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December 8, 2025

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Rappel des diplomates sud-africains d’Israël : Est- ce suffisant ?

Par Nora Abdelkrim

Le gouvernement sud-africain a  donné instruction au Département sud-africain des Relations internationales et de la Coopération (Dirco) de prendre les « mesures nécessaires dans le cadre des voies et protocoles diplomatiques » pour répondre à la conduite de l’ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud, a déclaré , le 6 novembre, la ministre auprès de la Présidence,  Khumbudzo Ntshavheni. 

La ministre auprès de la Présidence  estime, en effet, que la position de l’ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud, Eliav Belotserkovsky, « devient tout à fait inacceptable ». Le diplomate a, selon les autorités sud-africaines,  tenu des « propos  méprisants (…) à l’égard de ceux qui s’opposent aux atrocités et au génocide du gouvernement israélien », sans toutefois, donner aucun détail. . Le gouvernement sud-africain avait auparavant « décidé de rappeler  tous ses diplomates à Tel-Aviv pour consultation ». C’est chose faite.

Alors que des manifestations importantes en soutien à la Palestine envahissent les rues des grandes villes sud-africaines depuis le 7 octobre – dont un sit-in devant l’ambassade israélienne à Pretoria exigeant l’expulsion de l’ambassadeur israélien –  et que le président Cyril Ramaphosa a fermement réaffirmé le soutien de l’Afrique du Sud aux Palestiniens et les liens de solidarité profonds et anciens qui lient les deux peuples, le rappel des diplomates sud-africains en Israël pour consultation  est, selon la ministre,  un « signal sérieux montrant que l’Afrique du Sud voit d’un très mauvais oeil la situation qui prévaut actuellement dans cette partie du monde ».  Le gouvernement sud-africain, quant à lui,  accuse Israël de « génocide » et de « crime de guerre ».

De son côté,  la ministre des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a indiqué que Eliav Belotserkovsky serait « approché »  pour être réprimandé pour ses remarques.  Il faut déterminer « si la relation continue peut être soutenus à tous égards », un commentaire qui laisse entrevoir la possibilité  d’une nouvelle dégradation des relations avec Israël. 

Ce ne serait pas la première fois que les relations diplomatiques entre Israël et l’Afrique du Sud subiraient une dégradation. En 2019, en effet, la ministre sud-africaine des Relations internationales  annonçait l’abaissement de niveau de représentation diplomatique après la mort de 52 Palestiniens lors de manifestations contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. L’ambassade sud-africaine en Israël était, alors transformée en simple bureau de liaison, sans mandat politique ou commercial, avant de retrouver son statut pour le reperdre le 7 mars 2023. 

Il faut rappeler, cependant, que l’Afrique du Sud est le premier partenaire commercial africain d’Israël avec une balance commerciale d’environ 350 millions de dollars. Le gouvernement sud-africain de l’ANC, malgré son soutien affirmé aux Palestiniens et à leur lutte, n’a jamais adhéré à la campagne de boycott d’Israël et pour des sanctions internationales  – « Boycott, Désinvestissement et Sanctions », BDS, lancée le 9 juillet 2005 par 170 organisations de la société civiles. L’ANC au pouvoir depuis 1994, avait, elle, bénéficié d’une puissante campagne de sanctions internationales qui avait fortement contribué à la chute du régime d’apartheid. Des entreprises israéliennes sont installées en Afrique du sud dans les secteurs des énergies renouvelables (panneaux solaires), des cyber-technologies de l’agriculture ou encore de la gestion de l’eau. C’est dans la province du Cap Occidental (Capetown) dirigée par le parti rival de l’ANC, l’Alliance démocratique, proche d’Israël, que les investissements sont les plus importants, en toute légalité.

 

                                              

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