C’est la démocratie en pantoufles. Dans un pays comme la France qui prétend défendre la « démocratie » c’est le ministre de l’Intérieur qui annule une conférence organisée par une mairie dont les membres sont élus par le peuple français.
Cela s’applique à l’annulation de la conférence organisée par le maire de Lyon Grégory Doucet, prévue mercredi dernier 1er février en présence de l’avocat franco-palestinien, expulsé arbitrairement le 18 décembre 2022 par l’entité sioniste . L’ordre de l’annulation vient du ministre de l’intérieur Gérard Moussa Darmanin dans le sillage de la pression du puissant lobby sioniste en France, pourtant la conférence devait évoquer les 30 années des Accords d’Oslo.
Ce mardi, le député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre a questionné Gérald Darmanin sur ce qu’il considère être «un simulacre de conférence». «Sa tenue eût été un scandale», a-t-il déclaré dans l’Hémicycle.
Si Grégory Doucet, le maire de Lyon, a annoncé lundi l’annulation de l’événement, le ministre de l’Intérieur a de son côté expliqué que cette décision avait en partie été dictée par une pression de l’État : «à ma demande, la préfète de la région a évoqué avec le maire de Lyon que si cette conférence était maintenu il serait proposé par l’État de l’interdire pour menace à l’ordre public». Gérald Darmanin a par ailleurs salué la décision de Grégory Doucet. «Il est heureux que le maire de Lyon ait renoncé à son projet mortifère parce qu’il ne peut pas y avoir, en aucun cas, un doute sur la lutte contre l’antisémitisme dans notre pays», a-t-il conclu. Sur ce plan, il convient de rappeler, que le grand rabbin de France avait annoncé sa décision de se retirer du groupe » Concorde et Solidarité » fondé en 2002 par la mairie de Lyon après l’attentat contre la synagogue du quartier de La Duchère.
Une menace de retrait liée à l’invitation adressée à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri à la conférence, à l’occasion des 30 ans des accords d’Oslo.
Dimanche, lors de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, qui avait lieu place Bellecour, un millier de membres de la communauté juive de Lyon a hué le nom de Grégory Doucet, qui ne participait pas à la cérémonie.
Aujourd’hui, il est primordial de s’interroger sur le silence et la passivité des organisations des droits de l’homme et de la prétendue liberté d’expression sur le droit de Salah Hamouri de s’exprimer sur un sujet qui concerne son pays la Palestine, forcée à le quitter par le régime d’Apartheid qui continue de bénéficie de l’impunité.
