Le Maroc renoue avec la contestation sociale à l’occasion de l’entame du mondial africain de Football, à savoir la CAN 2025, qu’abrite le pays du commandeur occupée plutôt par ses “accrobaties de la jouissance”, à partir du dimanche prochain 21 décembre, coincidant avec la colère grandissante de la population marocaine, dans la foulée du drame des inondations ayant touché la région de Safi, faisant des dizaines de victimes et de disparus, et marqué par la démission des autorités marocaines en matière de prise en charge de la population, rappelant celui du séisme de 2023, dont les régions mrocaines touchées, continuent d’en payer les frais.
Sur ce registre, il faut noter que la situation catastrophique la région de Safi, a été le détonateur de la reprise de la contestation sociale, d’ou les nombreux appels à occuper la rue les samedi et dimanche prochain, à l’occasion du début de la CAN 2025, et qui sera une opportunité aux visiteurs et médias étrangers de constater de visu la réalité sur le sol marocain, loin de la propagande du régime et ses fanfaronnades au sujet de l’organisation d’évènements internationaux de haut niveau, et de réalisation d’infrastructures, au moment ou son peuple continue de revendiquer des écoles, des hôpitaux et des eplois au lieu de stades, sachant que le Maroc est l’un des rares pays au monde, ou la constitution ne garantit pas au citoyen, le droit à l’enseignement, et aux soins.
Par ailleurs, il faut bien souligner, que conjointement aux appels, revendiquant une prise en charge des citoyens en matière de l’éducation et de la santé, des familles et des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent des violences policières, et des centaines de personnes sont toujours détenues.
Dans sa livraison de ce jeudi 18 décembre, le média britannique The Guardian, revient sur ce sujet, en évoquant les vagues d’arrestations ciblant les manifestants de la génération GenZ 212, durant les mois de septembre et octobre de l’année 2025.
Des témoignages sur les violences « horribles » qui auraient été commises et qui ont été condamnées par les organisations de défense des droits humains, alors que le pays s’apprête à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations dimanche.
Pour faire face àla déferlante vague de contestation populaire et sociale, sous l’égide de GenZ 212, le gouvernement avait procédé à des arrestations arbitraires de milliers de personnes, selon des organisations de défense des droits humains, souligne le média britannique. Le Guardian a appris que des personnes avaient été battues et laissées pendant des heures sans eau ni nourriture en garde à vue.
Des manifestantes ont été victimes d’« actes de harcèlement, d’insultes et de propos grossiers et sexistes », a déclaré Souad Brahma, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Certaines ont également signalé des « attouchements inappropriés ».
Trois manifestants ont été tués par balles par les forces de sécurité du régime du Makhzen, lors d’une manifestation le 1er octobre à Lqliâa, près d’Agadir, haut lieu touristique de la côte atlantique. Quatorze autres manifestants ont été blessés, dont des enfants de 12 ans atteints par balles.
À ce jour, ajoute The Guardian plus de 2400 manifestants sont poursuivis en justice, et des dizaines de personnes ayant participé à une manifestation non violente ont été inculpées d’actes de violence, selon Amnesty International .
Des dizaines de personnes ont déjà été condamnées à des peines de prison, certaines allant jusqu’à 15 ans, a déclaré l’AMDH, qui a dénoncé l’absence d’avocats lors des audiences, l’insuffisance des enquêtes et le non-respect de la présomption d’innocence. L’organisation a ajouté que des centaines d’autres personnes, dont des enfants, restaient en détention.
Un porte-parole de Human Rights Watch, Ahmed Benchemsi, a déclaré : « Le gouvernement a manifestement eu peur et a orchestré cette répression pour envoyer un message fort : il ne tolérera aucune forme de dissidence. »
Le média britannique évoque de facto les critiques formulées après les inondations ayant touché la région de Safi, ayant fait 37 morts, selon les chiffres communiqués par les autorités marocaines. Des critiques qui affirment que le gouvernement dirigé par l’oligarque et néolibéral Aziz Akhannouch privilégiait les projets de prestige international au détriment des infrastructures et des services essentiels.