Le Front Polisario a mis en garde les entreprises espagnoles désireuses d’investir dans les territoires du Sahara Occidental, considérés par le droit international comme des territoires non autonomes, concernés par le processus de décolonisation, les menaçant de poursuites judiciaires.
Le Front Polisario répondait à Antonio Garamendi, président de la CEOE (Confédération espagnole des organisations d’employeurs), qui s’était exprimé dans les médias marocains, défendant la pleine liberté des entreprises espagnoles d’investir au Sahara Occidental, territoire occupé illégalement par le régime du Makhzen.
Garamendi avait souligné que les entreprises espagnoles sont libres d’investir où bon leur semble. « Les entreprises sont libres d’investir où elles le souhaitent. Je ne vais donc pas leur dire où investir. C’est à elles de décider », avait-t-il affirmé.
La réaction du Front Polisario fut immédiate. Abdallah Arabi, son représentant en Espagne, a accusé Garamendi d’ignorer le cadre juridique régissant toute activité économique au Sahara Occidental. « Bien sûr, les entreprises sont libres d’investir où bon leur semble. Cependant, elles ne peuvent le faire en violation du droit international », avait-t-il averti.
Arabi a rappelé que la CJUE avait annulé des accords commerciaux entre l’UE et le Maroc, incluant les territoires sahraouis sans le consentement du Front Polisario, unique et légitime du peuple sahraoui.
« Ceux qui opèrent au Sahara Occidental le font sans cadre juridique pour protéger leurs activités », avait-t-il déclaré, ajouant : toute activité non autorisée expressément par le Polisario contribue significativement à l’occupation du territoire, viole les droits de la population sahraouie et entrave son droit à l’autodétermination.
Le diplomate sahraoui a clairement indiqué que le mouvement n’est pas opposé à l’activité économique en soi, mais a averti qu’il examinerait chaque cas individuellement afin d’engager des poursuites judiciaires et de créer un précédent contre les entreprises qui choisissent d’opérer sous contrôle marocain . « La responsabilité directe d’innombrables violations des droits humains incombera à chaque entreprise qui décide de s’implanter là-bas », a insisté le représentant du Polisarioà Madrid.
Le conflit a également des conséquences pour les consommateurs européens, selon Arabi, qui dénonce le fait que les produits provenant des territoires sahraouis occupés, ne sont pas correctement étiquetés, ce qui porte atteinte au droit à l’information et àla transparence.