Le média politico dans sa livraison de ce mercredi 22 novembre revient sur les moeurs démocratiques de la corruption qui marquent le fonctionnement des institutions européennes, et en premier lieu le parlement européen.
Dans son édition de ce mercredi 22 novembre, Politico révèle des détails sur les activités d’espionnage de la personne -clé du dispositif des services du renseignements du Makhzen, la DGED dirigée par Yassine Mansouri. Il s’agit du diplomate du commandeur des croyants Abderrahim Atmoun, ambassadeur marocain en Pologne. Selon la même source, suite à une vaste enquête de la police et des renseignements belges, d’importantes personnalités diplomatiques et gouvernementales avaient été accusées d’avoir versé des paiements à des eurodéputés en échange d’influencer des décisions en faveur de certains pays notamment le Maroc, dont le scandale de Marocgate, intrervenait dans la foulée du scandale d’espionnage Pegasus. Selon la même source les autorités belges ont émis une notification nationale pour l’arrestation de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun.
Une notification annulée un mois plus tard par Michel Claise, alors juge d’instruction principal de l’affaire.
« Il est assez inhabituel d’émettre une notification nationale pour l’arrestation d’une personne et de la lever seulement une semaine plus tard, à moins qu’entre-temps la personne n’ait été retrouvée par la police ou que quelque chose dans l’enquête éteigne complètement la piste », a déclaré Anthony Rizzo. , avocat et professeur de droit à l’ULB de Bruxelles, qui a parfois affronté Claise.Pour ce qui est du cas du diplomate marocain, ambassadeur du régime du Makhzen en Pologne Abderrahim Atmoun, le juge d’instruction Michel Claise a d’abord rédigé le 5 janvier 2023, une demande auprès des autorités françaises pour geler ses avoirs , y compris un hôtel trois étoiles et un appartement ainsi que tous les comptes bancaires qu’il pourrait avoir, selon les documents consultés par Politico. Claise a ensuite rédigé les documents pour demander des mandats d’arrêt européens et des notices rouges d’Interpol pour Atmoun le 12 janvier, selon la même source.
Les demandes de Claise allèguent que « dans le cadre de son activité au sein d’une organisation criminelle, M. Atmoun en tant que corrupteur a reçu des fonds des autorités marocaines pour procéder à divers actes de corruption envers des fonctionnaires (membres du Parlement européen) ou leurs assistants afin d’influencer les décisions ». au Parlement en faveur du royaume du Maroc.»
Malgré son immunité diplomatique; un mandat d’arrêt européen contre Atmoun pourrait cependant « être exécuté sans réserve dans n’importe quel pays de l’Union européenne, à l’exception de la Pologne », selon Jessica Finelle, avocate pénaliste française.
Selon un rapport déclassifié des services secrets belges, Abderrahim Atmoun, « a passé beaucoup de temps dans sa résidence » après l’annonce du scandale de corruption. Il avait prévu de passer les vacances du Nouvel An au Maroc mais est parti tôt, gardant secrète la date de son vol. Il a attribué sa précipitation, ajoute le rapport, au mauvais état de santé de sa mère. Interpol a refusé de dire si des notices rouges avaient été émises pour le diplomate-espion marocain. Europol et Eurojust, les agences responsables des mandats d’arrêt européens, ont posé des questions au parquet fédéral belge, qui n’a pas répondu à une demande de commentaires. Le ministère français de l’Intérieur a également refusé de commenter.