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Sahara Occidental: des eurodéputés espagnols interpellent Josep Borell

Réagissant au revirement du président français Emmanuel Macron sur la question sahraouie, huit eurodéputés espagnols ont demandé au chef de la diplomatie de la commission européenne Josep Borell dans une lettre, de défendre une position au sein de l’Union européenne en faveur de l’application du droit international dans le conflit du Sahara occidental.

Réagissant au revirement du président français Emmanuel Macron sur la question sahraouie, huit eurodéputés espagnols ont demandé au chef de la diplomatie de la commission européenne Josep Borell dans une lettre, de défendre une position au sein de l’Union européenne en faveur de l’application du droit international dans le conflit du Sahara occidental.

« Afin de contribuer à la solution pacifique de ce problème, nous considérons que toute position unilatérale de soutien à l’une des parties ouvre la région à une confrontation qui mettrait davantage en danger cette région à laquelle l’Union européenne est liée en termes d’approvisionnement énergétique et/ou de contrôle de l’émigration et ouvre un grave affront diplomatique », dénonce la lettre défendue par l’eurodéputée du Bloc nationaliste galicien Ana Miranda.

« Nous exhortons le Haut Représentant à prendre une position publique sur cette position unilatérale et la défense de la légalité internationale en ce qui concerne la situation au Sahara occidental », exige le document.

Pour Miranda, la position de Macron rendue publique fin juillet « est totalement en faveur du Maroc et démontre le non-respect du droit international, le non-respect des accords sur le Sahara occidental et un manque de légitimité » et « un grave affront diplomatique de la part du président français ». Les signataires soulignent que le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc, comme l’indiquent les différentes résolutions émises par les Nations Unies.

Parmi les eurodéputés, appartenant à trois groupes au Parlement européen, on trouve Estrella Galán et Jaume Asens (Sumar) ; Irene Montero et Isabel Serra (Podemos) ; Oihane Agirregoitia (PNV) ; Pernando Barrena (EH Bildu) et Diana Riba (ERC). Dans la lettre, dans laquelle ils demandent une rencontre avec Borrell, ils incluent les arguments qui soutiennent la situation au Sahara, le dernier territoire à avoir été décolonisé en Afrique.

« Tenant compte du fait que le territoire non autonome du Sahara occidental est inscrit depuis 1965 dans l’agenda de la décolonisation conformément à l’article 73 de la Charte des Nations unies et dont le peuple est appelé à l’autodétermination comme 17 autres territoires qui sont toujours sous la responsabilité de l’ONU », rappellent-ils. Tenant compte du fait que l’Organisation des Nations Unies a décidé le 26 septembre 1991 d’un référendum d’autodétermination et qu’elle a créé la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum) et qu’il n’a pas encore été possible de l’organiser en raison d’un manque d’entente entre les parties. Considérant que le Conseil de sécurité a adopté plusieurs résolutions dans le but de débloquer le processus et que le Secrétaire général des Nations Unies et son envoyé spécial Staffan de Mistura poursuivent leurs efforts pour parvenir à une solution qui puisse garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », allègue le texte.

La lettre souligne également que « le 16 octobre 1975, la Cour internationale de Justice de La Haye, après avoir reconnu qu’il n’existe pas de liens de souveraineté entre le peuple du Sahara occidental, d’une part, et le Royaume du Maroc et le Groupe mauritanien, d’autre part, a statué que le cadre approprié pour la solution de cette question est l’application du droit à l’autodétermination conformément à la résolution 1514 (XV) ». « Considérant également que la Cour de justice de l’Union européenne a statué que le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts et séparés et que le Maroc n’a pas de souveraineté, ni d’administration reconnue sur les territoires qu’il occupe qui lui permettrait de disposer des ressources naturelles de ce territoire », ajoutent-t-ils.

Pour Miranda, la position de Borrell est nécessaire à la veille de la décision de la justice européenne sur l’appel déposé contre l’annulation de l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc. « Dans quelques mois, ce sera la sentence, qui donnera sûrement raison au Front Polisario, compte tenu des accords avec l’Union européenne illégaux », affirme-t-il.

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