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Le parlement européen : Une dérive pour s’absoudre du Marocgate.

Par Mohamed El Abassi

Il n’est pas hasardeux de dire que le Parlement européen, un conglomérat de députés nationaux, à quelques exceptions triées au volet,  se sont érigés le droit de statuer au nom de l’Europe. Mais il s’avère qu’il n’est, en définitive, qu’un « microcycle » aux mains des Etats membres. Ses représentants sont tenus en haleine et ligotés, au gré des interférences endogènes et exogènes,  laissant derrière eux une ambition tellement idéaliste qu’inaccomplie,  qu’il se trouve, aujourd’hui, discrédité, inconsidéré et malmené, appelé  aux oubliettes de l’histoire.

Sur les bancs de l’institut des hautes études européennes,  nous avions appris que le parlement européen était l’institution de l’édifice européen qui se promettait de faire contrepoids à l’hégémonie de la commission européenne et du conseil européen.  Nous avions aussi appris dans cet illustre institut de l’université Robert Schumann, que le Parlement européen procédait, par de petits pas, pour s’affirmer en tant qu’institution européenne communautaire forte de ce même droit et incontournable, pour obtenir un partage des pouvoirs dans la démocratie et la légalité.

Aucun de nos illustres professeurs n’a envisagé un avenir aussi contrariant, aussi décevant, de le voir otage, aujourd’hui,  si fragilisé et corrompu. En pleine tempête du MarocGate, le revoilà, ce microcycle récidiver à commettre l’impair dans la mauvaise direction.  Empêtré qu’il l’est dans un éclaboussement qui n’épargnera pas, de sitôt, sa crédibilité, il s’en va en guerre contre un pays, l’Algérie, dans une flagrante ingérence dans les affaires intérieures d’un pays partenaire.

La démocratie est un jeu de vérité et de transparence et non pas d’équilibre et lobbying.

Si le parlement avait progressé dans l’appropriation d’une incertaine part du processus décisionnel, au passage à l’union européenne, il aura vite fait de s’essouffler faute d’une véritable indépendance qui l’aurait légitimé, étant le parlement des peuples et non pas des partis au pouvoir des Etats membres.

Ce n’est certainement pas pour le critiquer pour son vote d’une résolution qui n’aura fait que le discréditer davantage aux yeux, non pas seulement, de l’Algérie, de son peuple et de son propre parlement, mais aussi de  l’ensemble des parlements régionaux auxquels l’Algérie appartient, mais de l’inviter à méditer dans le bon sens. Celui, justement, qu’il a fait sien, à sa genèse,  pour se prononcer en toute responsabilité, dire la vérité et de s’abstenir de se vendre alors qu’il peine à se laver de ses souillures du MarocGate.

 

 

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