Le Fonds algérien des start-up (Algerian Start-up Fund-ASF) compte accélérer sa dynamique de soutien aux jeunes entreprises innovantes, en renforçant son capital social et en intensifiant ses financements pour tripler le nombre de start-up accompagnées d’ici 2027, a indiqué à l’APS son directeur général, Anis Rahabi.
Dans une déclaration en marge de sa participation à la 4e édition de la Conférence africaine des start-up, organisée du 6 au 8 décembre à Alger, M. Rahabi a précisé que l’ASF, qui a déjà financé plus de 130 start-up depuis sa création en 2020, ambitionne de porter ce nombre à 380 d’ici 2027.
Ce fonds public de capital-risque soutient les jeunes entreprises labellisées “Start-up” en prenant temporairement une participation via des fonds propres pour accompagner la croissance de leurs projets, sans exiger de remboursement immédiat.
Comme tout investisseur en capital-risque, l’ASF se retire une fois la start-up arrivée à maturité ou après une nouvelle levée de fonds.
Sa mission consiste ainsi à injecter du capital dans des initiatives à fort potentiel, souvent à un stade où les investisseurs privés restent prudents, avant de laisser la main aux acteurs du marché ou aux fondateurs.
La première sortie du capital a été officialisée dimanche à l’occasion de la 4e Conférence africaine des start-up. Il s’agit de la startup Volz qui a réalisé une levée de fonds de 600 millions de dinars (près de 5 millions de dollars), menée par un consortium d’investisseurs privés.
“Cette réussite commerciale majeure représente un message fort pour l’écosystème”, a estimé M. Rahabi, précisant que la participation de l’ASF s’est effectuée sous forme d’un apport représentant 26% du capital.
Ce partenariat, d’une durée d’environ 18 mois, a permis à l’entreprise d’enregistrer une croissance “impressionnante”, atteignant 1,4 milliard de dinars de chiffre d’affaires cumulé au 30 septembre 2025.
Volz, qui ambitionne désormais d’élargir son champ d’activité aux services hôteliers, a pu générer une plus-value supérieure à 3,35x, soit 3,35 dinars de retour pour chaque dinar investi.
Une deuxième sortie est attendue “dans les prochains jours”, selon le directeur général qui a indiqué qu’elle concerne une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Cette opération sera suivie “prochainement” par 5 autres sorties, a-t-il ajouté, soulignant qu’une liste de start-up prêtes à accueillir des investisseurs nationaux et étrangers est en cours d’élaboration afin de renforcer leur visibilité.
La somme des enveloppes accordées par l’ASF a globalement augmenté de 20 % entre 2024 et 2025, a fait savoir son directeur général, qui a annoncé la validation de la proposition d’augmentation du capital social.
Le capital social de l’ASF passera ainsi de 2,4 milliards de dinars actuellement à 7 milliards de dinars, ce qui permettra davantage de prises de participation dans des startups de secteurs et de maturités variés.
Evoquant le potentiel des startups en Algérie, M. Rahabi a souligné les avancées enregistrées depuis 2020, permettant l’émergence de futures “licornes algériennes” capables d’exporter et d’investir à l’étranger.
Toutefois, la projection internationale des startups algériennes doit être accompagnée par une adaptation du cadre juridique, notamment du règlement de la Banque d’Algérie 14/04 fixant les conditions de transfert de capitaux à l’étranger au titre de l’investissement extérieur des opérateurs économiques de droit algérien, afin de tenir compte des spécificités de ce type d’entreprises.
“L’adaptation du cadre juridique est indispensable pour permettre aux startups de valoriser leurs capacités à l’extérieur, tout en maintenant les équipes de développement en Algérie”, a-t-il déclaré.