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December 8, 2025

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La guerre en Ukraine : Une métaphore de la poupée russe (3ème partie)

Par Djamal YALAOUI

Avocat au barreau de PARIS et correspondant Associé au barreau de ORAN

« Nous, autres, civilisations savons que nous sommes mortelles 

3/ La guerre contre le Dollar

Selon une analyse économique russe, très pertinente, le conflit en Ukraine affaiblirait considérablement les Etats-Unis, par le renchérissement des matières premières, ce qui entraine de l’inflation et cette dernière fait peser un poids insupportable sur le système monétaire étasunien qui est plus que surendetté, désormais, après le relèvement du plafond de la dette, le 1er juin 2023, et donc de la planche à billets, à environ 33.000 milliards de dollars.

 D’après l’analyse russe, la guerre en Ukraine voulue par Washington a pour, principal, résultat d’aboutir à la fin de l’hégémonie du dollar, en seulement une année, et le phénomène est en cours d’accélération de manière inattendue et exponentielle.

Si ce phénomène continu à ce rythme, le dollar ne vaudra bientôt plus que le prix du papier sur lequel il est imprimé. Il deviendra alors impossible pour les Etats-Unis d’entretenir ses 800 bases militaires (la Chine c’est 800 bases économiques ou comptoirs des Routes de la Soie), ses flottes de guerre navales et aériennes.

Les Etats-Unis projettent 1.000 milliards de dollars de budget militaire.

Mais avec quel argent ?????

Selon cette hypothèse, loin d’être théorique, les Etats-Unis devront faire un choix entre l’OTAN et l’AUKUS (Australia, United-Kingdom, United-States) et en définitive Washington abandonnera Kiev, l’Union Européenne et l’OTAN au bénéfice de Moscou, pour mieux se concentrer sur son principal rival, la Chine !

Évidemment un tel raisonnement suppose de voir l’ours russe vendre la peau du grizzly américain avant de l’avoir tué !

L’histoire des Etats-Unis nous apprends à être prudent : les Etats-Unis font habituellement preuve d’une capacité d’adaptation assez déconcertante dans ce type de situation. La dernière expérience en la matière fût, notamment, quand l’Arabie Saoudite a voulu casser le développement du pétrole et du gaz de schiste étasunien en augmentant massivement sa production. L’Arabie Saoudite a perdu son pari.

Le pire n’étant jamais certain, il n’est pas évident que le travail de sape monétaire qu’entraîne le conflit avec la Russie aboutisse.

Cependant, on peut s’interroger au regard de l’hypersexualisation (mouvement LGBTG, pédophilie, industrie pornographique…) et du « wokisme » ambiant de la société étasunienne ; cette forme de décadence est peut-être l’expression de la fin du, remarquable, caractère d’adaptation au pire situation dont ont fait preuve, jusqu’à présent, les Etats-Unis. Wait and See !

Ce qu’il convient de retenir c’est que les Russes ont, parfaitement, compris que la prédation des Etats-Unis sur les ressources de la planète, leur sert de protection à l’égard de leur billet vert et leur donne une capacite d’imprimer sans fin du dollar.

C’est pourquoi les Russes attaquent, indirectement, le maillon monétaire qui est à la fois le maillon fort (le dollar militaire) et le maillon faible (dette exponentielle) : c’est un paramètre très important du conflit.

 En effet, l’ivresse du pouvoir des Etats-Unis a conduit à la chute (irréversible ?) du dollar. A trop militariser le dollar, l’impérialisme étasunien a suscité la méfiance des nations du Tiers-Etat Mondial qui par l’esprit d’une « mémoire historique » aiguisée sont sur le point d’adopter les instruments de paiement du groupe des BRICS, soit plus de 50 pays, actuellement, face au club du G7.

La guerre d’Ukraine n’est pas une question d’expansionnisme local, seul les prétendus experts des plateaux TV et les journalistes de préfecture en sont convaincu, au regard de leur vision réductrice et donc ignorante des multiples enjeux de ce conflit qui entraine l’accélération du remodelage du monde à travers une vision multipolaire.

On retrouve cette grande question économique qui existe depuis la naissance du capitalisme moderne (18ème siècles) : quelle est l’origine de la richesse ?

La richesse vient-elle des ressources du sous-sol comme l’affirmaient les physiocrates (« On ne crée pas de richesse, nous possédons ») où s’agit-il des hommes comme le pensent les mercantilistes (« Il n’y a de richesse que d’homme ». Jean Bodin) ?

On peut formuler cette interrogation de manière plus cynique : combien d’hommes serait-il économiquement rationnel (et non raisonnable) de sacrifier aux terres ukrainiennes ?????

Plus haut, nous avons estimé grossièrement à 500 millions de dollars les 400.000 victimes, jusqu’à présent, du conflit ukrainien. Ce chiffre est à comparer aux 1.000 milliards de dollars, selon les estimations sérieuses, pour reconstruire l’Ukraine : cette somme n’est pas un coût matériel en sus d’un coût humain, il convient de l’appréhender comme une richesse a prélevé, par le pays vainqueur, grâce à la magie du crédit et des contrats de reconstruction.

Nous savons que c’est la société BLACKROCK qui a remporté le jackpot !

Les anglo-saxons ne s’en cachent pas, ils veulent un retour sur leur investissement mortifère : mettre à genoux la Russie pour la démanteler et reconstruire l’Ukraine pour mieux la soumettre !

On voit à quel point le cynisme des occidentaux est un puit sans fond : ils passent le plus clair de leur temps a distillé de la moraline au reste du monde sur la liberté des peuples et la souveraineté des États !!!

Rothschild, Goldman Sachs, Google, Blackrock, Vanguard Groupe, Street State, Corp, CFR, Trilatéral, Davos, Facebook, McDonald’s, Nike, Hollywood, la FED, le Siècle, McKinsey, Bain and Co, Bilderberg…Tout cela c’est le Capital et il gouverne ceux qui nous gouvernent !

Suit l’argent et tu sauras qui est ton maître, qui est au bout de ta laisse : c’est la banque qui les tient !

L’ensemble de ce tableau, macabre, signifie que la société capitaliste qui est dirigée par le grand Capital, finit par remporter la décision en dernière analyse. On n’aboutit pas à cette conclusion de manière concertée ou intellectuelle mais de façon mécanique, systémique : c’est juste une observation du système et un constat des équilibres internes de ce même système.  C’est une règle établit depuis au moins la bataille de Waterloo !

Quand on attache une valeur à une vie humaine cela ne sous-entend pas que ce n’est pas quelqu’un qui décide ou le décrète :  on essaie pas de découvrir une vérité cachée du système par cette démarche.

Par conséquent, il ne faut pas confondre une dérive du système qu’on refuse de réformer, de transformer et qui pour survivre se met à muter dans une guerre et, probablement, dans une guerre généralisée à terme.

Les économies de l’Occident global ont atteint une limite critique. La solution c’est de transformer l’économie de marché en économie de guerre : finalement que l’on fabrique des bombes ou des jouets, n’a pas d’importance, ce qui compte ce sont les débouchés. Donc il y a de grandes chances que le conflit entre l’OTAN et la Russie dure et prenne de l’ampleur avec le voisin de l’est qu’est l’empire du milieu, la Chine. Le premier ministre à la tête du gouvernement britannique, Rishi SUNAK, a clairement menacé la Chine lors du dernier G7, à HIROSHIMA au Japon (quel beau symbole de cynisme pervers !) : « La Chine représente la plus grande menace pour la sécurité et la prospérité mondiale ».

Les armes ça se fabrique, ça se vend très cher, c’est consommé sur les champs de bataille, c’est somme toute profitable !

En livrant, massivement, des armes, du matériels, des hommes pour soutenir l’effort de guerre ukrainien, l’Occident global participe et contribue activement à l’anéantissement de l’Ukraine par Russie interposée.

L’Ukraine, cette fabrication historique, est désormais condamnée même avec l’appui des prédateurs de la destruction-reconstruction que sont les Etats-Unis et leurs multinationales.

Le refus de renverser cette équation, mortifère, sur laquelle repose le système empêche d’entrevoir la fin du conflit ukrainien dans les mois à venir : on aurait pu aboutir à une forme de « paix blanche » à la coréenne où chaque partie sauve son investissement de chair et d’os et de s’en tenir aux équilibres, purement, économiques et financiers.

Or, on le répètera jusqu’à l’indigestion, le conflit ukrainien n’est pas la guerre de la Russie et de l’Ukraine mais bien une guerre entre les Etats-Unis et la Chine (le déséquilibre de la balance commerciale avec la Chine était, déjà, la conséquence principale de la guerre de l’opium menée par les Anglais contre la Chine au 19ème siècle). Cela signifie que le véritable vainqueur de cette guerre ne sera pas celui qui aura payé le prix du sang : Si la Russie l’emporte c’est la Chine qui sera vainqueur et si c’est l’Ukraine se seront les Etats-Unis, les occidentaux et l’OTAN !

Lire: La guerre en Ukraine : Une métaphore de la poupée russe

Et :La guerre en Ukraine : Une métaphore de la poupée russe ( 2ème partie)

 

 

 

 

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