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L’Algérie à l’assaut de l’OPA français

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu au téléphone ce mardi avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour faire le point sur la crise du coronavirus, et sur la situation en Libye et au Sahel, a indiqué la présidence française.

Ce coup de fil intervient une semaine après la diffusion de deux documentaires sur le Hirak en Algérie, par les chaînes publiques françaises, jugés mensongers et diffamatoires à l’égard de la société algérienne et le rappel de l’ambassadeur algérien accrédité à Paris.
Si la réaction du Quai d’Orsay, était jugé débile, et peu convaincante, le coup de fil du président français, a peu de chance de convaincre les autorités algériennes, opposées à l’ingérence française dans la vie politique, économique, sociale et culturelle, en Algérie.

Retour sur l’échec de la France en Algérie

Compte tenu des développements qu’ont connues les relations algéro-françaises, il est certain que la France macronienne est encore groggy, après la tenue de la présidentielle du 12 décembre 2019, marquée par la victoire d’Abdelmadjid Tebboune et son intronisation à la tête de l’Etat algérien.

Pour beaucoup d’observateurs, cette défaite française a beaucoup de similitudes avec celle de 1971, ayant marqué la nationalisation des richesses pétrolières algériennes le 24 février 1971.

La France et ses relais avaient engagé dans la bataille tous ses moyens matériels, humains et propagandistes, pour barrer la route à la tenue de cette présidentielle du 12 décembre 2020, et même d’influer sur son verdict, en soutenant le candidat d’El Isaba, alliée de la France, pour mieux préserver ses intérêts en Algérie, si ce n’était la maturité du peuple algérien et sa détermination à porter au pouvoir le premier hirakiste, en l’occurrence l’ancien Premier Ministre  Abdelmadjid Tebboune qui se rebellera, rappelons-le en 2017, contre cette gangrène.

L’Algérie, cette vache à traire ?

Pour mieux résumer, les intérêts français en Algérie, issus du bradage des richesses algériennes, et la prédation organisée par El Isaba, il faut revenir, à l’année 2002, avec la décision de l’ancien ministre de la privatisation, Abdelmadjid Temmar, de vendre 1200 entreprises (incluses dans le capital commercial de l’Etat), pour cause de leurs difficultés financières. Ces 1200 entreprises, sont certaines faisaient la fierté des algériens, ont été vendues au dinar symbolique à la mafia locale, qui transformera ses locaux et patrimoine immobilier, en dépôt des opérations d’import-import, destinés à faire sortir de grandes sommes d’argent en devises vers l’étranger, au grand profit des producteurs étrangers, en particulier français. Durant cette période, les banques, les sociétés d’assurance, les bureaux d’études et l’expertise, français ont investi l’Algérie, bénéficiant de grandes largesses, permettant de tuer les acquis de la nationalisation de 1971.

L’ancien président français Nicolas Sarkozy, réussira grâce à l’OPA économique sur l’Algérie, de sauver des entreprises françaises de la banqueroute, dont la célèbre Alstom, qui bénéficiera en Algérie de projets à hauteur, de 3,2 milliards d’euros, ainsi que des bureaux d’études bénéficiaires à partir de 2006, de projets à hauteur de près de 5 milliards d’euros, sachant que la facture de l’importation des produits pharmaceutiques est passée de 280 millions d’euros en 2003 à 1,8 milliard d’euros.. Ce bradage atteint durant cette période, son paroxysme, avec l’attribution de la gestion des réserves de change du pays à des banques françaises inconnues, dans le but de cacher l’hémorragie au peuple, comme l’indiquent les chiffres effarants des importations, à commencer avec les produits agricoles  et ses 8 milliards de dollars annuellement, en particulier de la France, dont les importations du blé avaient atteint 10 millions de tonnes chaque année, deux fois au-dessus des besoins du pays. Pire encore, le pouvoir algérien attribuera à partir de 2009, l’attribution des documents biométriques comme le passeport et la carte nationale d’identité biométriques et la carte »chiffa » à la France, en plus de la gestion de l’alimentation en eau potable et le transport aux sociétés françaises, pour un montant qui avoisine au moins la réalisation de 100 universités. Dans le domaine industriel, les entreprises françaises ont bénéficié de grandes largesses, comme c’est le cas pour La Farge, avec 57% de la production nationale du ciment. La notion de gagnant-gagnant, chantée sur tous les toits n’était qu’un argument de la prédation, comme l’indique l’importation de 500 mille véhicules, sans utilité, cachés dans des garages, pour transférer illégalement 7 milliards de dollars dans des circonstances inconnues, accordant à l’Algérie le sinistre statut de premier pays en matière de gonflage des pneus. Ainsi, l’Algérie dépensera durant 13 ans, 43 milliards de dollars pour l’importation des véhicules.

Le premier août 2013, le constructeur d’automobile français Renault, bénéficiera de grandes largesses pour l’assemblage de 25000 unités, destinées au marché local, une décision considérée par un nombre important d’économistes, d’erreur stratégique, pour ne pas dire bradage, et cela pour une période de 10 ans. Cela s’ajoute à cet accord d’association avec l’Union Européenne, en vigueur depuis septembre 2005. Aujourd’hui et face à la prise de conscience des algériens, la France et ses larbins bien instrumentalisés ne lésinera pas sur les moyens pour semer le doute chez les algériens, et éviter que son tutorat sur l’Algérie tombe, comme c’était le cas avec les nationalisations du 24 février 1971.

 

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