Par Nacer Battiche
Les récentes décisions prises par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et les transformations intervenues dans la région et dans le monde, confirment que l’Algérie a franchi une étape qui a toujours été caractérisée par une hésitation plus proche de l’introversion et d’une neutralité beaucoup plus proche de la réclusion et de la distanciation.
Aujourd’hui, notre pays a reformulé sa position de non-alignement dans une nouvelle philosophie qui prend en considération la géo-sécurité, la géopolitique et la stratégie globale.
Dans cette vision, la visite du Président de la République en Russie, et sa rencontre avec son homologue Vladimir Poutine, dans un contexte mondial très tendu, est la parfaite incarnation de la transformation de la politique algérienne, qui a été saisie par les faiseurs d’opinion et les cercles décisionnels dans diverses capitales, mais qui, malheureusement, a été mal assimilée par nombre de nos compatriotes qui ne l’ont pas placée dans son véritable contexte.
La visite du président à Moscou n’était pas pour se placer dans le camp de la Russie contre l’Occident, ni en réponse à de prétendues manœuvres impliquant des forces américaines et sionistes sur une partie du Sahara Occidental occupé, comme cela a été soulevé par des personnes dont la réflexion et l’analyse sont plutôt limitées. Ce n’était pas non plus une manière d’obtenir plus d’armes, mais plutôt une visite politique par excellence : elle a porté de nombreux messages à plusieurs parties, dont la finalité était que le monde est sur le point d’avoir affaire à une nouvelle Algérie, préservant ses principes révolutionnaires et patriotiques, et en même temps plus présente et influente dans les événements les plus importants et les plus complexes. Et notre pays possède l’héritage qui lui confère la crédibilité et l’intégrité le qualifiant pour cela, et au plus haut niveau.
Notre pays n’est l’ennemi ni de l’Occident, ni de l’Amérique, ni de la France, ni de personne d’autre, et la question n’a jamais été évoquée de la sorte, comme l’affirme à chaque occasion le président de la République !
Tout ce qui se passe, c’est que l’Algérie nouvelle s’emploie à redonner de l’éclat à sa politique étrangère, après plusieurs années d’absence et d’hésitation. C’est pour cela que la voix de notre pays s’élève dans les différentes enceintes, avec force et aisance, sans hésitation. L’une des preuves les plus importantes de cette transformation est peut-être l’administration par le président du sommet arabe de novembre 2022 en utilisant des mécanismes inédits dans l’histoire arabe commune.
A l’instar de sa visite en Russie, la présence du président de la République, en sa qualité de commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, aux manœuvres à balles réelles exécutées dans la wilaya de Djelfa, à la veille de l’Aïd El Adha, s’inscrit dans le cadre de la modernisation et de la réhabilitation des missions de l’armée, et aussi pour une considération patriotique, populaire et affective, car les Algériens veulent voir le développement de leur armée et les compétences atteintes par leurs braves fils, (ce à quoi le président Tebboune a prêté attention et réalisé à l’occasion du grand défilé militaire du 5 juillet 2022, qui est le premier du genre depuis plus de quarante ans) !
Les manœuvres exécutées dans la wilaya de Djelfa, en présence du Président de la République, s’inscrivent dans ce cadre, et rien d’autre, et ne revêtent aucune dimension inamicale. L’Algérie est un pays pacifique, et elle le restera tant que sa sécurité, son territoire et ses habitants ne seront pas menacés.
L’Algérie connaît, en effet, un processus de renouveau national global, ce que le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général d’armée Saïd Chanegriha a qualifié de ‘’projet de renaissance nationale’’, car ce que fait le président de la République encourage tous les domaines de l’Etat : la politique étrangère, l’institution militaire, le front social, la promotion de la jeunesse, l’avancement de l’université, la moralité de la vie publique et la poursuite de la guerre contre la corruption, etc…
Il convient de noter que ce programme de renouveau national complet repose sur des fondements clairs qui ont été magnifiquement exprimés par le discours de ce jeune militaire à l’Académie de Cherchell, qui est le seul drapeau et la seule langue, dans une profonde indication de la rupture avec l’étape d’hésitation et d’humiliation qui a souvent caractérisé le discours officiel dans le passé.
Compte tenu de l’importance de ce projet de renouvellement, les tentatives pour l’entraver, le contrecarrer et remettre en question sa faisabilité se poursuivent et découlent des restes de la corruption et de l’échec de nombreux centres occultes. Cependant, la volonté politique et morale des autorités suprêmes, et l’harmonie entre elles, suffisent à mener à bien le grand projet national de renouveau et de renaissance, et à réaliser le rêve de nos glorieux martyrs de voir l’Algérie devenir un État fort, sûr et stable, rayonnant sur son peuple et sur le monde entier.
Et Dieu est au courant de l’intention
Nasser Batich, Vice-président de l’Assemblée populaire nationale
Membre du Comité central du Parti du Front de Libération Nationale
