L’Algérie a réitéré, par la voix de son Représentant permanent adjoint auprès de l’ONU, Nassim Gaouaoui, son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Ghaza, et à poursuivre l’occupant sioniste pour ses crimes et ses violations systématiques et flagrantes du Droit international humanitaire.
Dans une allocution prononcée, jeudi, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur « la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés », M. Gaouaoui a souligné que « la situation humanitaire catastrophique dans les territoires palestiniens occupés ne saurait être traitée avec efficacité sans un cessez-le-feu ».
Après avoir remercié Mme. Joyce Msuya et M. Mike Ryan pour leurs briefings, il a précisé que ces « deux briefings, à l’instar d’autres rapports, reflètent tous, malheureusement, une réalité tragique qui démontre l’incapacité de la Communauté internationale de garantir le respect du droit dans les territoires palestiniens occupés et établit incontestablement « l’ampleur de la barbarie et de la brutalité que subissent les Palestiniens face à une occupation qui a transcendé tous les us et les règles ».
L’entrave de l’entrée des aides humanitaires et le ciblage des personnels humanitaires « ne peuvent être considérés comme des erreurs ou des actes individuels », mais il s’agit plutôt d’une politique adoptée par l’occupant sioniste visant à « anéantir l’espoir des Palestiniens et à les humilier, ainsi qu’à porter atteinte à l’ordre public à Ghaza », considère-t-il.
« Face à cette situation où 96% de la population ghazaouie est menacée de famine et plus de 50.000 enfants ont besoin d’un traitement pour malnutrition », l’occupant sioniste donne l’ordre d’évacuer Deir
al- Balah », a-t-il ajouté, précisant qu' »il s’agit là du 16e ordre donné ce mois d’août, durant lequel 260.000 personnes ont été déplacées de force de leurs terres ».
Néanmoins, précise-t-il, il s’agit cette fois-ci d’une région qui est le centre d’opérations humanitaires, ce qui confirme que l’occupant sioniste « ne se soucie pas du sort des Palestiniens, des travailleurs humanitaires ou des employés onusiens », qualifiant cela de « crime de guerre à part entière ». « Le déplacement forcé et le ciblage des personnels humanitaires, dont au moins 297 personnes ont été tuées jusqu’à présent à Ghaza, sont des crimes de guerre qui exigent de nous tous d’oeuvrer à demander des comptes à leurs auteurs et à les poursuivre », a-t-il estimé.
M. Gaouaoui a souligné que les travailleurs humanitaires « n’ont pas à risquer leurs vies pour porter assistance à ceux qui en ont besoin. Il nous incombe donc de leur fournir une protection et de leur permettre d’accomplir leurs nobles missions sans crainte, ni menace ».
« Aujourd’hui, nous sommes sur le point de lancer une campagne de vaccination au profit des enfants de Ghaza contre la poliomyélite, une maladie éradiquée de la bande de Ghaza depuis 25 ans, mais la machine de destruction sioniste a été à l’origine de sa réapparition, ainsi que de l’effondrement du système de santé à Ghaza, en ciblant délibérément les hôpitaux et leurs personnels », a-t-il ajouté.
Cette situation, affirme M. Gaouaoui, « nous interpelle pour tirer la sonnette d’alarme, la possibilité de propagation de maladies et d’épidémies étant devenue élevée, y compris le choléra, dans des régions de Ghaza submergées par les eaux usées et l’accumulation de déchets solides en raison de l’absence de services de base depuis le début de l’agression sioniste ».
Le diplomate algérien a insisté sur le fait que l’agression sioniste est « à l’origine de la propagation de ces maladies à Ghaza, et en tant que puissance occupante, elle a la responsabilité d’assurer la sécurité des participants à la campagne de vaccination et sa réussite », mettant en garde par la même occasion contre toute entrave ou ciblage des participants à cette campagne.
Dans ce cadre, l’Algérie présente ses remerciements au Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi qu’à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), pour leur rôle dans l’organisation de cette opération et leur attachement à assurer la vaccination de plus de 640.500 enfants palestiniens, en dépit des conditions difficiles dans l’enclave, a-t-il souligné.
L’Algérie insiste également, a-t-il dit, sur « le rôle pivot de l’UNRWA dans la réussite de la campagne de vaccination, car intervenant dans toutes ses étapes (40% de ces enfants seront vaccinés à travers l’UNRWA).
Et de rappeler que l’UNRWA qui est « l’épine dorsale de l’action humanitaire, n’est pas remplaçable à Ghaza, en dépit des tentatives de certains de minimiser son rôle, d’autant plus que 1.000 employés de cette agence participent à la campagne de vaccination, mais cet effort louable exige un cessez-le-feu, car les mécanismes de désescalade ne fonctionnent pas à Ghaza et sont sans utilité ».
Pour le diplomate algérien, « il est du devoir du Conseil de sécurité de protéger les Palestiniens, de mettre un terme à la tyrannie de l’occupant sioniste et de trouver une solution pérenne et juste à la question palestinienne », rappelant que « le génocide en cours à Ghaza, l’escalade en Cisjordanie et la profanation par les autorités d’occupation de la Mosquée d’El Aqsa, ont pour objectif, d’empêcher l’établissement de l’Etat palestinien ».
L’Algérie appelle la communauté internationale et le Conseil de sécurité à entreprendre des démarches pratiques et efficaces, en vue d’assurer l’établissement de l’Etat de Palestine, avec El-Qods comme capitale, qui est la seule approche pour assurer une paix juste et durable dans la région.