Par Mohamed Belhoucine*
Les systèmes peuvent être aéroportés par des sondes spatiales dans le scénario électronique d’un pays potentiellement hostile. Ils peuvent aussi être d’origine terrestre, situé sur les montagnes, des sites suffisamment élevées et sur des promontoires (les plus hauts cimes côtiers, telle Lalla Khedidja, le Chelia, Murdjadjo et Tessala) ou des détroits, pour le contrôle du trafic maritime (Beni Saf , Ghazaout , proches du détroit de Gibraltar).
Les données recueillies sont généralement transmises à un centre d’analyse, sont convenablement codées, mémorisées dans une base de données, et sont mis en relation et corrélées avec les informations recueillies par d’autres dispositifs, par d’autres corps d’Etats ou amis (russes, chinois, iraniens etc..), et à différents moments.
En quelques mots, l’objectif principal d’un système ELINT, c’est d’intercepter et analyser, à des fins stratégiques, tout le rayonnement électromagnétique généré dans un pays potentiellement ennemi ou ami.
Toutes ces informations, seront traitées conformément aux critères opérationnels établis par les organisations militaires, et utilisées pour construire des fichiers spéciaux dans lesquels toutes les émissions et d’autres caractéristiques de l’équipement ennemi seront archivés dans des fiches (bibliothèques des signaux ou librairies). Ces fichiers d’informations seront compilés pour être chargés dans la mémoire des équipements de défense électronique (terrestre, aérien et naval) pour être utilisés principalement à la détection de signaux de l’ennemi. Première importante conséquence, l’efficience des contre-mesures de la défense électronique se trouvera améliorée à 90% et assurera en conséquence une meilleure fiabilité des radars d’alerte embarqués (RWR, radar warning receiver) sur les avions de combats ou de transports.
Communication Intelligence (COMINT)
Ces systèmes sont semblables aux précédentes, mais leur tâche est l’interception et l’analyse des émissions de télécommunication et l’identification des réseaux de communication concernés.
Electronic Support Measures- Mesure de soutien électronique (ESM).
Le but d’un système ESM est de détecter la présence de plates-formes ennemies en interceptant leurs émissions électromagnétiques. Le terme désigne également tout l’appareillage qui sert à cette écoute et à la classification des sources émettrices.
L’objectif principal de ce type de classe d’équipement est l’interception tactique. Les systèmes les plus simples sont ceux dont la principale fonction est de détecter la présence d’émetteurs déjà connus par comparaison avec des signaux interceptés avec des données électromagnétiques préalablement stockées. Ils sont appelés récepteurs d’alerte radar (RWR, Radar Warning Receiver).
Cet équipement ESM est en constante évolution, grâce à une nouvelle technologie électronique et une nouvelle mathématique (théorie du grand mathématicien russe Vladimir Arnold (1937-2010), théorise, formalise et normalise les signaux de la guerre électronique. Arnold sera assassiné par les services spéciaux français à l’hôpital Cochin à Paris en 2010 au cours d’une bégnine intervention chirurgical). Sans négliger le développement prodigieux et très poussé de l’informatique (intelligence artificielle exploitable grâce aux nouvelles puissances de calculs des nouveaux ultra-processeurs (technologie de l’état solide). Tous ces progrès réunis ont permis aux dispositifs de guerre électronique de reconstruire automatiquement par eux-mêmes et simuler des scénarios électromagnétiques très complexes, y compris les émetteurs inconnus jamais ‘’vus’’ auparavant, dans des temps de l’ordre de la nanoseconde voire picoseconde. C’est en cela que consiste la suprématie russe en guerre électronique en avance de 20 ans sur l’occident et l’entité sioniste.
L’équipement ESM russe est sophistiqué et incontournable pour détecter les plates-formes ennemies engagées dans une attaque SEAD. C’est par l’intermédiaire de ce panel d’équipements nécessaires (ESM) dont les russes ont la parade, mais pas suffisants (entre autres) que les puissances impérialistes veulent nous imposer une zone d’exclusion aérienne au Sahel et au maroc en cas de confrontation militaire.
Les équipements ESM russes, leurs caractéristiques présentent 2 versions de sophistication, l’une moyenne et l’autre élevée. Leur tâche principale est de reconstruire presque en temps réel, un scénario électromagnétique, qui peut être très complexe et jusqu’alors inconnu, à partir de l’interception de la multitude de signaux qui se pressent sur son antenne. Habituellement, le ‘’trafic’’ total se compose d’impulsions et des signaux d’ondes continues. Les Impulsions sont souvent très denses (en millions d’impulsions par seconde), sont dispersés sur des largeurs de bande de fréquence de quelques centaines de mégahertz à quelques dizaines de gigahertz, c’est-à-dire à quelques millimètres de longueur d’onde. L’équipement ESM russe utilise et crée diverses formes d’ondes, définit des scénarios électromagnétiques variés, au but de contre-attaquer, en jouant sur les modulations d’impulsions, selon un nombre d’itérations de dimensions non entières (fractales) approchant la résolution désirée pour engager la contre-attaque ou l’attaque électronique.
L’objectif principal d’un tel système est de donner une image réel de l’environnement consistant à reconstituer un scénario électromagnétique, parfaitement identifiable à la fois par nos systèmes de défense par exemple, — en découvrant la présence de la plate-forme de l’ennemi (par un système ESM monté sur une plate-forme navale) — et — par la surveillance passive de nos bases de défense terrestres — (le Système ESM peut être monté sur une plateforme aérienne SU-25 et SU-34, ou sur un maillage en réseau de systèmes ESM de plateformes terrestres).
Pour reconstituer un environnement électromagnétique , il faut que le signal détecté par les antennes ESM soit parfaitement identifié selon les paramètres ou variables utilisés pour caractériser les signaux, notamment la fréquence porteuse du signal, la direction d’arrivée (DOA), le temps d’arrivée (TOA), la largeur d’impulsion (PW), l’amplitude, le type de modulation d’impulsions (MOP), la forme de l’onde, la modulation en fonction du temps, et en finale connaitre la relation entre l’amplitude et la modulation des ondes continues (CW).
Les équipements ESM ne cessent d’évoluer grâce à une R&D active, paradigme russe du pragmatisme allié à la science normale (au sens Thomas Kuhn). Le tout dernier équipement 2021 et le prochain en 2025 que les russes possèdent est à un haut niveau de sophistication inégalé, peut ‘’extraire’’ et ‘’désossé’’ tout l’édifice ‘’connaissance et intelligence’’ sur lequel sont bâtis les processus de génération d’ondes des émetteurs ennemis de l’OTAN.
Ces processus de pulsations ou pouls une fois corrélés entre eux, en temps réel et presque instantané, seront regroupés selon un mode complexe par ‘’famille’’ d’ondes, suivant des opérations de tri ou de désentrelacement (dans le sens désenchevêtrer), en anglais interleaving. En raison de la variabilité des signaux, l’extraction automatique est encore rendue très facile par ce nouveau et très récent équipement. Sur des équipements plus anciens, on a constaté que les conclusions faites étaient erronées et fictives, par exemple des émetteurs qui n’existent pas vraiment sont créés par le système ESM ou aussi des fausses alarmes qui sont générées et qui réduisent la fiabilité de l’équipement.
Dans le domaine de l’électronique militaire, l’extraction automatique des signaux ennemis par un équipement ESM est généralement considérée comme un des problèmes le plus ardu et difficile. Dès que les missions SEAD ennemies seront engagées en face de notre DCA et notre aviation, les signaux électromagnétiques vont devenir complexe, et doivent être néanmoins extraits à partir d’un monde assimilé à un ‘’fond sidéral électromagnétique’’ (tout juste pour les besoins de l’image), un espace compliqué où les signaux ne sont pas généralement connus à l’avance.
RWR ( Radar Warning Receivers, Radars récepteurs d’alerte).
Les principales caractéristiques de l’équipement de cette classe sont la simplicité (Ils mesurent quelques paramètres avec une précision de plus en plus accrue), une haute fiabilité, un faible poids, et à faible coût.
Ils sont utilisés pour détecter une menace imminente, par exemple, la présence dans une direction donnée d’émission d’un radar sur lequel est pointé un missile qui a verrouillé sa fréquence de travail sur celle d’une plateforme aérienne ou radar de DCA sensé être protégé à terre. Les RWR sont principalement dédiés à la défense de l’avion et permettent au pilote de réagir rapidement soit par une manœuvre d’évitement, ou par deux actions à la fois, une manœuvre d’évitement et le lancement simultané de Chaff (paille), qui se compose de cartouches explosives contenant des millions de minuscules de dipôles, extrêmement légers, capable de générer un très fort écho radar qui masque la plate-forme, ou en générant des signaux de brouillage électronique via un ECM (contre mesure électronique) monté à bord, ou par une combinaison de ces 2 techniques.
ESM-COM
La fonction de ce système est d’intercepter toutes les communications de l’ennemi, localiser l’emplacement des émetteurs et des systèmes de relais radio ensuite détecter et décoder le message lui-même. La connaissance des intentions de l’ennemi est de la première importance pour définir et prendre des mesures opérationnelles appropriées et se positionner aussi sur le choix des contre-mesures électroniques à prendre pour brouiller ou leurrer ses communications.
Infrared Warning (dispositif d’alerte infrarouge).
Les missiles ennemis guidés par rayons infrarouges n’ont pas besoin d’émettre des signaux RF parce qu’ils se verrouillent sur une émission infrarouge naturellement générée à partir de la cible à détruire. Cela signifie que la présence d’un missile infrarouge ne peut pas être détectée, quel que soit la fréquence radio d’un système ESM. En fait, leur détection est normalement obtenue par un radar dédié à l’interception infrarouge appelé OSF (Optronic Secteur Frontal). La volonté de défendre une plate-forme contre les attaques de missiles, cependant, se heurte souvent et rentre en conflit avec la nécessité de maintenir le radar éteint pour éviter la détection par l’ennemi (un ” silence radar ou radio ” de la situation). Dans ce cas, des capteurs électro-optiques passifs offrent une solution alternative. Ce type d’équipement est en fait capable de détecter soit l’échauffement aérodynamique ou le rayonnement infrarouge, produits par le servomoteur du missile au moment de son lancement.
Le problème avec le capteur IF est que son rayonnement infrarouge de fond donne généralement un signal beaucoup plus fort que le signal produit par la menace qui devrait être interceptée. Mais les solutions existent à travers de filtres appropriés et mis à jour.
Les systèmes qui détectent le rayonnement infrarouge émis au lancement d’un missile sont distincts de ceux qui détectent la chaleur aérodynamique émise en cours du vol. Parmi ces derniers, les systèmes de surveillance de visions infrarouge simple, par exemple, l’image infrarouge frontale (FLIR, Forward Looking Infra-Red) (pour détecter les sources de chaleur et voir la nuit), doivent être distingués des systèmes beaucoup plus complexes et coûteux capable d’avertir automatiquement, appelés veille infrarouge (IRST Infra-Red Search & Track), qui est un système d’imagerie infrarouge, pour la recherche et la poursuite, dont le champ est plus important mais la fréquence moins élevé.
Les deux systèmes FLIR et IRST sont les deux parties du systèmes OSF ( optronic Secteur Frontal). A partir de ces deux voies optroniques, l’OSF assure la détection, la reconnaissance et l’identification à longue portée des objectifs de jour comme de nuit, qu’ils soient aériens, navals et terrestres. Il dispose également des fonctions poursuite angulaire haute résolution et à télémétrie laser.
L’OSF n’émet aucun rayonnement dans son fonctionnement en mode IRST, comme en mode FLIR. De plus, opérant sur des longueurs d’ondes optiques, l’OSF s’avère insensible au brouillage. Totalement intégré au système de navigation et d’attaque de l’avion, il participe à l’information tactique et à l’engagement des cibles en complément du radar, du système de guerre électronique passif et aux liaisons de données.
*Docteur en physique, DEA en économie du management
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