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TRIBUNE

Algérie, Russie et Sahel: des objectifs communs mais des approches différentes

Dans le Sahel, il est vrai que nous ne sommes pas en phase avec la Russie.

Par Mil Boumaza

Dans le Sahel, il est vrai que nous ne sommes pas en phase avec la Russie.

Les Russes, dans cette affaire, veulent faire d’une pierre deux coups :

– d’une part se servir dans les ressources minières du Mali, notamment l’or, ce qui est en quelque sorte « normal », car il faut bien se faire payer leurs services,

– d’autre part, ils règlent leurs comptes avec les occidentaux, qui leur cherchent des poux en Ukraine, en les rejetant d’un territoire (le Sahel et la Libye) d’où ils tiraient une partie de leurs richesses et donc de leur puissance, ce qui est aussi de bonne guerre, et logique.

En outre, pour les Russes, le Mali leur permet de transférer des repris de justice, qui occupent inutilement des cellules en prison, pour combattre les Occidentaux par proxy sans impliquer leur armée, ce qui est d’un pragmatisme incontestable.

Dans cette affaire, donc, les Russes n’ont cure des Maliens, en qui ils n’ont aucune confiance, car ces derniers retournent constamment leur veste, au gré de coups d’Etat périodiques. Ce qui n’est pas le cas des liens entre la Russie et l’Algérie, qui sont anciens, constants et indéfectibles.

Mais si les autorités maliennes se prêtent au jeu au détriment de sa population et de sa stabilité, l’Algérie refuse d’être un dommage collatéral dans cette guerre par proxy que se livrent les 2 blocs à ses frontières. Car les combats dans la région vont amener (et amènent déjà) des flux considérables, et de plus en plus importants, de migrants fuyant la guerre, que l’Algérie n’a pas les moyens de prendre en charge, économiquement, sanitairement, socialement, etc, et qui menacent sa stabilité.

Et cela, nos partenaires Russes doivent le comprendre et l’entendre. Nos canaux sont et ont de tout temps été ouverts pour nous concerter sur les voies et moyens de parvenir à un consensus et un accord sur la situation, et ils peuvent compter sur notre bonne foi, qui ne s’est jamais démentie. 

Les officiels russes reprochaient aux occidentaux, qui sont leur adversaires, de ne pas les écouter et de ne pas tenir compte de leur avis dans le conflit ukrainien. Que ne le font-ils pour les Algériens, qui sont leurs alliés ?

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