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Tunisie: le stress hydrique et l’inflation climatique, la grande menace

Dans un rapport publié ce vendredi 7 juin, l'Institut arabe des Chefs d'Entreprise IACE évoque l'impact de l'inflation climatique sur la Tunisie, confrontée dans un proche avenir au défi du déficit hydrique et de la raréfaction de l'eau et leur conséquence sur le développement socio-économique du pays maghrébin.

Dans un rapport publié ce vendredi 7 juin, l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise IACE évoque l’impact de l’inflation climatique sur la Tunisie, confrontée dans un proche avenir au défi du déficit hydrique et de la raréfaction de l’eau et leur conséquence sur le développement socio-économique du pays maghrébin.

Selon le rapport  de l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), un think tank basé à Tunis, les conséquences du changement climatique ont contribué à hauteur de 0,9 point à l’inflation (7,5%) en Tunisie. Un impact qui, toujours selon la même source, pourrait s’élever à 1,4 point en 2025 si rien n’est fait pour diminuer l’impact de la hausse des températures.

L’augmentation de la demande d’électricité et la hausse des prix des produits alimentaires sont deux conséquences soulignées par cette étude, intitulée «Inflation climatique, défis et opportunités à la lumière du changement climatique».

En mars dernier, l’Institut tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ), un établissement affilié au ministère tunisien de l’Économie et de la Planification, avait alerté sur l’impact de la hausse des températures sur l’économie tunisienne

 «L’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes présente un défi majeur pour l’économie tunisienne en général et l’agriculture en particulier», mettaient-ils en garde, affirmant que les effets du changement climatique «déjà perceptibles en Tunisie», seront «significatifs à l’horizon 2050».

«La Tunisie, qui a connu, durant la dernière décennie six années de sécheresse, est considérée comme le cinquième pays au monde le plus vulnérable au risque accru de sécheresses et de déficit hydrique», soulignaient-ils encore.

Les effets néfastes du stress hydrique sont évidents sur la production végétale, la production animale et la production de la pêche et de l’aquaculture, qui exploite 80% des ressources en eau du pays. Il est, par conséquent, le secteur le plus affecté.

L’huile d’olives, les dattes et les produits de la pêche, dépendent de la saisonnalité météorologique. Or, ces productions essentiellement destinées à l’exportation, enregistrent une «baisse significative» alerte l’ITCEQ dans son rapport. © World Resources Institute (WRI)

Par ailleurs, les auteurs du rapport ont mis en avant l’importance du secteur agricole sur le plan économique et social en Tunisie, où l’agriculture représente en moyenne 10,2% du PIB sur la période 2011-2020, tandis que le secteur de l’industrie agro-alimentaire contribue à 3,2% du PIB.

«L’apport total de ces deux secteurs s’élève à 13,4% du PIB, soit l’équivalent de la contribution totale du secteur des industries manufacturières sur la même période», a notifié la même évaluation.

Sur le plan social, l’activité agricole conduit à la stabilité des populations rurales en générant des revenus et des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes en milieu rural. L’étude macroéconomique a fait savoir qu’en termes d’emploi, le secteur agricole est l’un des secteurs les plus intensifs en main-d’œuvre en représentant 14,5% de la population active occupée. Une part qui s’élève «à 29% en milieu rural», précise le rapport. Cette proportion grimpe jusqu’à 37% dans les gouvernorats de Béja et El Kef au Nord-Ouest du pays, faisant de l’agriculture le premier secteur pourvoyeur d’emplois dans ces régions.

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