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December 8, 2025

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Mali : Attaque sanglante, 64 morts 

Par Nedjma Baya Merabet 

Le vendredi 8 septembre, une violente attaque terroriste s’est abattue sur le bateau Tombouctou et sur la position des Forces armées Maliennes (FAMa)  de Bamba, dans la région de Gao.
Le communiqué du gouvernement de transition annonce un « bilan provisoire de 49 civils et 15 militaires tués, des blessés ainsi que des dégâts matériels sur le bateau. ». L’attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), toujours selon ce même communiqué.

De son côté le journal Le Monde reprend les indications de l’ONG américaine SITE, spécialisée dans l’étude des « groupes radicaux », et qui affirme avoir trouvé la revendication du groupe terroriste sur la plateforme de propagande Al Zallaqa.
En riposte à cette double attaque, les FAMas par une action combinée aéroterrestre sont parvenus à neutraliser une cinquantaine de terroristes. Le gouvernement de transition a publié aujourd’hui, vendredi 8 septembre 2023, un décret portant deuil national de 3 jours, à compter du jour de publication.

Selon certaines médias (Le Monde, RFI ou encore le Temps, journal suisse ), l’armée malienne avait précisé sur les réseaux sociaux que le bateau de la compagnie malienne maritime avait été  attaqué dans la région de Gourma-Rhaous, entre Tombouctou et Gao. Ces localisations, il faut le rappeler coïncident pratiquement avec ceux où étaient établies les forces de la MINUSMA à Ber et à Garmou, priées de quitter le territoire Malien par les autorités de transition, et dont la dernière base fut évacuée et récupérée par l’armée malienne récemment. Selon ces mêmes médias, L’AFP aurait reçu des déclarations de la Comanav (la compagnie maritime Malienne ), selon laquelle le bateau a été ciblé par 3 roquettes ayant visé le moteur.
Le 1er septembre dernier, un autre bateau de la Comanav avait été attaqué par des groupes terroristes faisant un mort, c’était un enfant de 12 ans. 

Pour rappel, la ville et la région de Tombouctou sont sous blocus des groupes touaregs depuis le début du mois d’Août. Dans ce cadre, la plateforme « Goundam inclusivité et développement » a tenu le même jour que l’attaque, une conférence de presse dont l’objectif est de tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de la dégradation de la situation sécuritaire et économique dans le cercle. Le président de la plateforme Diadié Touré, a plaidé pour l’ouverture d’un corridor sécurisé qui permette de fournir aux populations les denrées de première nécessité. 

La configuration sécuritaire au Mali est d’une complexité inextricable. De nombreux groupes terroristes d’obédience intégriste ou dite salafiste sont actifs, mais il y a également la très complexe cartographie des plus ou moins anciens mouvements indépendantistes ou autonomistes touaregs qui a connu de nombreuses mutations, principalement depuis la mort de Kadhafi et l’effondrement de l’Etat Libyen, dont une des conséquences est le rapprochement plus ou moins constaté et consommé des groupes terroristes intégristes avec certains des mouvements dits rebelles touaregs. D’un autre côté, il perdure d’autres organisations de touaregs qui continuent de se proclamer appartenant aux états nationaux et loyalistes aux gouvernements réguliers,  et ne pas être en guerre avec les armées régulières, parfois ces organisations coïncident avec des groupes d’auto-défense contre le terrorisme justement. Il suffit pour l’observer de revenir aux organigrammes mouvants des organisations et de leur configurations depuis la CSP ( Cadre permanent stratégique), qui a abouti à la coordination du mouvement de l’Azawad d’un côté et à la plateforme des mouvements du 14 juin 2014(Alger) de l’autre.
Le ministère Algérien des Affaires Etrangères et de la communauté nationale à l’étranger a quant à lui fermement condamné l’attaque terroriste. L’Algérie réitère son soutien et sa solidarité au Mali frère et voisin, et Alger exprime « sa ferme conviction que c’est par la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger de bonne foi sur la base d’une volonté politique qui ne souffrirait d’aucune hésitation ni réserve, que le Mali pourra construire un front internet capable de résister aux agressions que le terrorisme fait subir au Mali et au-delà à l’ensemble de la région ». 
Rappelons également que les derniers coups d’état au Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger) avaient pour principal origine le problème de la lutte anti-terroriste. Si des organisations régionales existent pour contrôler les économies et les politiques de ces pays, les diverses ingérences empêchaient coûte que coûte la coordination entre les armées régulières, et la possibilité de liberté d’actions communes et de déplacements ; tandis que les groupes terroristes parvenaient à obtenir une liberté que facilitait leur arsenal souvent supérieur à celui des armées régulières, bien plus pauvres et moins autorisées à obtenir une aide quelconque.
Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans est, pour rappel,  un groupe issu de la fusion en 2017 d’Ansar Dine, la katiba Macina, la katiba des Mourabitoune, et d’AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique), une sorte d’excroissance de l’ex GSPC (Groupe Islamique pour la Prédication et le Combat) défait par l’armée Algérienne durant les années 90. Le GSIM a jusque là revendiqué de nombreuses attaques sur les populations, des localités ou encore des positions militaires depuis sa création.

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