L’agence de presse espagnole Efe a été contrainte ce jeudi 7 novembre de rectifier à une légende dans laquelle elle considérait la Marche verte initiée par Hassan II pour coloniser les territoires sahraouis autonomes en attente de décolonisation, comme une marche pacifique lancée le 6 novembre 1975 par le père de Mohamed VI
La rectification publiée jeudi avertit qu’elle corrige la phrase décrivant la prétendue « libération » du « Sahara marocain » du « colonialisme espagnol ». La déclaration est remplacée par ce qui suit : « La Marche verte remonte à 1975, lorsque le Maroc a organisé des manifestations de masse pour demander à l’Espagne de céder la province autonome semi-métropolitaine du Sahara espagnol. »
Les photographies, signées par Jalal Morchidi, ont été distribuées par le service Efe avec la signature de l’agence d’État espagnole, propriété du SEPI et dirigée par Miguel Ángel Oliver, ancien secrétaire à la communication du gouvernement de Pedro Sánchez.
Le Sahara occidental est considéré comme un territoire autonome en attente de décolonisation. Les clichés appartiennent à l’EPA, l’agence européenne de presse européenne, fondée en 1985 et l’une des plus grandes agences photo et vidéo au monde, avec un réseau international d’environ 130 journalistes visuels et 22 bureaux locaux et représentants dans le monde entier. Epa est détenue par neuf agences européennes, dont Efe, qui en est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire. Sa présidente est l’Espagnole Julia R. Arévalo, également liée à Efe.
Ces derniers mois, Efe a renforcé ses liens avec le Maroc. En février dernier, l’agence espagnole et l’agence marocaine Map, l’organisme officiel du régime du Makhzen, ont signé un protocole d’accord « pour promouvoir la collaboration dans des domaines tels que l’égalité ou l’environnement, l’aide à la couverture et la coopération dans des projets communs ». Oliver est revenu à Rabat le mois dernier pour présenter le nouveau manuel de style urgent de l’entreprise et participer à une conférence Map sur le journalisme sportif.
Ainsi, il n’est pas exclu que l’agence espagnole d’information est tombée dans le giron de la propagande du Makhzen, et cette sortie de ce jeudi est loin d’être une coquille ou une erreur de passage, mais d’une manoeuvre propagandiste servant les intérêts marocains e sa colonisation du Sahara Occidental dont l’Espagne est historiquement responsable de cette situation qui dure depuis un demi-siècle.