflexion ECCO, au journal espagnol El Independiente. Alger fournit 34 % des importations totales de gaz de Rome, dépassant de loin la Russie.
“Il reste à voir comment la coopération entre les deux pays se développera dans le cadre du plan Mattei ; pour l’instant, ce que nous savons, c’est que le Plan comprend deux projets en Algérie, l’un sur l’agriculture et l’autre sur la formation et la recherche. Les projets gaziers n’ont pas encore été mentionnés dans le cadre du plan, mais ce que nous craignons, c’est que de nouveaux investissements dans le gaz algérien soient inclus », ajoute-t-elle.
Giorgia Meloni, qui s’était rendu en Algérie, en Libye et en Tunisie cherche à renforcer les échanges économiques avec ces pays qui s’apprête à consolider leurs relations par l’édification d’un ensemble homogène et complémentaire, au détriment d’autres pays européens comme l’Espagne.
Fin octobre, une délégation de la compagnie italienne SeaCorridor, dans laquelle Eni et Snam ont une participation, s’est engagée en Tunisie à intensifier ses investissements dans le pays, en particulier dans les énergies renouvelables. L’Italie est reliée à l’Algérie et à la Tunisie par le gazoduc Transmed, qui part du Sahara algérien en passant par la Tunisie, le canal sicilien et traverse toute la péninsule italienne jusqu’à la vallée du Pô. Un chemin qui est un autre pilier d’un plan qui vise à faire de l’Italie un hub pour les relations énergétiques entre le Maghreb et l’Europe.
Pour rappel, l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Mohamed Khelifi, avait salué le renforcement des liens entre les deux capitales , sous la houlette des hauts dirigeants des deux pays . “La relation entre l’Algérie et l’Italie s’est renforcée au fil des ans, et notre pays est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Italie et un partenaire énergétique fiable. Ce lien nous a récemment conduits à signer des accords sur le sujet de l’hydrogène vert, non seulement avec l’Italie, mais aussi avec d’autres pays comme l’Allemagne et l’Autriche », a-t-il déclaré à l’agence italienne Nova, soulignant la volonté de l’Algérie de « soutenir les partenaires italiens intéressés à investir, en leur offrant un environnement favorable et de nombreuses opportunités».
Quoi qu’il en soit, la bonne harmonie s’est développée sur les racines d’une histoire commune respectée et préservée à Alger, comme en témoigne le monolithe planté sur la place centrale d’un jardin à Alger. De nombreux dirigeants du pays se souviennent encore que l’Italie a été l’un des rares pays à être resté à leurs côtés dans la décennie noire des années 1990, dont le souvenir continue de marquer la façon dont les Algériens sont dans le monde.
« Dans les années 1950, alors que les nationalistes algériens se battaient pour l’indépendance, ils ont trouvé un soutien en Italie. Lorsque la plupart des compagnies aériennes ont cessé de venir en Algérie en raison du terrorisme , Alitalia a été la première compagnie aérienne à reprendre ses vols vers l’Algérie. Les Algériens ne l’ont jamais oublié et l’ont beaucoup apprécié, donc les relations algéro-italiennes sont à leur meilleur, compte tenu d’ailleurs du comportement de la France et de l’Espagne », affirme un politologue algérien