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Algérie-France: Le nouveau code d’investissement fait-t-il peur à Paris?

Par M.Mehdi

La visite effectuée en Algérie  par le président du patronat français Medef, Geoffroy Roux de Bézieux n’a pas suscité beaucoup d’intérêt, comme ça était le cas dans les années précédentes.

Généralement les responsables du Medef accompagnaient les locataires de l’Elysée qui visitaient l’Algérie comme les présidents Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron et les premiers ministres qui coprésidaient la Haute commission des relations bilatérales. Cette fois-ci, c’est différent, Geoffroy Roux de Bézieux s’est rendu en Algérie avant même la tenue du premier Conseil des Ministres français de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par Elizabeth Borne, qui succéda à Jean Castex dont la venue à Alger a été reportée à maintes reprises, pour ne pas dire qu’il était indésirable en Algérie.

Les raisons de ce déplacement, selon plusieurs experts, sont liées à l’annonce du projet du code d’investissement adopté récemment par le Conseil des Ministres, et qui devra être débattu par les deux chambres du Parlement avant sa mise en œuvre, ouvrant la voie à une nouvelle ère en matière de diversification des relations de l’Algérie avec ses partenaires. La venue du président du Medef serait aussi liée à la préparation du projet de loi de finance 2023, une loi de finance charnière dans la feuille de route du président Tebboune pour booster l’économie nationale, via l’encouragement de l’outil productif quantitatif et qualitatif, réduisant à priori le recours à l’importation, dans une conjoncture internationale Covid et post Covid-19 et crise ukrainienne, ayant prouvé l’importance de la production nationale et l’impact de la dépendance sur la souveraineté politique.

D’ailleurs, Paris voit d’un mauvais œil la nouvelle politique algérienne prônée par Tebboune en matière de diversification de partenariat et de relations économiques avec plusieurs pays comme la Chine, la Russie, la Turquie ou l’Italie appelée à devenir le premier partenaire politico-économique européen avec l’Algérie , dont la visite qu’effectue actuellement le président de la république constituera le socle à un partenariat stratégique prometteur.

La surenchère française

La France n’a pas changé sa politique à l’égard de l’Algérie, la considération toujours comme chasse gardée, ou sa « colonie ». Les déclarations condamnables de Macron au sujet de l’histoire de la nation algérienne en est une parfaite illustration de cette stratégie néocolonialiste. Il est évident que Paris n’a pas encore digéré la détermination de la Nouvelle Algérie à édifier un Etat-national pérennisé et souverain, à la hauteur de nos glorieux martyrs et les principes de la révolution du premier novembre 1954. Et pour retarder l’échéance de la concrétisation de ce projet porté par tout un peuple, Paris utilise les terroristes du MAK et de Rachad pour semer le désordre en Algérie, en leur facilitant la voie de l’action hostile exprimée par une surmédiatisation, la libre circulation et l’ouverture des tribunes comme l’assemblée nationale française. Les supplétifs de la néocolonisation sont utilisés comme une carte de surenchère et de pression pour »racoler « des projets malheureusement l’Après 12 décembre 2019, clignote autrement.

L’ère de l’OPA est révolue

Il est clair, que l’ère où la France qui considérait l’Algérie comme chasse gardée, est révolue devant la détermination de la nouvelle Algérie à dessiner son devenir en toute indépendance, loin du diktat de Paris et sa main basse sur tous les projets d’investissement que l’Algérie compter concrétiser, lors des deux dernières décennies, à l’instar des projets de Desertec ou le méga projet du port d’El Hamdania.
Paris avait accès à toutes les informations concernant les investissements dans notre pays, et avaient aussi ses larbins qui bloquaient les projets d’investissement qui venaient en dehors de la sphère française et du Medef. L’Algérie a bradé des dizaines de milliards de dollars via le pillage organisé intitulé accord d’association avec l’Union Européenne, sans profiter au passage de bâtir une économie productive, ou de bénéficier d’un transfert technologique. Durant les deux dernières décennies, l’Algérie était un simple marché commercial pour écouler les produits européens en particulier français.

Compter sur soi

La difficile période du Covid succédant au Hirak béni, et le retour à la stabilité politique, a permis aux Algériens de renouer avec la valeur de compter sur soi, et de s’orienter vers la production locale pour affronter les effets néfastes du Covid-19 et les complots géopolitiques planifiés par les officines hostiles à l’Algérie. Sur le plan économique, les cadres algériens ont réussi à remplacer le départ des entreprises étrangères dont des entreprises françaises. Le meilleur exemple nous vient de l’Entreprise du Métro d’Alger EMA qui compte relever le défi en comptant sur les compétences nationales. Idem pour les cadres de Saidal en matière d’industrie pharmaceutique. Le retour à la formation de cadres, comme au temps des années 70, permettra de donner un nouveau souffle à de nombreux secteurs économiques comme celui de l’énergie, appelé à connaître d’importants investissements pour hisser l’Algérie dans la place qui lui sied comme un fournisseur incontournable des produits pétroliers et gaziers.

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