Aujourd’hui, l’Algérie est confrontée à un tournant dans le processus d’édification et pérennisation d’un État national, digne des sacrifices de nos glorieux martyrs et des efforts déployés par les forces vives de la Nation. L’après-Covid-19 et le conflit ukrainien contribuent aujourd’hui à la naissance d’un nouvel ordre mondial multipolaire débarrassé de l’hégémonie américano-occidentale. Une situation qui nous rappelle les années de l’émergence des Pays-Non-Alignés, dont l’Algérie était un acteur incontournable dans la promotion d’un monde plus juste orienté vers la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement social des Peuples du Tiers-monde.
Aujourd’hui, il est important de souligner que l’Algérie a réalisé d’importants succès sur la scène internationale, depuis les élections présidentielles de décembre 2019, et la consolidation du régime institutionnel de la Nouvelle Algérie tant espérée et qui devait naître sur l’héritage catastrophique d’El Isaba. Les retentissants succès enregistrés par l’Algérie sur la scène internationale, lui permettant de revenir aux premières loges du concert des nations, redevenant comme à l’époque des années 70, un pays fortement écouté, respecté et consulté sur les questions internationales. Malheureusement, cette avancée notable est loin d’être optimisée par les responsables sur le front interne, conformément aux instructions du président Tebboune, dont les efforts sont à saluer.
L’Algérie a deux vitesses
Personne ne peut nier les efforts consentis par les hauts dirigeants du pays en matière d’efforts et d’actions permettant à l’Algérie de se redéployer sur la scène africaine, arabe et méditerranéenne, un redéploiement qui demeure insuffisant si les responsables de certains secteurs stratégiques n’aillent pas à fond dans la matérialisation de la feuille de route du président Tebboune. Explication
Les secteurs des travaux publics et transports, en deçà des attentes
La réussite des objectifs fixés par les pouvoirs publics pour la mise en œuvre d’une intégration économique régionale, est sujette à la concrétisation de certains projets structurants, comme le mégaprojet du port d’El Hamdania , la route Jijel- Sétif, l’accélération de la réalisation de l’autoroute des Hauts Plateaux, au même tire que les projets structurants du rail. Qui bloque la concrétisation? Y-a-t-il des lobbys opposés à la consolidation du redéploiement de l’Algérie dans sa profondeur stratégique, sécuritaire et épanouissement économique?
Des questions qui restent sans réponse et qui suscitent d’autres interrogations sur la compétence des responsables en charge de ces projets. Il est clair, que l’Algérie doit travailler encore sur le dossier des ressources humaines, mais cela n’exclut pas le recours à l’expertise et le consulting d’alliés ou partenaires fiables. Dans le même sillage, il est légitime de s’interroger sur l’absence de certaines de nos sociétés nationales dans les soumissions pour les avis d’appel d’offres dans certains pays voisins comme le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Le secteur des transports, juteux pour les autres
Le secteur des transports est à l’agonie, préjudiciable pour le Trésor public national et juteux pour les partenaires étrangers. Les transports maritime et aérien (fret et passagers) sont devenus des créneaux budgétivores au lien d’être des segments d’activité générateurs de richesses et de valeur ajoutée. Les raisons de ce diagnostic alarmants sont liées à l’incompétence, la gabegie , l’absence d’optimisation des ressources et absence de vision.
Selon certains chiffres diffusés, le prix du transport d’un conteneur d’Espagne ou de la France vers nos voisins de Tunisie ou du Maroc oscille entre 500 et 700 dollars, alors que le prix du transport du conteneur des mêmes provenance est situé entre 1200 et 2000 dollars, alors que le prix du transport du conteneur vers la Tunisie et le Maroc en provenance de la Chine, avoisine les 2000 dollars alors que pour l’Algérie, la même destination coûte entre 4000 et 6000 dollars. Sommes-nous plus généreux?
Pour de nombreux experts, la réalisation du port d’El Hamdania et la conclusion d’accords avec le géant chinois, pourraient en mettre fin au bradage et au préjudice financier de l’argent public, permettant en plus la création d’emplois et de richesses. La solution aujourd’hui, est dans la conclusion d’accords pour la mise en circulation de lignes régulières et permanentes avec les ports les plus fréquentés par notre flotte maritime. A travers cette option, nos entités spécialisées dans le transport maritime se débarrasseront de la fatalité des staries et surestaries. Sur ce registre, il est primordial de signaler, que l’optimisation
Pour le transport aérien, il est indispensable de souligner, que l’optimisation des ressources dans ce secteur, permettra le renouvèlement de la flotte vétuste,dont l’activité coûte cher au pays en matière d’assurance et réassurance. L’optimisation ne sera que bénéfique pour le redéploiement du corridor maritime initié par le président Tebboune avec le lancement des dessertes maritimes Alger- Nouakchott et Alger-Dakar en plus d’Alger-Doha.
Cela s’applique aussi pour le transport aérien qui s’enfonce davantage dans la crise managériale et l’absence de vision. Un secteur qui demeure otage des pratiques archaïques qui ne cessent de ternir l’image de l’Algérie, dont la symbolique est Air Algérie, un fleuron de l’indépendance de l’Algérie à l’instar de la Sonatrach ou la Sonelgaz.
Redynamisation de la diplomatie économique
Aujourd’hui, nous sommes devant un constat amer, nécessitant une nouvelle vision en matière de diplomatie économique, avec la mise en services de diplomates capables de se hisser à la stratégie préconisée par les hautes autorités du pays. Aujourd’hui, l’Algérie n’a pas besoin de fonctionnaires au niveau de ses représentations diplomatiques mais de cadres de l’État capables d’apporter le plus pour l’économie algérienne.
Le diagnostic se résume ainsi, à l’absence d’études des marchés africains et arabes, l’inexistence de banques algériennes à l’étranger, l’inefficacité des rôles des chambres de commerce, absence de mécanismes de formation pour booster les exportations, absence de politique monétaire pour capter l’argent de la diaspora. Aujourd’hui, l’argent de nos ressortissants rapatrié vers le pays ne dépasse pas les deux milliards de dollars, moins que les marocains ou les égyptiens avec les 31 milliards de dollars rapatriés annuellement.
Évoquer ce sujet, c’est évoquer les Investissements Directs Étrangers IDE, presque insignifiants en dehors du secteur des hydrocarbures . Aujourd’hui, nos entreprises publiques comme Mobilis, Sonelgaz, Gica, Naftal, Cosider, doivent apprendre à investir ailleurs ou fructifier des partenariats. Il est inconcevable, que nos entreprises ne profitent pas des accords de libre-échange des marchés africain et arabe, ou d’aller vendre eurs produits dans les places commerciales africaines et asiatiques.