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Sanctions algériennes contre l’Espagne: Les tentatives de Madrid d’impliquer l’OTAN

Pour répondre aux dernières sanctions prises par l’Algérie à l’Espagne dans le sillage de son revirement à l’égard de la question sahraouie en s’alignant sur la position de l’occupant marocain, le gouvernement socialiste tente d’impliquer l’Union Européenne et l’Organisation atlantiste l’OTAN, en vue de contraindre les autorités algériennes.

Si l’argument avancé par l’Union Européenne au nom de la solidarité européenne, pour justifier sa position, est qualifié par Alger d’inapproprié dans la mesure ou la suspension du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération, est d’ordre bilatéral témoignant l’absence de fiabilité du partenaire et voisin espagnol, alors que la relation avec l’ensemble européen est au beau fixe, malgré que l’Algérie demeure le grand perdant de cet accord d’association avec l’UE, signé en 2002 et mis en œuvre à partir de 2005.

Aujourd’hui, Madrid tente de convaincre ses partenaires atlantistes et membres de l’OTAN, que l’Algérie est devenue une menace pour la sécurité de l’Europe dont l’attitude de suspendre le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération est un acte hostile, en le comparant à l’attitude de Moscou dans son conflit avec l’Occident.

En effet, le chef de la diplomatie ibérique José Manuel Albares, de retour de Bruxelles, jette de l’huile sur le feu en indiquant que Moscou est derrière la décision d’Alger de procéder à des sanctions synonymes d’escalade à l’égard de son pays. Une déclaration peu convaincante à mettre dans la case de la fuite en avant . Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez devra faire face à la grogne des citoyens espagnols et des partis politiques de l’opposition qui ne cessent de réclamer sa démission à quelques mois des prochaines législatives. Les conséquences des sanctions algériennes sur l’économie ibérique sont déjà là, comme l’indique la chute de l’indice boursier IBEX 35 et la chute des actions des groupes énergétiques espagnols Repsol et Naturgy aux alentours de 4%.
Les déclarations sulfureuses d’Albares n’ont pas tardé à être relayées par une certaine presse occidentale obsédée par l’obstination de Moscou à aller versun monde multipolaire, contestant l’hégémonie occidentale voire américaine.

Ainsi, le canard allemand Businessinsider s’est mis de la partie en reprenant les fantaisistes déclarations du chef de la diplomatie espagnole, en annonçant que Moscou utilise l’Algérie dans sa guerre contre l’Occident, la poussant à geler ses relations économiques avec Madrid. https://www.businessinsider.de/politik/welt/weil-algerien-wie-russland-mit-gas-stopp-drohte-nato-nennt-algerien-ein-sicherheitsrisiko-fuer-europa/?fbclid=IwAR1kwXnn_Drg9xM9ydUnaeBGMwY6oICRYWzbd3Zrh-JVkjMZRxp9yNsRmJg.

Selon le média allemand, la rupture de l’approvisionnement du gaz via le GME, a eu des conséquences sur l’Espagne. Une pure désinformation si on revient à la date de la prise de décision en date du 31 octobre 2021, et le début de l’opération militaire russe contre l’Ukraine en date du 24 février 2022.

Madrid et l’OTAN sur les pas de l’alliance maroco-sioniste

Le refus d’Alger de se soumettre au diktat occidental, synonyme de normalisation avec l’entité sioniste, dérange les plans de l’ensemble atlantiste, qui n’a pas digéré les positions souveraines de l’Algérie au Sahara Occidental, au Mali, en Libye et en Palestine. Au Sahara Occidental, l’Algérie plaide depuis près de cinq décennies à l’application des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, en faveur de la tenue d’un référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui, idem pour le Mali, où elle plaide pour l’application des accords d’Alger signés en 2015, et le départ des troupes étrangères. Sa décision de suspendre le survol de son espace aérien par l’armée française, s’avère judicieuse dans la mesure ou les opérations de Serval, Barkhane ou Takuba, n’ont servi qu’à maintenir une présence militaire destinée à asseoir un fait accompli aux desseins avérées loin de ce qui est appelé lutte antiterroriste. En Libye, l’approche algérienne est la plus réaliste, car elle est basée sur l’inévitable solution de réconciliation des libyens autour d’une feuille de route allant dans l’édification d’institutions démocratiques représentatives des différentes franges de la société libyenne. L’approche algérienne plaide également pour la retrait des milices et combattants étrangers, liés par des agendas qui n’ont jamais servi les intérêts du Peuple Libyen. L’intervention militaire de l’OTAN en Libye au nom de la démocratie s’avère aujourd’hui après plus de dix ans, un grand mensonge qui n’a rien à envier au subterfuge de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Pour ce qui est de la cause palestinienne, les déclarations faites par le président Tebboune en septembre 2020 au sujet du refus de l’Algérie de s’opposer à toute normalisation avec l’entité sioniste, auguraient des lendemains d’hostilité et de confrontation avec le camp du gouvernement mondial qui veut maintenir l’hégémonie américano-sioniste sur le monde et rejette un monde multipolaire. L’attitude de Madrid et l’OTAN, exprimée par Albares et Businessinsider, n’a rien à envier aux desseins de Rabat et son protecteur sioniste de travailler pour une propagande visant à considérer le mouvement de libération sahraoui le Polisario comme une organisation terroriste. L’occupant marocain avait tenté le coup en 2018 en colportant la désinformation selon laquelle le Polisario reçoit des armes du mouvement de la résistance libanaise le Hizboallah et de l’Iran. Une désinformation pour plaire à Netanyahou et Trump préparant le terrain à rompre les relations diplomatiques avec Téhéran et ensuite signer les accords d’Abraham et normaliser avec l’entité sioniste en contrepartie d’un tweet de Trump sur la « marocanité » des  territoires sahraouis. Aujourd’hui, avec la mise en place de bases sionistes à la frontière avec l’Algérie, tous les coups sont permis et il n’est pas à exclure que l’alliance maroco-sioniste jointe par l’OTAN ne digérant pas la neutralité d’Alger dans le conflit ukrainien, accuse notre pays d’Etat soutenant le terrorisme. La conférence de Marrakech autour de la lutte contre le terrorisme international, détournée en plaidoirie d’accusations à l’égard du Front Polisation et la RASD, reconnue par une centaine d’Etats membres de l’ONU, est une parfaite illustration des desseins visant l’Algérie. Les prochaines manoeuvres militaires Africa Lions prévues dans les tout prochains jours au Maroc à quelques encablures de l’Algérie intervenant après les manoeuvres militaires maroco-françaises et la participation de Rabat au sommet de l’OTAN en Allemagne, sont des signes révélateurs sur les plans hostiles visant notre pays, dont les forces vives sont appelées à plus de vigilance et de réunification des rangs pour défendre les intérêts suprêmes du pays et ses décisions souveraines.

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