L’imam d’e nationalité d’origine algérienne, Mohamed Tataïat, a été expulsé vendredi soir vers l’Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence. L’imam officiait à Toulouse dans le sud de la France.
Dans un message posté sur son compte X, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé qu’une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d’expulser dans son pays d’origine en moins de 24 heures un imam de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice.
L’un des avocats de l’imam Mohamed Tataïat a dénoncé une « expulsion manu militari ». « Il n’y avait pas d’urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n’a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l’Algérie », a réagi auprès de l’AFP Me Jean Iglesis.
Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l’imam à l’encontre de cet arrêté d’expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis. « Ce qui se passe est d’une certaine gravité (…) C’est une défiance à l’égard de la défense et de l’autorité judiciaire », a poursuivi le conseil de l’imam, affirmant notamment qu’il n’avait pas pu avoir accès à son client lorsqu’il était en instance d’expulsion à l’aéroport de Toulouse.
Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.Le 31 août 2022, l’imam avait été condamné par la cour d’appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche. Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive. Le 5 dernier avril, le ministre de l’Intérieur avait signé son arrêté d’expulsion.