« Entre 1973 et 1990, l’Algérie a accueilli pendant une longue période entre 700 et 1.000 exilés chiliens et les a intégré comme membres de la communauté algérienne », a affirmé Mohamed Sofiane Berrah, lors d’un entretien au siège de l’ambassade d’Algérie au Chili.
Il relève que, « l’Algérie s’est transformé à cette époque en un pays qui accueillait le plus de réunions de la résistance chilienne contre la dictature » ce qui renseigne « sur le niveau de son implication et de son engagement pour le retour de la démocratie et de la liberté au Chili ». M.Berrah a rappelé que l’Algérie avait « offert son aide au Chili, qui était un pays boycotté sous embargo et subissait un étranglement de son économie. C’est dans ce cadre que la proposition du président Boumediene a été formulée et était une manière de desserrer l’étau et de proposer le pétrole algérienqui était exporté partout ailleurs.
L’ambassadeur d’Algérie a, en outre, évoqué l' »implication de la communauté chilienne d’origine arabe dans la lutte de libération nationale, en servant de trait d’union et en permettant aux militants algériens de se faire connaitre au Chili et au delà dans pratiquement tous les pays d’Amérique latine ».
Evoquant les relations privilégiées entre l’Algérie et le Chili, M. Berrah s’est attardé sur la période allant de 1962 à 1973 et l’établissement des relations diplomatiques bilatérales entre les deux pays, marquées par « un intérêt croissant et une convergence de vue ».
Il a rendu hommage « au caractère visionnaire et au leadership » des deux chefs d’Etat de l’époque, le président Boumediene et Salvador Allende, rappelant qu’ils se sont retrouvés à de nombreuses occasions et se sont « soutenus mutuellement dans un seul et même objectif: œuvrer ensemble à créer une troisième voie dans un monde ultra polarisé, à travers le non-alignement et la création d’un nouvel ordre économique mondial ». L’ambassadeur d’Algérie au Chili a également cité le « mouvement de nationalisation des entreprises du cuivre au Chili et des hydrocarbures en Algérie », précisant que le travail des deux présidents a servi de locomotive pour pousser d’autres pays à emprunter la même voie et aller vers cette indépendance.
Toujours en ce qui concerne les relations algéro-chiliennes, M. Berrah a rappelé la visite historique du président Allende en Algérie en 1972, où il effectuait alors sa première visite non seulement en Afrique mais dans un pays arabe.