Les militants du Parti National Rifain ont organisé ce weekend des rassemblements dans plusieurs capitales européennes, en vue d’attirer l’attention de l’opinion publique internationale sur l’occupation du régime moyenâgeux des alaouites de leurs territoires. Le rassemblement le plus illustrant a eu lieu à Bruxelles, la capitale européenne, fief de l’OTAN, allié militaire du régime du Makhzen et siège de l’Union européenne, et plaque tournante du scandale « Marocgate ».
Les rassemblements de ce weekend, ont été une opportunité pour rappeler au monde, l’incarcération, et la torture de milliers de militants rifains dans les geôles de l’occupant marocain, dont l’icône du mouvement du Irak rifain, Nasser Zefzafi, qui symbolisait la détermination du peuple rifain à l’indépendance, poursuivant la voie tracée par le symbole anticolonial, Abdelkrim El Khettabi.
Il convient de rappeler, qu’en octobre 2016, à Al Hoceima, une ville du Rif, un marchand de poisson mourait après avoir été happé par le mécanisme d’une benne à ordure. Âgé de 31 ans, Mouhcine Fikri protestait contre la destruction de sa marchandise par la police du Makhzen. Depuis un important mouvement de contestation populaire s’est formé : « Hirak chaabi » (« Mouvance populaire »), mené par Nasser Zefzasi. Son arrestation, début juin 2016, avec d’autres acteurs du mouvement, a eu pour seul effet d’augmenter le nombre de manifestations : tous les soirs, des manifestants descendaient dans les rues pour réclamer la libération des leaders d’Hirak chaabi.
Le PNR renforce son combat pour l’indépendance
Après avoir soumis la question du Rif devant les instances de l’ONU, il y a quelques semaines, le PNR est déterminé à plaider sa cause devant les pays ayant déjà combattu le colonialisme et qui s’illustrent par leur résistance face à l’hégémonie impérialiste et sioniste. D’ailleurs, le PNR par la voix de son représentant Farouk Al Rifi avait affirmé que le Rif a été spolié de ses terres et que sa formation politique défend l’indépendance de cette région. Il avait assuré que son parti entendait porter la question du Rif devant les instances de l’ONU en raison des crimes odieux commis par l’e pouvoir l’occupant marocain. Farouk Al Rifi s’exprimait devant un drapeau de l’éphémère République du Rif autoproclamée il y a une centaine d’années. Le PNR a déposé le 27 octobre au Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU à Genève un dossier sur la guerre du Rif, accusant les colons du Makhzen de spoliation des richesses du peuple du Rif.
Le PNR sur les pas de l’emblématique Mohammed ben Abdelkrim el Khattabi
« Le 21 juillet 1921 un certain Mohammed ben Abdelkrim el Khattabi, mettait en déroute la grande armée coloniale espagnole dirigée par le général Sylvestre. Ce fut le sentiment d’un désastre dans les milieux militaires et politiques espagnols, et la gloire dans le Rif marocain où un héros à la stature internationale faisait son entrée dans l’histoire par la grande porte, » peut on lire dans les colonnes de la Revue Naqd, proche du mouvement rifain.
Le mouvement de résistance de Mohamed ben Abd-el-Krim représente, au premier quart du XXe siècle, selon cette source, « le couronnement des mouvements antérieurs de résistance à l’occupation étrangère ». Il n’est pas seulement une lutte contre l’envahisseur « chrétien » comme les mouvements précédents, mais il les dépasse en quelque sorte car c’est aussi une lutte contre l’exploitation des richesses du pays par les Européens et une pensée qui, par-dessus l’idée de tribu, incorpore l’idée de « nation ».
Contraint à l’exil en 1926, par Hubert Lyautey, maréchal français et constructeur de la dynastie féodale des alaouites,Abdelkrim el Khattabi passera la fin de sa vie en Egypte, où il décède en 1963. Sa dépouille repose toujours dans le carré réservé aux héros arabes au Caire. Le régime du Makhzen refuse toujours de rapatrie sa dépouille dans son pif natal.