Les mouvements de grève et de protestation impliquant plusieurs secteurs sont loin de s’estomper au Maroc où la colère du front social monte crescendo suite à la grève générale ayant touché le secteur de l’enseignement supérieur, en sus d’une grève nationale dans la fonction publique, prévue le 20 juin.
Ainsi, une grève générale devant se poursuivre jusqu’à jeudi touche le secteur de l’enseignement supérieur depuis mardi, après que les professeurs d’université aient répondu à l’appel au débrayage lancé par l’Union nationale de l’enseignement supérieur (un syndicat professionnel), en réponse aux atermoiements du gouvernement et au non-respect de ses engagements.
La grève a provoqué une confusion générale dans les universités marocaines et créé des tensions dans le secteur. Les doyens de plusieurs établissements d’enseignement supérieur, pris au dépourvu, ont essayé de fixer de nouvelles dates pour les examens.
La semaine dernière, le Syndicat national de l’enseignement supérieur avait appelé à une grève du 7 au 9 juin, pour réclamer la réforme du système d’enseignement supérieur, et dénoncé ce qu’il a qualifié de « politique de tergiversations » menée par le ministère de tutelle, visant à se détourner de ses engagements, notamment ceux liés au statut des enseignants-chercheurs.
D’autre part, la Confédération générale du travail (CGT), l’Organisation démocratique du travail (ODT) et la Fédération des syndicats démocratiques (FSD) viennent d’appeler à une grève nationale le 20 juin.
Les secteurs qui risquent d’être touchés par cette paralysie sont les établissements publics, les collectivités territoriales et le secteur du transport et de la logistique.
Cette action a pour objectif de protester contre la flambée des prix et de «commémorer l’anniversaire du mouvement du 20 juin 1981, connu sous le nom des émeutes du pain».
Dans un communiqué conjoint, ces trois syndicats critiquent le gouvernement dont la politique « anéantit les acquis de la classe ouvrière et son droit à un niveau de vie décent ».
Ils tiennent pour responsable l’Exécutif de «l’atteinte à la stabilité sociale» et protestent contre la régression des conditions de vie des classes pauvres de la société et les hausses continues des prix du carburant et des produits de consommation.
Ces mouvements de contestation font suite à d’autres actions initiées depuis plusieurs jours pour dénoncer la politique du Makhzen.
Le 29 mai dernier, des milliers de Marocains sont sortis manifester à Casablanca contre la cherté de la vie, l’oppression et la normalisation des relations avec l’entité sioniste malgré l’interdiction et un lourd dispositif sécuritaire.
Alors que les autorités locales avaient notifié l’interdiction de la manifestation nationale en invoquant le «maintien de l’ordre public», des milliers de personnes ont bravé cette décision et organisé un sit-in dans le centre-ville de Casablanca, en réponse à l’appel de la Coordination du Front social, composée de partis de gauche et de syndicats.
Le Front social avait dénoncé cette interdiction qui «montre que la réponse systématique (des autorités) est la répression et les restrictions aux droits et libertés ».