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TRIBUNE

L’énergie, une vocation et une excellence algériennes

Tous les ingrédients sont là pour faire de l'Algérie le pays de la transition énergétique par excellence :

Par Mil Boumaza

Tous les ingrédients sont là pour faire de l’Algérie le pays de la transition énergétique par excellence : 

– proximité du marché européen, dont les besoins sont impérieux et immédiats, et du marché d’avenir qu’est le continent africain, 

– instituts spécialisés dans les énergies renouvelables, ingénieurs hautement qualifiés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, 

– taux d’ensoleillement parmi les plus élevés au monde, 

– ressources naturelles disponibles en abondance (gaz, silice, lithium, excédent d’électricité à très bas coût, etc)

– infrastructures ( raffineries, oléoducs et gazoducs, etc) déjà disponibles 

– etc.

Tous ces avantages comparatifs constituent, sans conteste, des facteurs permettant de garantir la production d’énergie verte au meilleur coût et dans les meilleurs délais.

Pour répondre au plus pressé de la demande des Européens, l’Algérie dispose de vastes réserves de gaz et d’infrastructures pour leur acheminement. Toutefois, celles-ci ne sont pas suffisantes eu égard aux énormes besoins des pays de la rive nord de la Méditerranée.

Or, par un heureux hasard, les pays limitrophes abritent dans leur sous-sol d’importantes réserves d’hydrocarbures, qui plus est, proches des frontières algériennes (Lybie, Niger, Mali, Mauritanie, pays dans lesquels l’Algérie a des contrats de prospection). Les connecter aux conduits algériens s’avère donc une opération aisée et rapidement réalisable, d’autant que l’Algérie dispose des moyens et des compétences pour ce faire. Sans oublier la possibilité de commercialisation de ces gisements gazièrs sous forme liquéfiée vers le reste du monde via ses ports.  

Il va sans dire que cela se fera au plus grand bénéfice des peuples de la région. Les États du Sahel pourront alors employer les revenus tirés des hydrocarbures et les profits dégagés pour financer leurs plans de développement de leur économie. Il va sans dire également que l’Algérie accompagnera le développement des compagnies pétrolières des pays voisins en offrant des formations à leurs étudiants, ce qui contribuera à renforcer leur souveraineté.

En contrepartie, l’Algérie peut, du fait de son excédent, raccorder immédiatement les régions voisines à son réseau électrique. A cet effet, et dans la perspective d’électrifier toute la région, il s’agirait de créer ou renforcer les capacités des entreprises spécialisées dans la fabrication de pylônes de haute tension, de câbles électriques, etc. A côté de cela, l’Algérie doit proposer son expertise pour la construction de centrales électriques à des conditions avantageuses, sans oublier le volet formation pour leur entretien.

Sur ce chapitre, à savoir ses ambitions dans le développement économique de la région, notamment énergétique où elle dispose d’une expertise et de compétences de haut niveau, l’Algérie souffre d’un cruel et préjudiciable déficit de communication. Aussi doit-elle organiser une conférence internationale au CIC et présenter, à ses partenaires africains, ses projets pour le continent dans le développement des infrastructures énergétiques, routières, ferroviaires, la santé (l’Algérie pourrait devenir un pôle pharmaceutique régional dans la production et l’approvisionnement en médicaments pour la région), l’eau (stations d’assainissement, stations de dessalement pour les pays côtiers – Sénégal,  Mauritanie -, etc), la sécurité alimentaire, agro-alimentaire, etc. 

L’occasion doit également être saisie pour inviter les investisseurs étrangers et nationaux (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire) à être partie prenante de ce développement spectaculaire, de l’Afrique en général et de l’Algérie en particulier, aux multiples retombées économiques, sachant toutefois que ces opportunités doivent être saisies maintenant, car le train n’attendra pas.

Cette conférence doit être conçue et vue comme un véritable cri de ralliement des forces vives africaines pour le développement du continent par des moyens et des compétences africaines. En d’autres termes, sous le thème : « le développement du continent par les Africains pour les Africains ». 

Cependant la disponibilité de ressources naturelles en abondance ne doit surtout pas nous faire commettre l’erreur de rater le virage de la transition énergétique, à l’instar de la France durant la 1ère révolution industrielle, une erreur qui causerait notre disparition de l’échiquier énergétique, même régional.

En effet, les dirigeants hexagonaux, disposant de vastes forêts, ne se sentaient pas la nécessité d’opérer cette première transition énergétique vers la houille, le charbon, puis le coke pour le fonctionnement des machines à vapeur, contrairement à la Grande Bretagne, qui accusait une pénurie de bois en raison d’une surexploitation de ses forêts (pour la construction de navires, etc), et qui a donc misé sur l’innovation et la recherche scientifique ; ce qui lui a permis de prendre une sérieuse avance sur ses concurrents et de constituer « un empire sour lequel le soleil ne se couche jamais ».

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