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December 6, 2025

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Les silences coupables du Makhzen. 

Par Mohamed El Abassi

Les scandales politiques, de crime contre l’humanité, d’oppression du peuple du Sahara Occidental, d’espionnage et de corruption ayant éclaboussé, ces deux dernières années, le Makhzen, ne se comptent plus. Pendant ce temps, le royaume se mure dans un silence que même sa propagande rodée, à toute épreuve, ne trouve plus de mensonges, ni de faux prétextes pour y répondre. Aphasique, le Makhzen ne trouve rien à dire pour tenter de s’innocenter, même dans la moindre tentative de réplique de son appareil propagandiste, et encore moins, de quelconques réactions officielles, si timides qu’il en transparaît sa culpabilité irréparable. Il plonge si profondément dans le discrédit.

Ce long silence muet correspond, comme une coïncidence suspecte avec un certain anniversaire de la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste !

Pendant ce temps, au Maroc, le front social s’embrase, la pauvreté gagne des pans entiers de la population marocaine, les opposants à la normalisation sont arrêtés sans jugement, les droits de l’homme sont piétinés, la famine y fait rage, la cherté de la vie est insupportable, les prix flambent et la liberté d’expression est muselée…D’autres acteurs du Hirak du Rif se trouvent emprisonnés sans jugement !

Le Makhzen se tait et se fait muet, son premier ministre se fait plein les poches et le Ministre des « affres étranges » devient son acolyte embourgeoisé par la paupérisation des marocains et les faux mirages diplomatiques au service d’une colonisation utopique du Sahara Occidental : Un constat de mutisme, d’absence et d’effervescence flagrant au Maroc qui ne fait pas oublier l’épine sahraouie qui ensanglante le trésor marocain malgré l’exploitation illégale des richesses naturelles du Sahara Occidental et une imposition cruelle qui fait saigner les citoyens marocains innocents de l’aventurisme colonial du Makhzen.

Voici-après, dans une chronologie objective et de manière sommaire, les méfaits du Makhzen davantage coupable de par son silence que par sa fuite en avant suicidaire :

L’oppression marocaine au Sahara occidental, une scène du quotidien dans les territoires occupés.

La scène se déroule à El-Ayoune et à Dakhla occupée, et, bien au-delà, du carré économiquement utile, dans tout le territoire occupé du Sahara Occidental. La force d’occupation illégale coloniale du Maroc n’a de cesse de tenter, en vain, de faire taire les assauts d’insurgés contre le colonialisme marocain et de museler leur voix. Mais ils résistent en prenant des coups de bastonnades à faire saigner les symboles les plus nobles de cette résistance.

Le spectacle d’une résistante sahraouie du nom de Aminatou Haidar il y a quelques années non lointaines, ou encore, récemment, Sultana Khaya, qui sont l’exemple de ce que le Maroc n’engendre plus, ou plus exactement, ceux qu’il a mis dans les geôles de ses oubliettes mais pas du monde et des observateurs des droits de l’homme même si ces derniers sont interdits de visiter les territoires occupés, lieux du crime, de la bastonnade au quotidien et du déni des droits humains les plus fondamentaux.

Ces méthodes répressives brutales du Makhzen, qui ont handicapé ces deux femmes suffisent à elles seules, de révéler les atrocités et l’oppression de tout un peuple mobilisé derrière le Front POLISARIO, pour faire triompher une juste cause d’autodétermination d’un peuple.

Pegasus et des interrogations suspectes.

Pour l’observateur averti, l’usage de ce système d’espionnage par téléphonie mobile par les services de la DGDE marocaine n’a été offert au Makhzen par l’entité sioniste que parce qu’il aura été, auparavant, expérimenté sur les responsables marocains pour les piéger et les tenir en laisse, avant sa mise au service du makhzen. Un logiciel de pareille performance n’est pas gratuit, il ne s’acquiert pas comme une baguette de pain, il est monnayé, en contrepartie de service et d’allégeance, notamment, une normalisation maroco-israélienne. Ce qui fût fait, « nolens volens » !

L’échec du Maroc à gagner sa guerre contre les aspirations de liberté du peuple du Sahara Occidental et son droit, reconnu par le droit international, l’Union Africaine, dont il est membre fondateur, et l’ONU, à choisir librement son destin à travers un référendum d’autodétermination, sans condition préalable, ni contrainte militaire et/ou administrative, a fait basculer le Makhzen à sceller un pacte avec le diable.

Jusqu’ici, et hormis une velléité de plainte contre des médias ayant révélé l’énormité de cette acte attentatoire à la vie privée de très hautes personnalités, à commencer, par le Président français et le premier ministre espagnol, notamment,  et bien d’autres, de leurs communications protégées, rien de sensé et convaincant n’est venu du Makhzen pour s’innocenter de cette grave dérive morale et politique .

C’est le premier silence du Maroc à mettre au déshonneur du pays voisin de l’Ouest quand il s’avoue vaincu et confronté par des faits têtus.

Absence du Monarque, mais qui dirige le pays ?

Les images de Paris montrant un monarque titubant, en jean déchiré et chemise bariolée, est une scène insoutenable pour le peuple marocain qui croit naïvement qu’il est régné et gouverné par un homme sage mais qui s’en éloigne dans une fuite chronique en prenant ses larges distances d’outre mer, dans un château cossu tout autant que douillet de l’Ile de France, que la plèbe n’ose s’y approcher.

Il appartient au peuple marocain de se faire son idée du monarque absentéiste qui a élu domicile ailleurs qu’entouré de son « cher peuple » alors qu’il était ignoré par les autorités françaises qui ne leur ont accordé la moindre  attention protocolaire.

Le silence du Palais est, là aussi, strident sur une durée qui dépasse toute proportion de la démesure à un moment où la plèbe réclame de la dignité et du pain, dans un élan populaire, qui n’aurait pas laissé indifférent le plus cruel des dictateurs.

Crime contre des immigrants africains : un crime contre l’humanité.

Ce crime commis contre des migrants africains en détresse, par les agents de sécurité du Maroc avec la complicité de l’Espagne, est une page sanglante indélébile dans le célèbre palmarès  « makhzenien » du déni des droits humains. En voyant des vidéos sur cette tuerie commis par des services de sécurité marocains enragés, tout autant que celles de l’oppression du peuple du Sahara occidental dans les territoires occupés, il nous revient à l’esprit le spectacle tristement célèbre venu de la Palestine occupée !

Un lourd discrédit qui assombrit le Makhzen pour si peu, voire rien, sinon pour satisfaire un deal léonin avec un premier ministre espagnol tout autant coupable d’avoir poignardé le peuple du Sahara Occidental dans le dos !

Tant que la victime, en dernier ressort, est le peuple du Sahara Occidental, le dénominateur commun maroco-espagnol, se fiche des dommages commis sur d’autres humains, au nom d’une complicité qui n’a pas de nom, sinon celui du machiavélisme dommageable pour l’image d’un pays de l’union européenne réfractaire aux valeurs de la démocratie et des droits de l’homme, et le Maroc, qui le tient dans un chantage personnel qui lui coutera sa carrière politique.

Si le Maroc, dans ses calculs sournois et insensés croit devenir un pays africain de la trempe de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, du Nigéria, des pays de la ligne de front, et de bien d’autres, qui vouent le respect et s’investissent dans l’assistance humanitaire inconditionnelle des peuples africains, le crime contre les migrants africains est l’une des facettes les plus cruelles de l’apartheid marocain.

L’apprenti marocain avait des prédisposions insoupçonnables quand on se rappelle la collusion maroco-israélienne historique, contre l’ANC et son combat contre l’apartheid !

Les déclarations de Raissouni, un fusible de l’expansionnisme marocain a sauté.

Les déclarations de Raissouni, inspirées du Makhzen, qui lui ont valu la perte de sa position en tant que président de l’union mondiale des savants musulmans, est un autre épisode des méthodes du Makhzen qui en disent long sur ses relents expansionnistes et colonialistes contre son voisinage immédiat, l’Algérie, et lointain, séparé par le territoire du Sahara Occidental, la Mauritanie dont « l’existence ne serait qu’une erreur et devrait être rattachée au Maroc ».

Ce Cheikh, prétendument pieux et d’un l’Islam apolitique, s’est trouvé instrumentalisé par la propagande marocaine, n’ayant pas trouvé meilleur choix que d’y obéir, pour s’attaquer à deux pays souverains, la Mauritanie, en lui déniant jusqu’à même son existence, et à l’Algérie, d’en appeler à son envahissement, de Tindouf à Bechar.

Rien que cela, pendant que le Makhzen se tait encore et encore !

L’accord des factions palestiniennes à Alger, une victoire contre les sombres desseins de la « normalisation ».

Pas un mot du souverain alaouite, commandeur des croyants et président du comité d’El-Qods pour féliciter les palestiniens de pouvoir, enfin, se retrouver, pour seller leur unité et leur entente après de longues années de discorde !

Là aussi, le silence suspect et coupable interpelle le non-dit monarchique pendant que tous les pays arabes et non arabes ont félicité les factions palestiniennes de pouvoir se réconcilier.

Le silence se passe de tout commentaire !

La corruption marocaine au sein du parlement européen, une confirmation de plus des méthodes suspectes du Makhzen.

Comme une cerise sur le gâteau, le Makhzen termine bien l’année 2022 avec un autre scandale et pas des moindres. Les faits avérés d’un réseau de corruption tentaculaire documentés ciblant des eurodéputés sonnent le glas de l’opprobre et du discrédit du Makhzen, de ses services de sécurité, embourbés jusqu’au cou dans des liaisons secrètement entretenues depuis de longues années, jusqu’à ce qu’elles éclatent au grand jour. Là aussi, le silence du Maroc est étonnamment complice.

Ces silences coupables révèlent un régime politique à bout de souffle. Que reste-t-il pour le roi M6 que d’abdiquer à charge pour le peuple marocain de s’autodéterminer et de relever sa dignité en se réappropriant sa liberté, défendre ses convictions et s’autodéterminer à travers un choix authentiquement démocratique dans un élan de fierté, de retrouvailles, de communion avec ses révolutionnaires historiques et de fraternité avec ses frères des pays voisins qui  le pleurent.

 

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