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Bendjama au Conseil de sécurité: le groupe des A3+ « préoccupé » par la situation en Syrie

La Mission permanente de l'Algérie auprès de l'ONU, intervenant au nom du groupe des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique, Sierra Leone), a exprimé jeudi l'inquiétude de ce groupe quant à la situation qui prévaut en Syrie.

La Mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU, intervenant au nom du groupe des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique, Sierra Leone), a exprimé jeudi l’inquiétude de ce groupe quant à la situation qui prévaut en Syrie.

« La situation en Syrie demeure une préoccupation majeure pour les A3+ », a indiqué le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, l’ambassadeur Amar Bendjama.

Dans la déclaration lue par le représentant de l’Algérie, le groupe a fait part de son « profond regret » quant à l’escalade de violence qu’a connue récemment la Syrie, évoquant notamment de  « nombreux incidents rapportés durant les dernières semaines, particulièrement dans le Nord » de ce pays.

« Nous pensons que la situation pourrait se détériorer davantage sans un effort concerté des parties concernées et de la communauté internationale », soutient le groupe des A3+.

Il s’est dit également « préoccupé par les violations commises contre la souveraineté de la Syrie », condamnant ces agressions qui « sapent la paix et la sécurité régionales » et appelant au « respect total de la souveraineté de la Syrie et de son l’intégrité territoriale ».

Les A3+ appellent, en outre, « toutes les parties » à faire preuve de retenue « afin d’éviter un embrasement régional », affirmant leur conviction que la solution à la crise syrienne « ne peut être que politique ».

Cette solution, ajoutent-ils, devrait nécessairement « garantir la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie en accord avec la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et devrait être basée sur un processus politique inclusif sous direction syrienne ».

L’ambassadeur Bendjama a, dans ce contexte, appelé à la reprise des travaux du Comité constitutionnel syrien, invitant les différentes parties à soutenir les efforts de l’Envoyé spécial de l’ONU en Syrie afin de pouvoir entreprendre les actions susceptibles d’instaurer un climat de confiance.

Par ailleurs, le groupe des A3+ a exhorté la communauté internationale et les « acteurs clés » à jouer un rôle constructif en Syrie et à aider son peuple à renouer avec la paix et stabilité.

Le diplomate algérien a donné, en outre, un aperçu chiffré sur la situation dramatique que vit le peuple syrien.

« Au moment où nous engageons des négociations (à l’ONU) au sujet de la Déclaration sur les générations futures, il est important de garder à l’esprit que les décisions que nous prenons aujourd’hui auront un impact sur les futures générations en Syrie », a-t-il noté.

Selon M. Bendjama qui cite le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), « 6,3 millions d’enfants syriens ont besoin aujourd’hui de protection, un million d’enfants supplémentaires risquent d’abandonner l’école, plus d’un demi-million risquent de ne pas être vaccinés et un autre demi-million d’enfants ont besoin de soins vitaux en raison de la malnutrition aiguë ».

Il a également estimé que la situation en Syrie risque d’empirer avec des centaines d’infrastructures sanitaires et des équipes médicales menacées d’être mises hors service en raison du manque de financement, « ce qui priverait 14,9 millions de personnes de soins médicaux et d’aides alimentaires ».

« Une telle situation aura des répercussions sur plusieurs générations et mérite une profonde réflexion de la part de la communauté internationale », avertit le groupe, appelant à une action rapide afin d’éviter une catastrophe humanitaire.

« Avec 16,7 millions de personnes dans le besoin, dont la moitié sont des femmes, la Syrie ne pourra pas compter uniquement sur l’aide humanitaire, mais doit aussi bénéficier d’appui de nature à promouvoir son économie », a proposé, sur un autre plan, le groupe des A3+.

Il affirme que la Syrie ne pourra pas compter indéfiniment sur l’aide humanitaire, mais a besoin d’un appui pour relancer son économie, invitant la communauté internationale à engager, en partenariat avec l’ONU et les Syriens, des actions visant à assurer la reprise rapide de l’économie du pays.

« Il n’y a pas de paix solide sans développement et il n’y a pas de perspective pour le développement sans la paix », a fait valoir M. Bendjama.

Il a, enfin, appelé au nom du groupe des A3+, les Syriens à dépasser leurs différences et à s’engager dans un processus politique constructif mené par la Syrie, avec l’appui de la communauté internationale. Un processus qui aura pour objectif de « garantir l’unité de la Syrie, sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale », a-t-il soutenu.

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