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December 8, 2025

A la une, Économie

Orchestration des pénuries économiques et de l’inflation spéculative en Occident (I)

Par Khider Mesloub

La perfidie des dirigeants occidentaux n’est plus à démontrer. Leur fourberie est sans limites. Hier (il y a tout juste quelques mois), au nom de la prétendue protection de la Santé publique, ces gouvernants confinaient leurs populations sous prétexte de les protéger de la mort liée au Covid-19. Ils leur imposaient la vaccination pour leur éviter soi-disant de contracter une forme létale du coronavirus.

Aujourd’hui, ils invitent ces mêmes populations à sacrifier leur vie pour défendre la lointaine Ukraine, cette petite Russie, berceau de l’Église orthodoxe russe. Donc, territoire ukrainien situé en dehors de l’Union Européenne, longtemps ancré dans la sphère d’influence tsariste et soviétique.

Pour le moment, le sacrifice requis, dans le cadre des exigences de l’économie de guerre et du militarisme atlantiste, est d’ordre économique, matérialisé par la baisse du niveau de vie, opérée par le biais de l’inflation spéculative, baisse imposée par la classe dominante à l’ensemble de la population laborieuse, sommée de soutenir l’effort de guerre. Bientôt le sacrifice sera d’ordre militaire, concrétisé par l’inéluctable impôt du sang, probablement par l’extinction de masse occasionnée lors des affrontements militaires (nucléaires) imminents actuellement en préparation par les gouvernants va-t-en-guerre occidentaux.

Avec la bourgeoisie occidentale la plus bête du monde, l’imposture sanitaire aura été démasquée plus précocement. Les masques « démocratiques » et « humanitaristes » tombent, laissant apparaître le vrai visage des dirigeants occidentaux : un visage hideux vérolé par la perversité, le sadisme et la bellicosité.

D’une société gouvernée par un État tuteur à une société administrée par un État tueur

Une chose est sûre : en Occident, aujourd’hui la guerre sociale, entamée à la faveur de la pandémie, menée par la classe dominante contre le prolétariat, se poursuit par l’orchestration des pénuries des produits essentiels. Et surtout le renchérissement des tarifs des matières énergétiques et alimentaires, ces inflations spéculatives infamantes et affamantes. Ces taxes inflationnistes spoliatrices qui permettent aux États occidentaux atlantistes de financer leurs guerres (d’acquérir de nouvelles armes : d’augmenter leur potentiel militaire) et d’apurer leurs colossales dettes.

Ces politiques antisociales étatiques pourraient être qualifiées de terrorisme social, perpétré par les fanatiques gouvernants capitalistes contre le prolétariat, précipité dans l’insécurité alimentaire structurelle et un état de frigorification résidentielle permanent.

Assurément, en Occident, en particulier en Europe, on est passé d’une société gouvernée par un État tuteur à une société administrée par un État tueur. De l’État providentiel à l’État létal. De l’État protecteur à l’État exterminateur. Un État dirigé par des scélérats et des psychopathes prêts à euthanasier socialement le peuple, le prolétariat, par la destruction de leurs conditions de vie et les massacres de masse provoqués par les guerres exterminatrices en préparation.

En réalité, la pandémie de Covid-19, politiquement instrumentalisée à des fins contre insurrectionnelles par la militarisation de la société, servit de paravent sanitaire pour impulser la première phase de l’orientation de la production vers l’économie de guerre, matérialisée par l’imposition de la production exclusive des biens dits essentiels, c’est-à-dire indispensables à la défense nationale dans la perspective de la préparation de la guerre généralisée.

La gestion sécuritaire de la pandémie constitua la répétition générale de l’économie de guerre. Ce fut la préfiguration de la militarisation de la société et de la caporalisation des mentalités.

Au cours de la prétendue crise sanitaire, les États occidentaux jetèrent les premières bases de la centralisation étatique de la production, de l’organisation et de la planification de l’économie pour l’orienter vers la fabrication exclusive des biens dits essentiels, indispensables à l’instauration d’une économie de guerre. « Nous allons durablement devoir nous organiser dans une économie de guerre », avait déclaré, sur un ton martial, le président français, Macron.

Accélération du processus de découplage économique

Ce faisant, dans le prolongement de la crise sanitaire, instrumentalisée par les États occidentaux, durant laquelle l’économie fut délibérément mise à l’arrêt ou, plutôt, réorientée vers la production des biens essentiels, entraînant une désorganisation de la production mondiale et un infléchissement vers la « relocalisation », la guerre en Ukraine (provoquée et attisée par l’OTAN) accentue et accélère ce processus de démondialisation et de découplage induit par l’économie de guerre et le militarisme. En effet, avec l’exacerbation des tensions commerciales et conflits militaires, le monde s’achemine vers la fragmentation de la mondialisation, actée par la constitution de blocs de pays aux fondements idéologiques irréconciliables, dont les échanges commerciaux seront fortement réduits, voire rompus.

Nul doute, la guerre entre l’Ukraine et la Russie s’inscrit dans un conflit plus ample qui oppose, au vrai, la première puissance occidentale, les États-Unis, à son concurrent économique actuel, la Chine, engagée « soyeusement » sur la route du leadership mondial.

À cet égard, depuis l’apparition de la pandémie politiquement instrumentalisée et, surtout, le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, on aura remarqué, au sein du bloc atlantiste, le battage médiatique réservé au discours chauviniste relatif à la politique de relocalisation prônée par la bourgeoisie et son État, et à l’indépendance énergétique.

Tous les médias occidentaux encensent cet agenda de rapatriement des entreprises, précédemment délocalisées, au bercail national, vantent les mérites du projet d’indépendance et de sécurité énergétique.

Que révèle ce programme de relocalisation des entreprises multinationales vers la « mère patrie », prôné par les pays occidentaux ?

La première raison est d’ordre socioéconomique. À force de contractions salariales réelles, de pressions sur la productivité du travail salarié, d’intensification des cadences de travail, de généralisation du télétravail, autrement dit du précariat, le capital des pays occidentaux est parvenu à égaler les dramatiques conditions d’exploitation de la force de travail des pays émergents et sous-développés. Assurément, conscient de la dégradation des conditions sociales et salariales de “ses” prolétaires autochtones, le capital occidental a commencé à mettre en adéquation le futur mode de vie des prolétaires désormais impécunieux, par l’élimination graduelle des secteurs dits non-essentiels, comme on l’a souligné plus haut. En effet, soumis à de telles misérables conditions de vie et de travail, le prolétaire “occidental”, du fait de son impécuniosité et épuisement professionnel, n’aura plus ni les moyens financiers ni le temps de s’offrir des loisirs et des vacances, pour reconstituer sa force de travail surexploitée.

Sans conteste, si la deuxième moitié du XXe siècle aura permis aux pays capitalistes occidentaux, notamment européens, néanmoins au prix de Deux Boucheries mondiales (80 millions de personnes sacrifiées), de connaître temporairement une prodigieuse amélioration de conditions sociales, la crise économique actuelle menace de briser ce processus de progrès social. Elle risque de précipiter des dizaines de millions de personnes dans l’extrême pauvreté. D’accomplir un bond d’un siècle en arrière. Avec le nouvel ordre expurgé de plusieurs secteurs économiques tertiaires devenus obsolètes du point de vue du grand capital financier en pleine tentative de « refondation », se dessine une société spartiate frappée par un chômage massif, marquée par une stagnation, voire une régression des salaires, une inflation galopante, le déclassement de millions de personnes, précipitées dans la pauvreté.

Une chose est sûre : le nouveau mode de vie concentrationnaire, sur fond de militarisation de la société, imposé par les gouvernants – ces bras exécutifs du grand capital mondial –, sous couvert, successivement et respectivement, de crises sanitaire et énergétique, risque de devenir la norme.

Incontestablement, nous assistons aux prémices de la restauration de l’ancien mode de vie privilégié réservé aux élites. C’est tout le standard de vie confortable, répandu au cours de ces cinquante dernières années, qui devient déjà inaccessible à un nombre croissant de travailleurs paupérisés et de classes moyennes, commerçantes et artisanales déclassées et prolétarisées. De même, les modes de consommation sont sur le point d’être radicalement bouleversés.

C’est à ce stade qu’intervient les véritables mobiles de la fermeture des secteurs de bouche et de loisirs : restaurants et bars, théâtres et cinémas, secteurs des voyages et des sports, au cours de la pandémie de Covid-19. L’époque de la « démocratisation » de l’accès et d’unification des modes de vie est en voie d’achèvement. La nouvelle ère, amorcée à la faveur de la pandémie, s’annonce cruelle pour l’immense majorité de la population occidentale. Mais bénéfique pour les classes privilégiées.

Comme l’a déclaré cyniquement le président Macron lors du premier conseil des ministres de la rentrée, le 15 septembre 2022, l’Europe (donc la France) entre dans l’ère de « la fin de l’abondance ». Sur le même ton foncièrement provocateur, il a ajouté : « c’est la fin de l’insouciance ». « Notre régime de liberté a un coût, qui peut exiger des sacrifices, il faut de l’unité (…) Nous aurons des choix clairs et forts à prendre après la saison que nous venons de vivre ».

Un pays débiteur – importateur – ne peut entrer en guerre contre un pays créditeur – exportateur – et fournisseur

La seconde raison pour laquelle les pays occidentaux œuvrent à la relocalisation des entreprises et réindustrialisation est d’ordre impérialiste. Dans l’actuel contexte des préparatifs de guerre contre la Chine, comme l’avait déclaré lucidement Donald Trump devant l’assemblée parlementaire de l’OTAN : « un pays débiteur – importateur – et client dépendant – ne peut entrer en guerre contre un pays créditeur – exportateur – et fournisseur de biens stratégiques essentiels » (il visait la Chine et, indirectement, la Russie).

Actuellement, les tensions liées à l’approvisionnement des marchés occidentaux dépendants des fournisseurs manufacturiers chinois ont pris des proportions alarmantes. Tensions aggravées par la suspension des matières énergétiques russes, la dépendance vis-à-vis du pétrole « arabe », des matières premières et provisions des pays du Sud. La dernière dépendance relevée par les pays occidentaux, paralysant de nombreuses entreprises, concerne les composants électroniques fabriqués exclusivement en Asie (les États-Unis et les pays atlantistes, notamment européens, ne produisent que 10% des semi-conducteurs sur leurs territoires), en particulier Taïwan, enjeu de tensions bellicistes entre les États-Unis et la Chine.

Aussi, pour se conformer aux recommandations de Donald Trump qui préconise, comme on l’a rapporté plus haut, l’indépendance économique avant de mener une guerre contre un pays fournisseur, les pays occidentaux ont commencé à mettre en application ce programme d’économie « auto-suffisante ». Ce programme économique autarcique se matérialise par la « relocalisation » de la production manufacturière établie jusqu’à présent majoritairement en Chine ; la réorganisation de la politique d’approvisionnement en matière des énergies fossiles, conjuguée à une réduction drastique de la consommation énergétique ; la refondation du salariat, concrétisée par la généralisation du télétravail, facteur de fléchissement substantiel des coûts de production, notamment en matière des dépenses immobilières et énergétiques,  désormais à la charge exclusive des salariés travaillant depuis leur domicile, transformé en unité de production exploitée gracieusement par le capital.

Au vrai, les actuelles pénuries des produits manufacturés et énergétiques répandues en Occident sont délibérément planifiées pour acculer les pays atlantistes, c’est-à-dire le capital occidental, à réorganiser leur production et approvisionnement indépendamment des pays de l’Alliance de Shanghai et de la Russie, afin de pouvoir poursuivre leurs préparatifs de guerre en toute indépendance (notamment contre la Chine : cible principale). Mais, également, pour justifier la hausse des prix ( cette taxe spoliatrice sans législation) que les prolétaires devront supporter, induisant la baisse de leur pouvoir d’achat. Donc la dégradation de leurs conditions sociales, l’affaiblissement de leur résistance, facilitant ainsi leur soumission et leur enrôlement dans la future guerre généralisée en préparation par le grand capital occidental.

Un prolétariat affamé et atomisé devient plus aisément corvéable et exploitable. Plus docile. Moins réfractaire à la flexibilité du travail, à la généralisation du télétravail. Et, surtout, plus perméable à l’endoctrinement idéologique nationaliste belliqueux, et, par extension, à l’enrôlement militaire dans l’imminente guerre généralisée en préparation.

 

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