Le parquet a requis vendredi 7 novembre six à huit mois de prison avec sursis contre l’ex-patron des services secrets français et ambassadeur de France à Alger Bernard Bajolet pour complicité de tentarive d’extorsion et atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique.
Bernard Bajolet, âgé de 76 ans, comparaît depuis jeudi 6 novembre à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny, suspecté d’être à l’origine d’une tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires en litige depuis des années avec la DGSE, un ordre qu’il nie avoir donné.
La genèse de l’affaire remonte au 12 mars 2016. Ce jour-là, Alain Dumenil, homme d’affaires franco-suisse impliqué dans nombre d’affaires judiciaires et de litiges commerciaux, est arrêté par la police aux frontières à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle alors qu’il doit se rendre en Suisse. Les policiers l’emmènent sous prétexte de devoir vérifier son passeport et le conduisent dans une salle.
Deux hommes en civil appartenant à la DGSE, mais jamais identifiés car Bernard Bajolet a refusé de donner leur identité, entrent dans la pièce et informent Alain Dumenil qu’il doit rembourser 15 millions d’euros à la France, la DGSE estimant qu’il l’a escroquée au début des années 2000. Les agents le menacent, notamment en lui montrant un album de photographies de ses proches, et l’homme d’affaires s’emporte et annonce porter plainte. Les agents s’éclipsent.
Lors du procès, Bernard Bajolet a toujours reconnu avoir validé le principe d’une rencontre, mais sans avoir jamais imaginé, a-t-il assuré. Une version qui n’a pas convaincu le parquet.
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