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December 17, 2025

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Les aïeux colonialistes de Robert Ménard n’ont rien construit en Algérie

De nos jours, dans l’Hexagone, médias et partis politiques nostalgiques et revanchards, dont Robert Ménard, ne cessent d’encenser «l’œuvre civilisatrice» de la France, de vanter les bienfaits de la colonisation française en Algérie. Pour illustrer ces «apports civilisationnels», ils évoquent les multiples constructions réalisées en Algérie.

Par Khider Mesloub

De nos jours, dans l’Hexagone, médias et partis politiques nostalgiques et revanchards, dont Robert Ménard, ne cessent d’encenser «l’œuvre civilisatrice» de la France, de vanter les bienfaits de la colonisation française en Algérie. Pour illustrer ces «apports civilisationnels», ils évoquent les multiples constructions réalisées en Algérie.

Non, la France coloniale n’a rien construit en Algérie. En tout cas, aucun ouvrage qui aura profité aux «indigènes».

L’unique hôpital et la seule université bâtis en 132 ans d’occupation coloniale étaient réservés exclusivement aux colons français vivant dans les grandes villes urbaines.

De surcroît, cet unique hôpital et cette seule université, tout comme toutes les infrastructures bâties durant la période coloniale, ont été construits par les travailleurs algériens sous commandement tyrannique de satrapes français qui officiaient en qualité d’esclavagistes gaulois.

Aussi les vrais bâtisseurs de cette nouvelle Algérie moderne sont les travailleurs et paysans algériens. La France coloniale, après avoir éborgné la Maison Algérie, autrement dit amputé sa souveraineté à coup de baïonnettes, s’est bornée à employer les matières premières de l’Algérie et la force de travail des Algériens. Dès lors, on peut proclamer que tous les édifices et bâtisses de la période coloniale sont l’œuvre des Algériens.

C’étaient les Algériens qui nourrissaient les parasites pieds-noirs, ces pieds nickelés, par leur labeur dans les champs agricoles, par leur travail dans les chantiers et les quelques usines. Et le fruit de leur travail, produits agricoles et infrastructures publiques, était accaparé et monopolisé par les pieds-noirs, ces pieds nickelés, incapables de se dresser debout, sinon sur le dos des Algériens qui les portaient à bout de bras, les engraissaient avec leurs abondantes et riches ressources agricoles et fossiles, extraites de la terre algérienne avec leurs mains viriles.

A propos des terres, les plus fertiles ont été accaparées par les colons français pour les exploiter à des fins mercantiles. Ils ont délibérément favorisé l’exploitation des cultures commerciales rentables, notamment les agrumes et les vignes, au détriment des cultures maraîchères et céréalières. Ce qui a eu pour conséquence la volatilisation du blé de l’Algérie, autrefois grenier de l’Europe.

En Algérie occupée ont échoué la lie de la société française. La majorité des pieds-noirs descendent de bagnards expédiés par la France pour coloniser l’Algérie. Des bagnards mercenaires qui ont servi l’entreprise coloniale française avec dévotion et abnégation.

La France leur a octroyé l’opportunité coloniale de vivre de l’oppression et de l’exploitation du peuple algérien réduit en esclavage au nom de valeurs civilisatrices esclavagistes, encore aujourd’hui, sans vergogne, encensées par la République française, nonobstant leurs œuvres génocidaires.

Durant presque un siècle et demi, ces pieds nickelés ont mené la vie de château grâce au peuple algérien qui les alimentait en mourant de faim.

Ces esclavagistes gaulois ont vécu dans de somptueuses maisons dans des villes algériennes régies par la ségrégation raciale et spatiale, barricadés dans leurs quartiers «européens» cossus pour ne pas subir la proximité et la promiscuité des indigènes «arabes», réduits à survivre dans des taudis plantés dans de sinistres domaines infectés de pollutions microbiennes toxiques et de misères sociales létales.

Un siècle et demi durant, ces pieds-noirs ont privé les Algériens de leurs droits juridique, politique, économique, social, médical, culturel et cultuel. Leur ont interdit l’accès à la scolarité, sinon accordé parcimonieusement.

Les grandes villes construites au profit exclusif des colons renferment encore la sueur et le sang des exploités algériens, véritables bâtisseurs de toutes les infrastructures dont les nostalgiques de l’Algérie française s’attribuent encore aujourd’hui la paternité.

Il ne faut jamais cesser de le marteler : la France coloniale n’a rien construit en Algérie, mis à part le statut de l’indigénat. Elaboré dans la continuité des lois spéciales visant les esclaves sous l’Ancien Régime (notamment le Code noir), le statut de l’indigénat est un système fondé sur la ségrégation, l’apartheid, le racisme institutionnel, le génocide culturel et le massacres de masse.

Il est utile de rappeler que le code de l’indigénat contenait des règles coercitives et humiliantes : interdiction de quitter sa commune sans permis de voyage, de tenir des propos offensant envers un agent de l’autorité, obligation d’obéir aux ordres de corvées, de transport ou de réquisition d’animaux, règles vestimentaires à respecter (l’obsession pathologique du voile n’est ainsi pas nouvelle) ; amendes, prison, internement, séquestration, prononcés initialement par le commandement militaire doté de pouvoirs de «haute police» et le gouverneur général, puis tous les administrateurs des communes, sans passer par la case justice, etc.

En revanche, la France coloniale a exploité la force de travail des Algériens, et a profité gratuitement des matières fossiles algériennes, pour se bâtir une vie de parasite colonialiste, immortalisée par diverses œuvres gauloises.

Par conséquent, en 1962, le jour de son indépendance arrachée de haute lutte, l’Algérie n’a fait que recouvrer la souveraineté et, donc, la propriété de ces (ses) infrastructures (immeubles, gares, chemins de fer, ports, etc.) bâties par les «indigènes», mais confisquées, appropriées, accaparées et monopolisées durant 132 ans par les pieds-noirs aux mains maculées de sang algérien. C’est-à-dire récupérer son patrimoine national constitué de toutes les infrastructures façonnées par les Algériens.

Bilan de 132 ans de colonisation de l’Algérie par la France : un seul hôpital, une unique université, quelques infrastructures rudimentaires ; à la libération, en 1962, une population algérienne illettrée à plus de 90% (zéro étudiant ayant suivi de hautes études universitaires, aucun ingénieur, médecin, architecte, etc.).

En revanche, en six décennies, l’Algérie indépendante a construit plusieurs dizaines d’hôpitaux et d’universités, sans compter les centaines d’infrastructures et habitations.

De 1962 à nos jours, la population estudiantine est passée de pratiquement zéro à plus de 1,8 millions d’étudiants suivant leur cursus dans plus 116 universités et écoles supérieures répartis sur tout le territoire national.

Pour l’année universitaire 2024-2025, le nombre global d’étudiants algériens s’élève à 1 812 656, et la majorité d’entre eux sont des femmes. Ces deux dernières décennies, le nombre d’étudiants, en majorité des femmes, a été multiplié par plus de 4, passant de 425 000 en 1999 à plus de 1,8 million aujourd’hui. Depuis le début du siècle, on assiste à la féminisation de l’université. En effet, la part des jeunes femmes a atteint aujourd’hui les deux tiers des effectifs étudiants, soit 1,2 million d’étudiantes.

Ce droit à l’instruction, pilier de la liberté et vecteur de l’émancipation, n’a pas été accordé aux femmes algériennes par la France coloniale, mais par l’Algérie indépendante. Et le succès de ces brillantes étudiantes aux examens ne se dément pas, puisque leur taux de diplomation est exceptionnellement prodigieux. Cette population estudiantine porte en elle des transformations sociales profondes que seule une Algérie indépendante et libre a su concrétiser en moins de cinquante ans d’indépendance.

Dans cette nation algérienne jeune au double sens du terme, une part importante de la jeunesse est inscrite dans l’enseignement supérieur. En effet, en moins d’une décennie, le taux d’étudiants est passé de 31 à 43%, rattrapant puis dépassant celui de la moyenne mondiale (de 32 à 37%).

Aujourd’hui, pour accueillir ces 1,2 million d’étudiantes, ces futures diplômées, l’Algérie aligne 54 universités, 40 écoles supérieures, 13 Ecoles normales supérieures des enseignants (ENS) et 13 centres universitaires, outre l’Université de la formation continue (UFC).

Pour ce qui des infrastructures sanitaires, l’Algérie dispose aujourd’hui d’au moins un hôpital dans chaque wilaya.

Quant à l’habitation, le programme de construction de logement a été le plus performant au monde puisqu’il il aura vu la construction de près de 4 millions de logements durant les vingt dernières années.

En termes de réalisations, l’Algérie indépendante a ainsi accompli de prodigieux progrès.

L’occupation française aura non seulement détruit la culture algérienne, mais retardé considérablement le développement de l’Algérie. Un retard que l’Algérie indépendante est parvenue à réduire en une génération.

Khider MESLOUB 

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