A la une, Mondactu

Palestine, le droit et le devoir de se défendre

Par Nora Abdelkrim

Dans les dix dernières années, Israël et ses forces de défense (IDF) n’ont eu de cesse de bombarder la bande de Gaza et la Cisjordanie, avec pour objectifs des cibles civiles telles que les hôpitaux, les écoles et les camps de réfugiés, la population. Des opérations militaires disproportionnées aux allures de punition collective. Aux termes des lois internationales, cela s’appelle « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ». De même que les États-Unis ont massacré la population irakienne en 1990 et plus encore en 2003, et détruit le pays en toute impunité, de même Israël commet ses crimes dans le silence le plus total de ses alliés occidentaux, voire même avec leur approbation et leur soutien politique, diplomatique et financier.

Le Tribunal pénal international fonctionnant à sens unique sur des critères fleurant la guerre froide, les États criminels sont garantis d’échapper à la justice internationale. Quant à l’ONU, elle est impuissante, son conseil de sécurité paralysé par le droit de veto des grandes puissances, son secrétaire général incapable de faire appliquer les décisions du Conseil de sécurité. Près de 20 agents de l’agence de l’ONU UNHCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) ont été tués par les frappes sur Gaza dans ces derniers jours. Des écoles de l’ONU dans lesquelles s’étaient réfugiés des habitants, ont été détruites par les bombes israéliennes, ainsi que des hôpitaux et des dispensaires soutenus par l’OMS. Certes, aujourd’hui le secrétaire général demande l’ouverture de la frontière à Rafah pour faire entrer l’aide humanitaire, alors que la ville frontalière de l’Égypte continue d’être bombardée par l’artillerie lourde israélienne ; Que faisiez-vous, M. Guterres, pendant toutes ces années, pour contribuer au règlement pacifique de la question palestinienne ? Où étiez vous pendant que les bombes israéliennes tombaient sur les hôpitaux, les écoles, les universités ou les camps de réfugiés ?

Le bureau de l’0NU pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) a enregistré la mort de 5 600 Palestiniens entre 2008 et 2020, tandis que 115 000 ont été blessés. Du côté israélien, on recense 250 victimes sur la même période et plus de 5 600 blessés. Lors de l’opération “Bordure protectrice” à Gaza, en 2014, la violence des forces israéliennes avait atteint un niveau particulièrement élevée. L’opération militaire disproportionnée « répondait » à l’enlèvement et au meurtre de trois adolescents israéliens. Elle avait duré sept semaines et fait plus de 2 000 morts, dont une majorité de Gazaouis.

D’importantes manifestations pacifiques, avaient également éclaté à Gaza, au cours de l’année 2018, le long de la frontière entre Israël et Gaza, notamment contre l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. Plus de 6000 civiles ont été blessés par des tirs à balles réelles, plusieurs centaines de manifestants ont été tués. « Il existe des motifs raisonnables de croire que des tireurs d’élite israéliens ont tiré sur des journalistes, du personnel de santé, des enfants et des personnes handicapées, sachant qu’ils étaient clairement reconnaissables comme tels », notait dans ses conclusions, le 28 février 2019, la commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits humains de l’ONU. Selon son président, l’Argentin Santiago Canton, « les soldats israéliens ont commis des violations du droit international humanitaire et des droits humains. Certaines de ces violations peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité et doivent immédiatement faire l’objet d’une enquête par Israël ». Israël qui, comme aujourd’hui, a invoqué son « droit à se défendre » contre le « terrorisme » du Hamas.

En mai 2021, après des semaines de tensions et d’affrontements entre police israélienne et manifestants palestiniens, les Forces de défense israéliennes répondaient à des tirs de roquette du Hamas, par de lourdes frappes aériennes de représailles sur Gaza. C’était il y a seulement deux ans. Tor Wennesland, envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, sonnait l’alerte : « Nous nous dirigeons vers une guerre à grande échelle », déclarait-t-il, tandis qu’Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas avertissait : « Si Israël souhaite une escalade, nous y sommes prêts ».

Alors, oui, les Palestiniens ont le droit et le devoir non seulement de se défendre, mais également de sortir de son silence complice la communauté internationale et d’exiger que la question reviennent au centre des débats pour aboutir à une solution juste qui reconnaîtra leurs droits, dans le cadre des résolutions de l’ONU. Combien faudra-t-il encore de morts et de destructions pour en arriver là ? Une nouvelle fois, la stratégie extrémiste sioniste de Benjamin Netanyahu et ses alliés est apparue au grand jour : faire place nette en éradiquant, y compris physiquement, les Palestiniens.

C’est bien de la survie même de la Palestine et des Palestiniens qu’il s’agit aujourd’hui. De nombreux crimes contre l’humanité ont été perpétrés par les Forces de défense israéliennes au cours des dix dernières années. Dont les bombardements des structures civiles suivantes (liste non exhaustive) :

– Hopitaux

Al-Aqsa Hospital : 21.07.2014

Al-Aqs a Hospital : 12.02.2015

Al-Awada Hosspital : 16.05.2012

Al Shifa Hospital : 28.07.2014

Al Wafa Hospital : 19.07.2014

Al Dorra Hospital : 04.07.2023

Beit Hanoun Hospital : 23.07.2014

Balsam Hospital : 23.07.2014

European Hospital : 09.07.2014

Indonesian Hospital : 21.05.2012

Indonesian Hospital : 14 05 2023