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La mollesse d’Antonio Guterres

Par Nora Abdelkrim

Alors que l’offensive de Tsahal sur la bande de Gaza déclenchée il y a maintenant un mois, a entraîné la mort de plus de 10 000 civils, dont plusieurs milliers d’enfants, et que la Cisjordanie subit, elle aussi, les actes criminels de l’armée israélienne, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, interrogé dans la cadre du programme Reuters Next, a estimé qu’ « il est clair qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la tactique militaire » !

Sans jamais citer Israël, Antonio Guterres s’est contenté de juger la situation « extrêmement catastrophique » et de demander à « toutes les parties de respecter le droit international humanitaire ». Alors que la Bande de Gaza est soumise à un blocus quasi total, soulignant qu’auparavant 500 camions d’aide entraient quotidiennement, contre 630 seulement en 18 jours, il a estimé, que « l’approvisionnement en eau, en nourriture et en médicaments ont des problèmes majeurs ».
Poursuivre Israël pour crimes de guerre ? « Nous ne pouvons pas nous ingérer dans les affaires des tribunaux », répond-il.
Outre qu’il ne prend pas ses responsabilités de garant de la paix mondiale et préserve Israël de toute critique en utilisant un langage pour le moins « soft », Antonio Guterrez devrait réviser les classiques de l’organisation planétaire qu’il dirige. C’est sur la base de l’esprit de la Charte des Nations-Unies, signée en juin 1945, que les grandes puissances occidentales alliées – France, États-Unis, Russie, Grande-Bretagne – en ont signé une autre établissant un tribunal militaire (Tribunal Militaire International – TMI) chargé de juger certains responsables des crimes de guerre allemands. « Le plus grand hommage que nous puissions rendre à la mémoire de ceux qui ont péri au cours de l’Holocauste et dans d’autres tragédies similaires, c’est d’édifier un monde plus humain et plus pacifique », écrivait dans une chronique que l’on peut lire en ligne sur le site de l’ONU, (https://www.un.org/french/pubs/chronique/2005/numero4/0405p26.htm), Benjamin B.Ferencz, Procureur général du TMI au procès de Nuremberg, décédé le 9 avril 2023 à l’âge de 103 ans. Cet humaniste américain qui a passé sa vie à faire des conférences sur la Paix, à travers le monde, rappelle dans cette chronique la création par le Conseil de sécurité de l’ONU du Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie (TPIY), et, par le même Conseil de sécurité de l’ONU, celle du Tribunal Pénal International (TPIR) pour le Rwanda, en 1995. Ces deux instances judiciaires de l’ONU ont pour objectif de « juger les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’actes de génocide, masqués sous le nom de nettoyage ethnique ».

Autant de crimes perpétrés par Israël dans les territoires palestiniens depuis un mois.

 

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