A la une, Contribution

À propos d’un point de vue sur la recherche

Pr Nacira ZELLAL

En réaction à un passage de l’article intitulé « Un bilan controversé de l’Université Algérienne. Les impasses du recteur Benziane », publié par Monsieur Abdellali Merdaci,  dans l’édition du 22 juin 2022, je voudrais réagir par rapport à ce propos : « … ont affecté des moyens financiers et matériels sans limites aux laboratoires des Universités, qu’il ne faudrait pas confondre avec les Centres nationaux de la recherche autonomes, comme le CREAD, à Alger, où le CRASC, à Oran, à titre d’exemple, qui ont pu préfigurer des traditions et des modes de fonctionnement de la recherche avérés.

Les travaux du CRASC, de ses chercheurs permanents ou associés, qui constituent un modèle proche des grands centres mondiaux de recherche dans les sciences sociales et humaines, sont disponibles dans ses librairies, à Oran et dans ses antennes de l’Est et du Centre du pays. Ils ne peuvent rentrer dans le bilan des Universités qui sonne creux » : https://algerie54.dz/2022/06/22/universite-algerienne-2/

Il est à préciser, en tous les cas concernant l’Université d’Alger 2, qui domicilie une trentaine de Laboratoires et l’Unité dont j’ai la charge, que les budgets alloués ne sont pas sans limites et qu’ils sont, tout bonnement, interdits d’utilisation tous les 02-03 ans, pour une durée de 03 ou 04 ans, depuis l’année 2000. Nous réalisons nos projets avec nos propres moyens. Quant au budget d’équipement, qui nous a été notifié en 2014, notons que l’URNOP a opté pour le laisser dans les caisses de l’institution, juste pour éviter les affres de la bureaucratie, pour laquelle nous ne voulons pas perdre de temps, quitte à ne réaliser que des projets, qui nécessitent des moyens peu coûteux. En pays scientifique, le budget est remis à l’auteur d’un Projet et non à quelqu’un d’autre ! D’ailleurs les textes le préconisent, puisque le Directeur d’entité de recherche est ordonnateur. Cependant, ils ne sont pas appliqués ! Et pour cause ! J’ai découvert un énorme trou dans le budget de fonctionnement de l’URNOP en 2019 et en 2020 et à ce jour, nul n’en a démissionné ni fourni une explication ou des excuses.

Quant à auréoler le CREAD et le CRASC en les assimilant à des Centres de niveau mondial, voyons !

D’abord ces 02 Centres de recherche ne se sont pas alignés à la modernité mondiale : les Neurosciences cognitives dont l’objet est l’Intelligence Humaine, Artificielle et Économique, déterminisme du développement.

Ensuite, lorsqu’on n’est pas dans l’Étiologie du mal ou du bien, on ne peut être que dans son Symptôme et un Symptôme, c’est-à-dire le Social humain ou encore le Comportement, on ne peut que le décrire. Or, pour gérer valablement un mal ou un bien il faut partir de sa cause, de son explication. J’ai fait couler beaucoup d’encre à ce sujet. Lire l’article le plus récent, traitant de l’Innovation (L’Expression, édition des 13-14 mai 2022).

Il ne faut pas nier, non plus, le fait que les pays du Nord ne publient les recherches des pays du Sud, que lorsqu’elles les arrangent. Je cite mon co-équipier du projet CMEP-Tassili 13MDU902, Denis Legros : « Ce critère social, qui ne marche que dans les pays du Sud… ». Le cognitivisme-l’intelligence, objet des Neurosciences modernes, rendant compte de la notion de Pluridisciplinarité, lui, est réservé aux pays avancés.

Publier 12, voire 20 articles par an en Sciences exactes, secteur en outre, peu « nocif » pour ces pays-là, est plutôt, d’un paternaliste trop agressif, surtout lorsqu’il s’agit de revues perdues et non de revues comme Nature ou Neurosciences ou, mieux, lorsqu’il s’agit de reprendre ses mémoires encadrés, ce, juste pour augmenter et avec un suivi scrupuleux, pour lequel le scientifique n’a pas de temps, ce qui s’appelle « l’Indice H ou l’impact factor » et grossir un Google Scholar ou un Research Gate peu fiable et souvent peu honnête et peu réaliste.

Le CRASC sociologiste, auquel la DGRSDT livre nos bilans et Projets cognitivistes (antinomie parfaite, mais ceci est dû à l’absence cruelle d’au moins un Centre de recherches en Neurosciences, Projet en cours d’habilitation, agréé par le CSP-DGRSDT le 23 décembre 2020), a prouvé ses limites dans son travail « d’expert ».

Or, ce sont les auteurs de ces Projets et Bilans cognitivistes, qui ont bloqué le dramatique « projet-derdja scolaire ». Mes articles de l’été 2015, sur l’école et les langues maternelles, peuvent être consultés sur site de l’URNOP de l’Université d’Alger 2.

Le CREAD, quant à lui, a rejeté la contribution d’une jeune Docteure de Panthéon Assas Paris 2, neuroscientifique, puisqu’elle voulait y parler modernité : les Clusters, les Pôles de compétitivité et les réseaux collaboratifs en Intelligence économique.

Donc, reconnaissons que la mondialisation de nos Centres de recherche n’est pas pour demain.

Pr Nacira ZELLAL, Directrice de l’URNOP-Université d’Alger 2

www.urnop-alger2.com

 

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