Libérable en 1999, Georges Ibrahim Abdallah , le résistant libanais de la cause palestinienne est maintenu en prison depuis 25 ans malgré le combat judiciaire mené par ses avocats dont les demandes de libération sont restées lettres mortes en raison de la pression américano- sioniste exercée sur le justice française.
Le plus vieux prisonnier au monde , devra retrouver la liberté après quarante ans derrière les barreaux en France. Le verdict est tombé ce vendredi 15 novembre. Le tribunal d’application des peines a accepté la onzième demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a annoncé faire appel.
« Par décision en date du jour, le tribunal d’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître », précise le parquet antiterroriste.
« Je suis heureux, déjà. Même si le parquet fait appel, évidemment. C’est déjà une victoire et politique et judiciaire », a réagi sur RFI son avocat Jean-Louis Chalanset. « Comme c’est le plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient, je pense que la Cour d’appel aura la même lecture que le tribunal. C’est une condamnation à mort sinon. »
« Je viens d’apprendre la nouvelle, mais est-ce que le parquet n’est pas en train de faire appel déjà ? », a déclaré à RFI, visiblement émue, la prix Nobel de littérature Annie Ernaux, soutien de la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
« C’est formidable parce que ça fait plusieurs années que je suis l’histoire, le parcours de Georges Ibrahim Abdallah, et que je vois à quel point il y a un déni de justice et qu’à chaque fois, sa demande de libération était recalée pour des raisons totalement politiques. C’est la France, mais aussi les États-Unis. Donc, j’éprouve un sentiment extraordinaire de libération. Moi aussi, d’une certaine façon. Et j’espère ce qu’il souhaite, c’est-à-dire de retourner au Liban. Je suis encore sous le coup et en même temps j’ai peur, effectivement, qu’à nouveau une entrave soit décidée par le gouvernement français, sous influence dirais- je, dans le contexte qui est le nôtre, la Palestine, Gaza, sous les bombes et considérée. Je veux dire que, voilà, on la considère toujours comme l’ennemi, c’est effrayant. »