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Amitiés américano-japonaises

Par Djeha

06 et 09 août 1945.

Ils n’en ont décidément rien retenu.

1.- Le Japon a subi le feu atomique américain (l’unique de l’histoire) infligé à ses populations civiles, le 06 et le 09 août 1945.

2.- L’Etat américain n’a jamais exprimé, à ce jour, aucun regret ni formulé la moindre excuse pour cette abomination.

3.- La Constitution japonaise a été rédigée par les Etats-Unis.

4.- Le Japon est occupé depuis 1945. 15 bases militaires américaines y ont été construites, au frais du Japon (+de 2Md$/an) pour la protection de l’archipel…

5.- La base d’Okinawa défraie régulièrement la chronique. Pour en mesurer les nuisances lire plus bas un papier de la TV japonaise.

6.- Le premier ministre japonais a dénoncé ce dimanche les menaces russes de recourir à ses armes nucléaires. Prétextant la guerre en Ukraine, pour la deuxième année d’affilée, Hiroshima n’a invité ni la Russie ni la Biélorussie à assister à la cérémonie commémorant l’atomisation de Hiroshima et de Nagasaki.

Il n’a pas dit un mot, en dehors des sucreries humanitaristes habituelles, sur ses bourreaux qui continuent à peser sur la souveraineté de son pays.

7. Hypocrite ! Le Quotidien Le Monde qui a publié aujourd’hui un papier crocodilesque larmoyant sur l’événement a titré le 08 août 1945 en première page : « Les Américains lancent leur première bombe atomique sur le Japon. Une révolution scientifique ».

Albert Camus a été le seul (dans Combat) à la condamner.

Que ceux qui cherchent inlassablement un prétexte pour conserver à la « France éternelle » une affection de lombric (un de nos « glorieux littérateurs » s’y attache avec application), sachent que Camus n’a sauvé là aucun honneur.

Il a eu largement le temps après Hiroshima de rater les nombreuses perches que l’histoire lui a tendues pour s’affranchir d’une morale politique à géométrie variable.

Personne ne prendra en charge le respect élémentaire que nous nous devons à nous-mêmes.

Djeha

Okinawa sous le lourd fardeau de la base américaine, 50 ans après la rétrocession

Kikuyama Kengo, NHK World Correspondent, mercredi 1er juin, 2022

 

Un demi-siècle s’est écoulé depuis la rétrocession d’Okinawa au Japon par l’administration américaine. Mais pour les résidents des îles tropicales qui composent le département, le ressentiment demeure face à la présence militaire américaine continue.

Le premier ministre japonais Kishida Fumio a reconnu qu’il s’agissait du dossier le plus épineux pour Okinawa dans un discours marquant l’anniversaire de la rétrocession du département au Japon.

« Même 50 ans après la rétrocession d’Okinawa, ses habitants supportent un fardeau important du fait de l’accueil de bases militaires », a-t-il déclaré. « Le gouvernement prend cela à cœur et reste déterminé à réduire le fardeau. »

Le département ne représente que 0,6% de la superficie terrestre totale du Japon, mais il abrite 70,3% des installations militaires américaines dans l’Archipel.

Le gouverneur d’Okinawa Tamaki Denny a déclaré que « même 50 ans après la restitution d’Okinawa au Japon, le département est toujours contraint de supporter le fardeau excessif des bases militaires, y compris sous la forme d’accidents, de crimes et de problèmes de pollutions sonores et environnementales ».

La bataille d’Okinawa et au-delà

La Seconde Guerre mondiale a changé Okinawa irrévocablement.

La bataille d’Okinawa en 1945 a coûté la vie à un quart de la population. Et tandis que le reste du Japon a retrouvé son indépendance de l’occupation alliée d’après-guerre en 1952, Okinawa est restée sous administration américaine pendant encore deux décennies.

Le département continue d’accueillir la majeure partie des bases américaines au Japon, dont certaines ont été construites après la destruction au bulldozer d’habitations privées.

Le ressentiment grandit

Lorsque Okinawa a été rétrocédé au Japon en 1972, les demandes des résidents en faveur du retrait des bases américaines ont été ignorées.

Les inquiétudes concernant la sécurité et la pollution sonore ont été aggravées en 1995 lorsque trois militaires américains ont violé une jeune fille de 12 ans de la région.

L’attaque a suscité l’indignation et a conduit à une recrudescence des appels à une réduction de la présence de bases américaines dans le département. On estime que 85 000 personnes ont participé à un rassemblement après l’incident, selon les chiffres publiés par les organisateurs.

Un accord qui suscite la colère

L’année suivante, les gouvernements du Japon et des États-Unis ont conclu un accord qui incluait la restitution des terrains utilisés pour la base aérienne du Corps des Marines américains de Futenma, qui se trouve dans un quartier résidentiel.

Mais il y avait une restriction importante. Les gouvernements convenaient aussi de relocaliser la base à l’intérieur du département, dans le district moins peuplé de Henoko dans la ville de Nago.

Cette décision a attisé une telle colère que des manifestations sont organisées près du site proposé presque quotidiennement depuis lors. Le transfert n’a pas encore eu lieu.

Situation actuelle des bases américaines

L’échelle des bases militaires américaines à Okinawa a diminué depuis la rétrocession il y a 50 ans, mais le département abrite toujours 31 installations avec une empreinte combinée plus grande que Washington DC.

En février et mars, la NHK a mené une enquête auprès de résidents d’Okinawa. Plus de 80% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles pensaient qu’il était injuste que le département soit forcé d’accueillir une part aussi disproportionnée des installations américaines au Japon.

Le point de vue du gouvernement japonais

Les dirigeants japonais soutiennent que l’emplacement d’Okinawa est essentiel pour la sécurité nationale. Un rapport du ministère de la Défense dit :

« Le stationnement des forces américaines, y compris le Corps des Marines américains, capables de mener un large éventail de missions à grande mobilité et de préparation à Okinawa assure en outre l’efficacité de l’Alliance nippo-américaine, renforce la dissuasion et contribue grandement non seulement à la sécurité du Japon, mais aussi à la paix et à la stabilité de la région indopacifique. »

Vers une économie autosuffisante

L’enquête de la NHK demandait aussi aux gens si la présence de bases américaines à Okinawa était bénéfique pour leur vie quotidienne ou leur travail. Plus de 70 % des répondants ont déclaré que ce n’était pas le cas.

Des responsables de la préfecture d’Okinawa affirment que les revenus liés à la base, tels que les salaires versés aux personnes travaillant sur les bases et les frais de location payés aux propriétaires de terres utilisées par les militaires, ne représentent que 6% des revenus bruts du département.

Le principal moteur de l’économie d’Okinawa est le tourisme, et M. Maedomari affirme que la présence de bases américaines à Okinawa s’avère un obstacle à cette industrie.

« Fournir des terres pour des activités économiques privées est beaucoup plus productif que de fournir des terres pour des bases militaires », dit-il.

 « Le développement économique d’Okinawa prend de l’ampleur. Mais les bases militaires des zones urbaines font obstacle à la croissance économique d’Okinawa. »

« Selon une estimation, 7,9 milliards de dollars de bénéfices potentiels sont perdus à Okinawa chaque année en raison de la présence des bases militaires. »

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