L’Algérie a appelé, mardi depuis New York, la communauté internationale à maintenir son soutien à la souveraineté de la Libye et à l’intégrité de son territoire, réitérant son engagement indéfectible en faveur de tous les efforts visant à instaurer la paix, la stabilité et la réconciliation dans ce pays.
Intervenant au cours d’un briefing semestriel du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, sur la Libye, le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a déclaré : « Nous suivons avec une profonde inquiétude la crise persistante dans ce pays ».
Il a, à cet égard, souligné que la communauté internationale avait une responsabilité collective et une grande dette à honorer envers le peuple libyen, soulignant que « le bilan désastreux pour les populations et les institutions en Libye exige notre attention immédiate ».
Concernant la position de l’Algérie vis-à-vis de la crise en Libye, M. Bendjama a expliqué qu’elle reposait sur trois principes consistant en « la sacralité de la justice, la souveraineté de la Libye et la nécessité de la stabilité régionale ».
Il a en outre fait part de la vive condamnation par l’Algérie de tous les actes de violence, quels qu’en soient les auteurs ou les victimes.
Le diplomate algérien a exhorté la communauté internationale à maintenir son appui à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Libye, réitérant par là même, l’engagement immuable de l’Algérie à soutenir tous les efforts visant à instaurer la paix, la stabilité et la réconciliation en Libye.
Il a mis en avant l’impératif pour la CPI de se conformer « strictement » au principe de « complémentarité », de manière à préserver son indépendance et son impartialité, tout en respectant la souveraineté judiciaire de la Libye, estimant que « la CPI doit compléter le travail des autorités judiciaires libyennes et ne pas être une alternative ».
« Nous sommes convaincus que la responsabilité fondamentale pour réaliser la justice et demander des comptes incombe aux pays eux-mêmes », a-t-il soutenu, estimant « qu’asseoir un pouvoir judiciaire fort et indépendant est une condition sine qua non pour une stabilité de longue durée et une justice en Libye ».
Pour ce faire, « la communauté internationale doit apporter l’appui avec des objectifs précis pour renforcer les compétences judiciaires nationales en Libye », a ajouté M. Bendjama, notant que « l’indépendance des autorités judiciaires en Libye permettra de garantir l’instauration d’un système judiciaire, un système de justice plus efficace, de nature à consolider la confiance générale et partant la primauté de la loi ».
Il a tenu à souligner que la Cour pénale internationale (CPI) doit s’assurer que ses interventions et démarches ne risquent pas « d’exacerber ou de raviver les divisions et les tensions en Libye », affirmant son engagement de neutralité et de justice.
Et d’ajouter: « ses dispositions (CPI) doivent s’appuyer sur une analyse minutieuse des preuves et non pas sur des diktats, résultats de pressions et d’agendas politiques ».
Par ailleurs, M. Bendjama a évoqué la situation à Ghaza et en Palestine de manière générale, suite à l’agression sioniste, appelant la CPI à s’acquitter pleinement de ses missions, en émettant des mandats d’arrêt tout en procédant aux poursuites judiciaires contre les criminels de guerre au Moyen-Orient et en Palestine.
Et d’affirmer que les atrocités incessantes et la souffrance à grande échelle en Palestine, notamment dans la bande de Ghaza et dans la région toute entière, nécessitent, au minimum, « des interventions globales et immédiates », affirmant que toute détermination de la part de la CPI à faire face à ces violations constituera « un véritable témoignage de sa crédibilité ».