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 La résolution russe sera-t-elle votée par le Conseil de sécurité de l’ONU ?

Par Nora Abdelkrim

La Russie a demandé que sa résolution concernant le conflit Palestine-Israël soit voté par le Conseil de sécurité lundi 16 octobre, peut-on lire sur le compte X (Twitter) du vice-représentant permanent russe à l’ONU, Dmitry Polyansky. « Nous l’avons fait circuler parmi les membres du Conseil de sécurité avant de demander ce vote », a-t-il expliqué, ajoutant que la Russie espère que la présidence brésilienne du Conseil confirmera ce vote rapidement. 

La résolution appelle à « un cessez le feu humanitaire et à une aide humanitaire sans entrave ». Elle condamne « fermement toutes les violences et toutes les hostilités envers les civils et  tous les actes de terrorisme », sans citer nommément le Hamas, contrairement à l’appel, quelques jours plus tôt, par les États-Unis, au Conseil de sécurité, à condamner « clairement les actes terroristes odieux du mouvement islamiste palestinien ».

Le soutien à  cette résolution humanitaire est ouvert à  tous les membres. « Sentez vous libre de la soutenir ! Nous avons besoin d’un message clair en direction des parties au conflit », écrit le diplomate. « Il y a un consensus émergent sur les inquiétudes humanitaires », a déclaré l’ambassadeur chinois Zhang Jun, se disant « ouvert à tout effort qui aidera à un cessez-le-feu, à une désescalade ». 

Comme il fallait s’y attendre, les Occidentaux expriment des réticences, comme la Grande-Bretagne dont l’ambassadrice Barbara Woodward a estimé que « pour un dossier si important, alors que nous avons déjà vu la destruction de vies humaines, nous avons besoin de temps pour des consultations, de sérieuses consultations ». Le Brésil, de son côté, s’est dit prêt à « continuer à travailler étroitement avec toutes les délégations vers une position unie du Conseil », selon le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira. 

Se distinguant clairement de la position des Occidentaux sur l’offensive du Hamas,  Vladimir Poutine s’adressant au Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani, le 10 octobre, à Moscou, accusait Washington de l’embrasement de la situation. « Je ne suis certainement pas le seul à penser qu’il s’agit d’un exemple éclatant du fiasco de la politique des États-Unis dans la région », déclarait-il. Lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité, vendredi 13 octobre, la Russie réitérait ces accusations et appelait le Conseil à agir. « Nous sommes convaincus que le Conseil de sécurité doit agir pour mettre un terme à ce bain de sang et relancer les négociations de paix dans le but d’établir un État palestinien, comme c’est prévu depuis longtemps », déclarait l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia à l’issue de la réunion  au cours de laquelle il a présenté le projet de résolution. Il a également accusé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen « qui  dit que l’UE se tient aux côtés d’Israël mais ferme les yeux sur les attaques aériennes israéliennes sur les infrastructures civiles de la bande de Gaza ». 

Au-delà de la résolution présentée au vote du Conseil de sécurité, la Russie s’est déclarée prête à contribuer à la résolution des problèmes et à l’établissement  de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient. Ce qui implique le règlement de la question palestinienne conformément aux résolutions de l’ONU qui n’ont jamais été respectées par Israël. C’est, également,  l’engagement qu’a exprimé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors de sa rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, à Moscou, le 9 octobre.

                                                           

                                                                          

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