Dans la foulée de l’arrêt de l’importation du blé français par l’Algérie, les voix des céréaliers français se font de plus en plus entendre .Des voix annonciatrices de calamités touchant cette activité agricole, dont les conséquences continuent de se faire sentir dans la filière céréalière française.
Un spécialiste du secteur, ingénieur d’affaires au sein du Crédit agricole, a récemment souligné au média français Plein Champ que l’Algérie — longtemps premier client du blé français — n’avait plus acheté un seul grain en provenance de France depuis deux campagnes.
« L’Algérie est absente depuis deux ans », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune tonne n’avait été exportée vers l’Algérie au titre de la campagne 2024-2025.
La production française devrait atteindre 33 millions de tonnes, avec un potentiel exportable estimé à 8 millions de tonnes — un niveau inférieur à la moyenne des années précédentes.
Le retrait algérien fragilise la filière céréalière en France, qui redoute un excédent non écoulé en fin de campagne.
En octobre 2021, Alger avait annoncé la non-reconduction de ses contrats d’importation de blé avec la France. Cette décision faisait suite à des propos controversés du président Emmanuel Macron sur l’histoire coloniale de l’Algérie, jugés offensants par les autorités algériennes.
Jusqu’en 2020, la France fournissait près de 40 % du blé importé par l’Algérie, soit environ 3,2 millions de tonnes par an.
L’arrêt des importations françaises a donc représenté un tournant stratégique dans les relations commerciales bilatérales. Depuis, l’Algérie a entamé une diversification de ses fournisseurs, privilégiant des partenaires comme la Russie, l’Ukraine ou le Canada. Elle affirme également vouloir développer sa propre production pour répondre à ses besoins internes, limiter sa dépendance aux marchés extérieurs et réduire les coûts liés aux importations.
Pour les acteurs de la filière française, la prochaine campagne pourrait s’avérer cruciale, tant sur le plan économique que diplomatique.