La France vit aujourd’hui son plus grave krach sur les obligations depuis 1987 et la hausse des taux n’est pas finie. Ainsi, de janvier 2021 à septembre 2023, le taux d’intérêt des obligations de l’Etat français à dix ans est passé de – 0,4% à 3,3%, soit 3,7 points d’augmentation.
Pour mieux mesurer la gravité de la situation, il faut rappeler que lors du krach obligataire de 1994, le taux d’intérêt était passé de 5,6% à 8,4%, soit une tension de “seulement” 2,8 points.
Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à 10 ans de la France est passé de -0,4% à 3,3%, soit +3,7 points de pourcentage – un krach historique sur les cours, dénonce Marc Touati (ACDEFI). Un krach pas terminé, avec un impact négatif à la clé sur le CAC 40.
Après la forte remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat des deux côtés de l’Atlantique en 2022 et jusqu’au début mars 2023, puis une légère baisse au cours des semaines suivantes, certains ont pu (ou plutôt voulu) laisser croire que le plus difficile était passé et que désormais l’heure était au repli durable des taux d’intérêt obligataires. Ce scénario idyllique ne s’est évidemment pas produit. Et pour cause : de nombreux pays de la Zone Euro continuent de vivre leur plus grave krach sur les obligations depuis 1994, voire depuis celui de 1987.