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December 8, 2025

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Opération “Déluge Al-Aqsa” 7 octobre 2023 (Partie 5 et fin)

Le rapport de Francesca Albanese de juillet 2025 est suivi, le 16 septembre 2025, d’un nouveau rapport des Nations Unies sur la tragédie du peuple palestinien de Ghaza.

Par Mohamed Taleb 

Le rapport des Nations Unies sur le génocide

Le rapport de Francesca Albanese de juillet 2025 est suivi, le 16 septembre 2025, d’un nouveau rapport des Nations Unies sur la tragédie du peuple palestinien de Ghaza.


Une commission indépendante  d’enquête de l’ONU sur le territoire palestinien est arrivée à la conclusion qu’Israel commet un génocide à l’égard des Palestiniens à Ghaza.

La Sudafricaine Navi Pillay, Présidente de la Commission,  a déclaré : « il est clair qu’il existe une intention de détruire les Palestiniens de Gaza par des actes qui répondent aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide »…« La responsabilité de ces crimes atroces incombe aux plus hautes autorités israéliennes qui ont orchestré une campagne génocidaire depuis près de deux ans maintenant, avec l’intention spécifique de détruire le groupe palestinien à Gaza », a ajouté Mme Pillay.

Le Président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, sont directement accusés pour incitation à commettre un génocide. De même que les autorités israéliennes qui n’ont pris aucune mesure pour les en empêcher.

D’après le rapport, 4 critères sur les 5 constitutifs retenus par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 ont été commis. Ci-après un tableau récapitulatif des conclusions de la Commission de l’ONU :

La commission a conclu qu’Israël avait commis quatre actes fondamentaux de génocide défini par l’article II de la Convention sur le Génocide de 1948  (signée par Israel)Tuer des membres ou un groupeCauser des dommages corporels ou mentaux graves aux membres ou au groupeInfliger délibérément au groupe des violences calculées pour provoquer sa destruction physiqueImposer des mesures visant à empêcher les naissances au sein du groupe 
La commission a conclu que les actes avaient été commis avec l’intention spécifique de détruire les Palestiniens de Gaza, en totalité ou en partieLes forces israéliennes ont perpétré des violences sexuelles et sexistes dans le cadre d’un programme de punition collective visant à fracturer, humilier et soumettre la population palestinienne dans son ensemble.

Les conclusions de la Commission ont été établies après examen précis des actions des dirigeants et soldats israéliens et de la situation générale. L’ampleur de la destruction, le nombre de victimes effarant, femmes, enfants, personnes agées, la famine, l’humiliation et le dénigrement de la population, tous des élements qui confirment l’intention génocidaire.

La reconnaissance de la Palestine

La division entre le Hamas et  l’Autorité palestinienne (AP) a toujours été entretenue par l’entité sioniste,  bien que l’AP fasse figure d’organe sous-traitant pour assurer la sécurité d’Israël,  pour éloigner sinon renvoyer aux calendes grecques la possibilité de réalisation d’un État palestinien. Les pays occidentaux se sont accommodés de cette situation depuis la victoire du Hamas aux élections de 2006 à Ghaza et ont assuré leur soutien constant  à Israël dans l’édification d’une prison à ciel ouvert à Ghaza et ne faisant que quelques remarques face aux « excès » de l’armée sioniste lors des agressions de 2009 et 2014.

Face au génocide actuel, condamné par diverses organisations internationales, Amnesty International, Ligue des droits de l’Homme, B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel etc., la sympathie pour l’entité sioniste des pays occidentaux, complices embarassés, commencait clairement à s’estomper,  à même de porter certains pays vers la reconnaissance de la Palestine. 

En effet, l’augmentation de la pression internationale, suite aux innombrables manifestations populaires de soutien au peuple de Ghaza et à la population palestinienne dans de nombreux pays occidentaux, la noble initiative de la  Flotille Sumud (un véritable coup médiatico-politique contre l’arrogance sioniste – des centaines de milliers de manifestants pro-palestiniens en Italie dans le cadre d’une grève générale le 22 septembre et le 3 octobre 2025) pour Gaza pour acheminer l’aide humanitaire aux Ghazaouis et l’isolement croissant de l’entité sioniste dans son entreprise génocidaire avec l’appui militaire, médiatique et financier de ces mêmes pays occidentaux, a mené à la reconnaissance symbolique de la Palestine à l’instar de la France, du Canada, du Portugal, du Royaume-Uni, l’Australie etc. (juste avant la tenue de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies le 22 septembre 2025) sans pour autant condamner le génocide en cours perpétré par l’entité sioniste, exception faite de l’Espagne qui a pris une série de mesures concrètes et de sanctions contre Israel.

Les dirigeants de pays divers montent à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU pour déclarer leur intention de reconnaitre la Palestine, sans pour autant dénoncer le génocide encore en cours, ou encore s’exprimer en faveur du droit à l’autodetermination du peuple palestinien. Pendant ce temps, le criminel Benjamin Netanyahou, dénoncé quelques jours auparavant par la Commission de l’ONU pour incitation au génocide, monte également à la tribune pour étaler une logorrhée infecte à une salle à moitié vide, l’autre moitíé ayant quitté la salle déjà avant son arrivée.
La reconnaissance de la Palestine par plusieurs pays est sans doute un acquis qui renforce l’isolement de l’entité sioniste mais n’apporte aucune solution valable au problème de fond en Palestine : le phénomène colonial, le système d’apartheid et le racisme et propose encore et encore la solution à deux États, une solution tout à fait irréalisable en raison de l’occupation illégale de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de la présence de près de 900.000 colons sionistes et avant tout objet d’un refus catégorique de la part des partis de droite et d’extrême droite sionistes.

LE PLAN TRUMP 

Le Plan Trump en 21 points (puis 20 points), concordé avec l’entité sioniste et exposé le 29 septembre 2025 par le président US Donald Trump, en quête de Prix nobel de la paix, annulle le premier plan de Trump qui portait sur la transformation de Ghaza en une Riviera (voir photo ci-jointe) pour oligarques et si possible en un paradis fiscal,  après expulsion des Ghazaouis vers d’autres horizons.

Un sondage réalisé en mai 2025 par l’Université penn State et publié par le journal israélien de gauche « Haaretz »  avait révélé  que 82% des Israéliens soutiennet le nettoyage ethnique de Ghaza, les Arabes israéliens formant les 21% de la population globale. Selon le sondage,  ils seraient 47 % à souhaiter leur extermination.

Projet Riviera de Gaza (annulé)Sondage de mai 2025 (toujours  valable)

Une appréciation  plus détaillée des orientations de vote est illustrée dans le tableau suivant :

Pourcentage de juifs israéliens pour qui les habitants d’une ville ennemie conquise doivent être tuésPourcentage de juifs israéliens pour l’expulsion des Ghazaouis de GhazaPourcentage de juifs israéliens pour l’expulsion des Arabes israéliens d’Israel 
Juifs laics31%70%38%
Traditionnels60%91%65%
Orthodoxes59%90%68%
Haredi63%97%91%

Les données de ce sondage soulignent la concordance entre l’action du gouvernement extrêmiste sioniste et les orientations de la population juive israélienne.  La réalisation des ces aspirations qui font référence à la doctrine Amalek (déstruction d’Amalek, ennemi des Juifs – Le Hamas a été désigné comme étant Amalek par Netanyahou, ce dernier visé par un mandat d’arrêt de la CPI), ont du mal à se réaliser,  malgré la destruction à Ghaza.  

Le nouveau Plan Trump, concocté avec Netanyahou mais sans la participation des Palestiniens,  arrive à point pour la réalisation du projet sioniste : la mainmise sur Ghaza par la voie « pacifique » à défaut de pouvoir être réalisé par la force militaire génocidaire. Un véritable plan de sauvetage pour Netanyahou qui lui donne l’opportunité de briser l’isolement dans lequel se trouve l’entité sioniste. 

Le plan arrive à un moment bien précis, à la suite de l’accord entre l’Arabie Saoudite et le Pakistan et en conséquence du bombardement de Doha au Qatar qui visait à éliminer les principaux dirigeants du bureau politique du Hamas  par l’aviation israélienne le 9 septembre 2025,  bien que la plus grande base américaine au Moyen-Orient s’y trouve.  Le lendemain de cette attaque sioniste, une délégation chinoise s’est rendue à Doha pour discuter un projet de réalisation d’une base chinoise au Qatar.

Le Plan Trump est cependant  une vision néocoloniale édulcorée par la présence des États arabes du Golfe (riches en dollars pour la reconstruction de Ghaza)  au sein d’une administration qui sera sous la direction du criminel de guerre Tony Blair – ((Tony Blair est le conseiller du gouvernement koweitien, le conseiller pour le gazoduc TPA (TranAdriatiquePipeline), le conseiller à travers le TBI (Tony Blair Institute) pour l’Arabie Saoudite et l’Azerbaidjan et a des liens étroits avec BP (British Petroleum) depuis qu’il était Premier ministre)) – choisi par Donald Trump en raison de ses accointances avec une partie des pays de la région et surtout de la présence de gaz au large de Ghaza. 

Le Plan Trump évoque la souffrance des Ghazaouis mais ne fait aucune allusion au génocide, encore moins à la responsabilité des dirigeants sionistes pour incitation au génocide, à commencer par le président Herzog, le Premier ministre Netanyahou, l’ancien ministre de la défense Gallant, ni à la complicité des pays occidentaux dans le génocide, les USA, L’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Italie etc.  hormis l’Espagne. 

Le plan sert à empêcher le Hamas de jouer un quelconque rôle à Ghaza, à son annulation politique.

Le plan ne présente pas d’engagements précis pour mettre fin de facon définitive à l’agression sioniste, ni pour le retrait définitif des forces israéliennes de Ghaza. Aucune allusion non plus à un État palestinien ni à son droit à l’autodétermination.
Au contraire il s’agit de la mise en place d’une force internationale apte à prendre en charge les Palestiniens  de Ghaza – un mandat sous la direction du britannique Tony Blair, dans le cadre d’une politique de domination coloniale qui fait référence à la « mission civilisatrice » du monde occidental pour les pays colonisés et au concept de tutelle pour les pays se trouvant dans l’incapacité de s’autogouverner, adopté par la Société des Nations après la Première Guerre mondiale avec l’institution de mandats pour diriger ces pays. En somme pérenniser la domination coloniale.
Ceci nous renvoit à l’analyse de Frantz Fanon qui s’exprimait en ces termes dans son ouvrage « Les damnés de la terre » : « … Le peuple colonisé est idéologiquement présenté comme un peuple arrêté dans son évolution, imperméable à la raison, incapable de diriger ses propres affaires, exigeant la présence permanente d’une direction… ».

Le plan de Trump  contient quelques  éléments au son séduisant pour certaines oreilles et  pouvant faire l’objet d’une acceptation :

  • Libération de 250 prisonniers à vie et de 1700 Ghazaouis après libération des otages israéliens par le Hamas, mais plusieurs milliers, dont des enfants croupissent dans le geoles sionistes.
  • Le retour des  Nations Unies sur le devant de la scène pour la distribution de l’aide humanitaire 
  • Pas d’expulsion des habitants de Ghaza sa, s engagement précis.

Le Hamas, après consultation et discussions avec les autres factions palestiniennes, a décidé d’accepter en partie le Plan Trump et sous conditions :

  • Échange de prisonniers après retrait total de l’armée israélienne
  • Confier l’administration de la bande de Gaza à une commission palestinienne composée de « technocrates » indépendants, qui serait formée « sur la base d’un consensus national palestinien et soutenue par les pays arabes et islamiques.
  • La partie du Plan Trump portant sur le furur  de Gaza et les « droits légitimes du peuple palestinien », doit être soumis à une « position nationale globale » fondée sur le droit international et les résolutions de l’ONU.
  • Non à Tony Blair et refus d’un mandat sous une forme édulcorée
  • Non au désarmement
  • Négociations sur d’autres points et détails du Plan

Mohamed Taleb

Lire : Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 (Partie 4)

Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 ( Partie 1)

Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 (Partie 2)

Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 (Partie 3)

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