Par Nedjma Merabet
Plusieurs médias camerounais et africains (dont le premier semble être CamerounWeb) ont relayé l’information de la découverte du corps du vice-consul de France à Douala au Cameroun Christian Hue. Ces médias évoquent plusieurs sources qui confirment l’information.
Le diplomate a été retrouvé pendu au bout d’une corde. Selon l’article en question, un « homme de média fiable écrit à cet effet » que : « son Excellence Christian André-Marie Hue a été retrouvé pendu vendredi après-midi 18 août 2023 aux environs de 15h à sa résidence située au quartier Nkongmondo au lieu dit Carrefour Eto’o à Douala ».
La même source affirme qu’il semblerait qu’on soupçonne un suicide. Mais rien n’écarte d’autres hypothèses. Quoi qu’il en soit, toujours selon le même média, le consulat de France au Cameroun était déjà secoué depuis quelques jours par un scandale lié au trafic de visas, et une enquête conjoint avait été ouverte entre les autorités camerounaises et celles françaises.
Le défunt, né en 1957 à Mazingarbe en France occupait non seulement le poste de consul adjoint de France au Cameroun mais aussi chef de chancellerie au consulat général de France dans la capitale économique du Cameroun.
Cette affaire rappelle celle de la mort de Denis François, ancien consul de France à Tanger, qui se serait suicidé au mois de novembre 2020, selon les conclusions officielles. Il y a lieu également de rappeler, dans ce sillage, les travaux et enquêtes qui ont été faits ces derniers temps la lumière sur la corruption et les trafics qui existent au Quai d’Orsay. Un exemple de ces travaux est l’ouvrage du journaliste Michael Pauron : « Les ambassades de la Françafrique : l’héritage colonial de la diplomatie françaises ».
Autre actualité sensible au Cameroun :
L’Affaire Martinez Zogo
L’ex chef de la Direction du Renseignement Extérieur Maxime Eko Eko a été complètement disculpé par la justice dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le journaliste, qui fut assassiné au mois de janvier de l’année en cours, animait une émission de radio très populaire, intitulée Embouteillages, et il enquêtait sur les affaires de corruption et de trafic, dans les milieux politiques et les milieux d’affaires. Ses enquêtes avaient visé notamment l’homme d’affaire et propriétaire du groupe médiatique L’anecdote, mais aussi Louis Paul Motaze, actuel ministre des finances camerounais. Il a été tué dans des circonstances qu’on pense encore troubles, avec séquestration et torture. Le lendemain de sa disparition, son épouse était accourue sur son lieu de travail pour avertir ses collègues ce qui les inquiéta tout de suite. La panique s’est vite emparée de tout le monde car le journaliste avait déclaré auparavant avoir été menacé.
L’homme d’affaire Amougou Belinga, est quant à lui arrêté et inculpé pour complicité de torture mais semble-t-il toujours pas du meurtre du journaliste. Cameroonvoice envisage la libération en cours d’Amougou Belinga, sous intervention politique. Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil à la présidence du Cameroun serait quant à lui activement impliqué dans des pressions exercées sur le ministre de la défense à travers le président Paul Biya, selon le média Cameroonvoice.
Selon ce même média, les résultats d’autopsie sur Martinez Zogo, n’auraient pas clairement déterminé la cause du décès malgré les preuves de torture et d’enlèvement. Des pièces cruciales du dossier de procédure auraient également disparu ce qui suscite des interrogations inquiètes. Et par ailleurs, le cabinet de deux célèbres avocats a été cambriolé. Le 15 août dernier, Me Amungwa Tanyi et Me Pekum, ont découvert que leurs bureaux, situés au quartier Etoug-Ebe, avaient été dépouillés de leurs ordinateurs qu’ils prétendent contenir une mine d’informations, de pièces, de documents, pv etc .. des documents d’aucuns qualifient de sensibles.
Les bureaux abritaient également le bureau de liquidation d’Equity Trust Finance.
