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Guerre d’influence sino-américaine en terres africaines

Par Mohamed Amine Hattou

Depuis l’ère coloniale , l’Afrique n’eût que la latitude d’observer et surtout de subir les effets des manœuvres stratégiques  des grandes puissances  pour disposer et jouir de ses ressources , ce en dépit des efforts menés par ces grands dirigeants, artisans de la décolonisation, afin d’éviter la logique d’une bipolarisation idéologique et économique de leurs pays désormais indépendants. En pleine guerre froide, la création du Mouvement des non-alignés n’avait pas dissuadé l’Angola, le Dahomey (actuel Bénin),la Somalie, l’Éthiopie, le Mozambique,, entre autres, de choisir le camp communiste conduit par l’ex URSS, tandis que d’autres ont préféré se ranger sous la bannière étoilée de Washington .

Actuellement , dans un contexte certes différent, c’est encore le jeu des alliances commerciales, économiques, même militaires dans certains cas, qui semble dessiner la nouvelle carte géopolitique de l’Afrique point nodal de cette « nouvelle guerre froide économique »  déclarée cette fois ci, entre Pékin et Washington qui ont toujours entretenu des relations « pacifiques » malgré leurs différences idéologiques, les États-Unis et la Chine semblent à l’aube d’une ère d’affrontements politiques, après plus de 50 ans de cohabitation passive . S’ensuit alors « un grand débat stratégique  » sino-américain mondial sur tout les fronts où tout y passe, diplomatie, coopération, économie et surtout des centaines de milliards de dollars d’investissement, une véritable guerre d’accords et de contrats commerciaux. Désormais, chacun se hâte à vouloir aider l’Afrique, à trouver une solution au « casse tête chinois » des États du continent: la dépendance aux exportations de matières premières et le fardeau de la dette.

«BRI» vs «B3W» : le choc des titans ou un remake de David contre Goliath en terre d’Afrique ? 

C’est en 2013 que Xi Jinping lance son nouveau projet « One Belt One Road » plus connu par les nouvelles routes de la soie, ayant pour objectif la construction d’un réseau de voies terrestres et maritimes reliant la Chine au reste du monde. « BRI » pour « Belt and Road Initiative » inclue 65 pays englobant 30% de la population mondiale ce qui représente 60% du PIB mondial. En fait, ceci revient à la création de six corridors terrestres et un corridor maritime. Le budget chinois consacrés à ce projet serait compris entre 800 et 900 milliards de dollars $ et pouvant être augmenté de 5000 à 8000 milliards de dollars $ pendant les cinq prochaines années. Ce projet  « BRI  » inclue également un corridor maritime, une « route maritime de la soie » reliant les grands ports de la Mer de Chine méridionale à la Méditerranée via le Golfe du Bengale, la côte Est africaine et le canal de Suez, l’objectif déclaré par la Chine est d’abord l’encouragement de la coopération internationale ainsi que le partenariat Winner-Winner ( Gagnant-Gagnant) entre les pays impliqués, cependant certains experts avancent que, la Chine en surcapacité industrielle cherche surtout à soutenir et accroître ses exportations  et le contrôle des chaînes logistiques ainsi que le renforcement de la sécurité de son approvisionnement énergétique en indo-pacifique , Asie Centrale et le Pakistan en créant des voies terrestres évitant ainsi le détroit de Malacca et se libérer de sa dépendance énergétique vis-à-vis de son rival communiste , la Russie et des monarchies du Golfe.

Enfin, sur le plan politique , l’objectif est autant intra et extramuros :en interne, il s’agit d’assurer l’intégration territoriale de sa province du Xinjiang, très riche en matières premières, néanmoins très instable, puisque ce point nodal des routes d’hydrocarbures est fréquemment le théâtre de conflits ethniques.

En externe Pékin espère , avec une approche régionale ;réduire l’instabilité aux frontières, avec le soutien au développement des pays limitrophes d’Asie Centrale (Afghanistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan),une sorte de plan Marshall en Mandarin, créant ainsi un effet domino stabilisateur intérieur et dans l’échiquier caucasien des républiques de l’ex Union Soviétique, s’est sans doute la version chinoise de la fameuse théorie de l’américain Brzezinski, au moment où d’autres analystes sans doute plus empreints au complotisme, lui imputent  des visées militaires et néo-colonialistes et inavouées , suite à l’installation de sa première base  militaire permanente à Djibouti et son intention d’en implanter une autre en Guinée-Equatoriale .

En guise de réponse au  «BRI» de Xi Jinping , le «B3W » Build Back Better World ou Reconstruire le monde en mieux, bien entendu, le package comprend comme à l’accoutumée la démocratie et les droits de l’homme.

En effet, lors du dernier sommet du groupe qui s’est tenu au Royaume-Uni , Biden et ses paires du G7 annoncent l’intention d’investir plus de 40 milliards de dollars $ pour bâtir des infrastructures en Afrique, en Amérique latine et dans la région Indo-Pacifique. avec la promesse que d’autres investissements suivront, mais est-ce que ce sera suffisant pour peser devant l’influence grandissante du dragon Chinois en Eurasie, en Afrique et dans le monde ?

Les forums et les sommets : entre marketing politique et implantation stratégique durable

Déjà en mai 2020, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait accusé certains hauts fonctionnaires américains de diriger Pékin et Washington vers une « nouvelle guerre froide ». Si la phrase semble lourde pour certains observateurs, pour la plupart, elle est totalement justifié au vu de la montée de la concurrence et les tensions entre les deux puissances, depuis l’élection de Donald Trump en 2016 et que son successeur Biden semble suivre sur le dossier de l’empire du milieu on peut dès à présent, se demander légitimement, si les États africains devront aussi cette fois « choisir un camp »?  Ou encore, l’Afrique pourra-t-elle tirer profit de cette nouvelle donne mondiale et surtout saura-t-elle jouer sur cette rivalité entre Pékin et Washington pour assurer son intégration et son développement ?, les réponses à ces préoccupations majeures des africains pourront ne pas être aussi évidentes que cela ne paraisse.

Le forum pour la coopération Chine-Afrique, qui s’est déroulé le 29 et 30 novembre 2021, à Dakar s’est centré sur le commerce avec comme fait nouveau cette fois -ci: l’aspect sécuritaire, en effet, la ministre sénégalaise des affaires étrangères Aissata Tall Sally, y a dit espérer que la Chine apporte son soutien dans la lutte contre l’insécurité au Sahel, où plusieurs pays sont déstabilisés par les activités des groupes terroristes. Ce forum a eu lieu après une tournée survenue seulement quelques jours avant du Secrétaire d’État américain Antony Blinken au Kenya, au Nigeria et au Sénégal, dans un contexte de rivalité croissante entre Pékin et Washington, surtout en terre africaine. Sachant que la Chine consomme à elle seule le un cinquième de la production mondiale de matières premières pour les besoins de son industrie.

Depuis l’an 2000 et la première édition du sommet Chine-Afrique, les relations entre les pays africains et la Chine d’une part et avec les USA d’autre part, ont beaucoup évolué.

Au niveau des relations bilatérales, les échanges commerciaux ont été multipliés par 20, atteignant plus de 200 milliards de dollars $ en 2019, selon les rapports des autorités Chinoises. Pékin est également devenu le premier bailleur de nombreux États africains, ce qui suscite la critique des États-Unis et des anciennes grandes puissances coloniales, la France et la Grande Bretagne, voyant d’un mauvais œil la perte d’influence dans un territoire qu’ils croient toujours conquis. Tandis que sur l’autre volet, Washington n’a cessé de pénaliser les produits chinois, auxquels elle a déclaré une véritable guerre de taxes douanière.

Quelques jours avant que la Chine ne tienne, à Dakar son sommet annuel avec l’Afrique, la Maison-Blanche, sans doute pour rattraper son retard, prenant exemple sur Pékin qui avait reproduit une version amélioré du Commonwealth avec ses rencontres périodiques la regroupant le États africains, a annoncé que Joe Biden accueillerait « l’année prochaine » un sommet avec les dirigeants du continent.« Ce sommet poursuivra les efforts pour renforcer les liens avec les partenaires africains » et « sera également l’opportunité d’écouter nos homologues africains et de collaborer avec eux sur des questions-clés que les États-Unis et l’Afrique estiment primordiales pour l’avenir du continent et notre communauté mondiale », indique la présidence américaine.

Au moment où les relations entre les pays Occidentaux et l’Afrique sont toujours tributaires des questions liées à la démocratie et des droits de l’homme, Pékin semble plus pragmatique et très souple, la situation de crise a Khartoum ne l’avait pas empêcher d’investir dans le pétrole soudanais pour ne citer que cet exemple « Le recul de la démocratie n’est pas seulement un problème africain, c’est un problème mondial. Mon propre pays lutte contre les menaces qui pèsent sur notre démocratie. Et les solutions à ces menaces viendront autant de l’Afrique que de n’importe où ailleurs. » avant d’ajouter « Nous devons montrer comment les démocraties peuvent répondre aux attentes des citoyens, rapidement et efficacement » dans un discours prononcé au siège de la CEDEAO à Abuja, d’autant que la déclaration de Blinken  qui se veut compréhensive n’a fait aucune mention explicite de la Chine, mais a affirmé savoir, lors de ce périple  qui l’avait conduit dans trois capitales africaine Abuja, Nairobi et Dakar,que les Africains « se méfient des fils à la patte » qui accompagnent souvent les engagements étrangers, « Je veux être clair : les États-Unis ne veulent pas limiter vos partenariats avec d’autres pays », a-il assuré. « Nous voulons renforcer davantage nos partenariats. Nous ne voulons pas que vous fassiez un choix. Nous voulons vous donner des choix ». « Notre approche sera durable, transparente et conduite par des valeurs », avait ajouté le chef de la diplomatie américaine, sans doute une façon de dire « méfiez vous des autres ». Rappelons que les échanges américains avec les États africains sont sous le contrôle de L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), loi votée en 2000 par le Congrès américain,cet acte législatif est au prolongement du Système de préférences généralisé (SPG) auquel est rajouté un chapitre sur les produits textiles, les échanges Afrique/usa, demeurent sélectifs et très limités, portant essentiellement sur les produits pétroliers d’où le nombre réduit des partenaires commerciaux, qui ne risque pas de s’élargir avec ce système sélectif et tributaire de conditions très contraignantes, souvent politiques.

Crée en remplacement de l’ancien OPIC, sur fond de compétition entre l’administration Trump, et la Chine. La nouvelle institution américaine en charge du financement du développement dans le monde, L’US International Development Financial Corporation (DFC) avait annoncé pour l’Afrique, pour l’année 2020, des engagements de l’ordre de 1 milliard $, ainsi répartis :539 millions $ sous forme de dette, 422 millions $ en couverture des risques sur des investissement et  50 millions d’apport à des fonds d’investissement. peut-t-on lire sur le site de la DFC, ce qui représente quelques 21% des 4,7 milliards $. Ceci, outre les dons dans le cadre des divers programmes en direction de l’Afrique des quelques : deux agences gouvernementales et 25 fondations humanitaire américaines. avec tous le lot de proximité avec les agences de renseignement US.

Une guerre de chiffre désormais déclarée en Afrique entre l’empire du milieu et l’oncle Sam

Tout un discours s’est construit sur les investissements chinois en Afrique par l’administration Biden, Blinken avait déclaré « Les accords sur des infrastructures avec d’autres nations, qui peuvent être « opaques, coercitifs et empêtrer les pays dans une dette inimaginable, détruisent l’environnement et ne bénéficient pas toujours aux habitants » et « Nous ferons les choses différemment », a-t-il promis. Il avait même reconnu la méfiance de nombreux pays africains : « Trop de fois, les pays africains ont été traités comme des partenaires mineurs-ou pire-plutôt que comme des partenaires égaux ».« Et nous sommes sensibles au fait que des siècles de colonialisme, d’esclavage et d’exploitation ont laissé des héritages douloureux qui perdurent », a-t-il ajouté, avant d’enchaîner que l’administration Biden « croit fermement qu’il est temps de cesser de traiter l’Afrique comme un sujet de géopolitique et de commencer à la traiter comme l’actrice géopolitique majeure qu’elle est devenue. », plaidoirie pour inaugurer la nouvelle stratégie US en Afrique pour contrôler l’influence chinoise, il faudrait cependant faire le distinguo entre les investissements directs et les prestations de service dans les secteurs de la construction et des infrastructures (immobilier, stades, aéroports, routes, … ), qui peuvent être entre dix et vingt fois supérieures. En 2019, les premiers se sont élevés à 2,7 milliards $ et les secondes à 44 milliards $, la Chine est plutôt un prestataire de service qu’un investisseur en Afrique, il en est de même pour les USA qui conditionnent leur investissements.

Selon un rapport de la banque africaine du développement (BAD) «L’essor de la relation commerciale et d’investissement entre la Chine et l’Afrique ne profite pas de manière égale à tous les secteurs et à tous les pays. Environ 70 % des exportations africaines vers la Chine proviennent d’Angola, d’Afrique du Sud, du Soudan et de la République démocratique du Congo, et les matières premières y prédominent fortement (pétrole, cuivre, cobalt et coton). De plus, 60 % des importations en provenance de la Chine, pour l’essentiel des produits manufacturés, sont destinés à l’Afrique du Sud, à l’Égypte, au Nigeria, à l’Algérie et au Maroc. La plupart des autres économies africaines n’entretiennent qu’une relation commerciale limitée avec la Chine. L’IDE chinois vers l’Afrique est tout aussi concentré, avec 50 % de cet IDE allant au secteur minier d’une poignée de pays richement dotés en ressources (Nigéria, Afrique du Sud et Soudan). La relation commerciale et d’investissement entre la Chine et l’Afrique est déséquilibrée, dans le sens où l’Afrique compte moins pour la Chine que d’autres partenaires commerciaux » l’impact directe des finances chinoise en Afrique se ressent mieux au niveau de des modalités et surtout du service de la dette on peut en voir un exemple dans ce même rapport de la BAD  « De son côté, la Chine préfère soutenir des projets d’investissement au cas par cas, et considère que les politiques destinées à encourager le développement à long terme sont de la responsabilité du pays destinataire de l’aide.  Ces différences influent de plus en plus sur la manière dont les donateurs considèrent la soutenabilité de la dette. L’Initiative PPTE (pays pauvres très endettés) améliorée et l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM) ont permis d’alléger nettement la dette des pays pauvres, tout en encourageant des réformes. De son côté, la Chine a mis en place une initiative visant à annuler 168  créances dues par 33  pays d’Afrique, mais continue à appliquer des conditions relativement rigides pour certains prêts. Plusieurs donateurs traditionnels craignent donc que les prêts octroyés par la Chine pour le financement de projets fassent remonter les niveaux d’endettement, ce qui irait à l’encontre de l’objectif de soutenabilité de la dette qui a été défini dans le cadre de l’Initiative PPTE améliorée. Le cas le plus médiatisé est celui de la République démocratique du Congo, qui, pour avoir droit à un allègement de sa dette, a dû revoir les modalités de l’accord de financement qu’elle a passé avec la Chine. Les deux approches peuvent se justifier. D’un côté, on peut comprendre que les donateurs traditionnels soient peu disposés à faire des sacrifices financiers pour atténuer le fardeau de la dette des pays pauvres et, ainsi, accroître les ressources destinées au secteur social, si les pays destinataires de l’aide se ré-endettent ensuite afin de pouvoir financer des investissements d’infrastructure. D’un autre côté, des pays comme la RDC pourraient bénéficier d’une hausse de l’investissement, y compris s’il est financé à des fins commerciales, à condition que le projet concerné soit suffisamment rentable. Une coordination plus poussée entre la Chine et les donateurs traditionnels pourrait permettre de remédier à ces problèmes »

Cependant, même si cette relation reste asymétrique. La Chine  avec ses projets et ses financements, a offert aux Africains une porte de sortie face à la dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. cette asymétrie n’est pas propre à la seule Afrique, puisque c’est le cas avec de nombreux pays européens et asiatiques. Mais la Chine multiplie les gestes d’ouverture tous azimuts dans le monde entier et a même pu créer un partenariat régional économique global (RCEP) avec quatorze pays d’Asie et du Pacifique, le plus grand accord de libre-échange au monde,  pour mieux souligner l’isolement des Etats-Unis.

Sahel :OTAN, Barkhane, Takuba, les anciennes puissances coloniales,une cohabitation forcée avec la Chine est-elle envisageable ?

La Chine est le plus important partenaire commercial du continent africain, les échanges directs s’étant élevés à plus de 200 milliards $ en 2019, selon l’ambassade chinoise à Dakar.Les finances chinoises sont de plus en plus grandissante en Afrique autant que ces intérêts dans la région qui est en proie à une activité jihadiste conséquente notamment au Sahel où des opérations militaires sont en cours, notamment Barkhane et Takuba toutes deux soutenues par l’OTAN, la Chine, qui a déjà livré du matériel militaire à de nombreux pays africains dont dernièrement le Mali au Sahel, ne risque-t-elle pas de se retrouver cette fois ci militairement impliquée ? En effet les appels se multiplient dans ce sens.

Lire sur le sujet :

https://algerie54.dz/2021/12/13/mali-26/

« Dans notre coopération au Sahel, nous voudrions que la voie de la Chine, compte tenu de son influence, soit une voix forte pour soutenir le Sénégal et tous les pays engagés dans le problème de l’insécurité au Sahel pour que nos forces qui y sont aient beaucoup plus encore de moyens juridiques pour pouvoir combattre contre les terroristes et contre l’irrédentisme et nous souhaitons que la Chine nous accompagne. « , a déclaré Aissata Tall Sall, ministre des affaires étrangères du Sénégal lors du dernier sommet de Dakar, « Cette coopération financière, nous la maintenons avec transparence et avec responsabilité pour ne pas aggraver notre niveau d’endettement, donc nous veillons beaucoup à ce que notre dette ne dépasse pas les critères et les conditions qui sont arrêtés et nous le faisons également dans une transparence absolue non seulement vis à vis de la Chine, mais vis à vis même du peuple sénégalais à qui nous devons des comptes. « , a-t-elle aussi souligné sans doute en direction des pays Occidentaux déjà présents mais surtout de l’OTAN dont le site arbore  « Depuis 2005, l’OTAN coopère avec l’Union africaine (UA), organisation régionale de 55 membres créée en 2002. La relation OTAN-UA a commencé modestement, lorsque l’UA a demandé un soutien en matière de logistique et de transport aérien pour sa mission au Soudan. La coopération avec l’UA a évolué au fil du temps et, si elle est principalement ponctuelle et de nature militaro-technique, les pays de l’OTAN sont résolus à l’élargir afin qu’elle fasse partie intégrante de l’action menée par l’OTAN pour travailler plus étroitement avec ses partenaires en vue de relever les défis de sécurité émanant du sud. »

Pékin, néanmoins a renforcé sa présence militaire en Afrique dans le cadre onusien .ainsi, le nombre de « casques bleus » chinois impliqués dans des opérations de maintien de la paix dans le continent est de 1876 soldats, essentiellement au Sud Soudan . Aussi, la formation des militaires africains accompagnant  les équipements militaires vendus par la Chine et qui représentent désormais le un tiers achats africains en armements . Et puis surtout, l’implantation de sa première base militaire à l’étranger:  à Djibouti.

Cette présence militaire chinoise, bien que timide comparativement à celle nord Atlantique, est sans doute une manière pour Pékin de sécuriser ses  investissements africains, ce qui lui vaut parfois des accusations de néo-colonialisme par les Occidentaux . Une présence qui reste néanmoins , bien mieux perçu en Afrique que celle des américains français ou des britanniques selon un rapport de Lead’s .

Cependant, si les allégations du wall street journal arrivent à se confirmer , quant au choix de la Guinée équatoriale pour l’implantation d’une base militaire navale chinoise, c’est sans nul doute, une nouvelle politique militaire de l’organisation nord Atlantique de Bruxelles qui verra le jour dans le continent avec toutes les conséquences qui s’en suivent.C’est ainsi claire que l’administration Biden ne peut voir que d’un très mauvais œil une installation militaire chinoise permanente sur la côte Atlantique équato-guinéenne.

A rappeler que ce même wall street journal, focalise sur le port en eaux profondes Algérien d’El Hamdania, six fois plus grand que celui de Dubaï en termes de capacité, dont les travaux de construction débuteront incessamment dans l’état nord africain en partenariat avec la Chine, à proximité de Gibraltar en méditerranée occidentale , la Chine cette fois est accusé de  l’intention d’une utilisation aussi d’ordre militaire de la future infrastructure, vu les relations plus qu’excellentes qui lient Alger et Pékin et qui tendent à devenir stratégiques si l’on considère la nature et qualité des échanges et partenariats tout azimuts ainsi que le potentiel Algérien. Ce qui semble invraisemblable vu la doctrine diplomatique algérienne, héritage de son passé révolutionnaire et qui a comme substratum les principes de non ingérence et le droit des peuples colonisés à l’autodétermination.

Pour une relation Winner – Winner des États Africains avec Pékin et Washington 

Le développement ne vient pas seulement en dépensant de l’argent. Les Africains, découvrent que les finances débloquées par les Chinois, reviennent chères en termes de taux d’intérêt assorties d’échéances de remboursement très brèves et ne suffisent pas à provoquer le choc économique et développemental recherchés , même si des succès notoires sont à comptabilisés sur le compte des finances de l’empire du milieu , la connaissance parfaite des expériences vécues avec l’occident laissent toutefois les états africains assez ouverts à la diversité des finances internationales, cependant il faudrait que les dirigeants africains doivent savoir qu’une approche globale de l’intégration et du développement du Continent sera plus pertinente sur tous les aspects , des initiatives devraient être prises afin d’optimiser au mieux et au profit du Continent cette rivalité sino-américaine, pour ne citer que quelques points pour dire qu’il faille avoir une approche multidimensionnelle pour appréhender les tangentes futures de l’économie et la sécurité en Afrique , à savoir la création de marché commun et de libre échange continentale , l’étude sérieuse du cas franc CFA, la multiplication des fonds d’investissements et des banques régionales, une infrastructure intégrée entre pays, des mécanismes d’interventions militaires élaborées, une refondation des statuts de l’union africaine en adéquation avec les véritables défis et les échéances économiques qui interpellent l’Afrique et les africains.

 

 

 

 

 

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